POINTE-D’ESNY | Naufrage et marée noire – MV Wakashio : « No appropriate chart on board the vessel »

  • C’est l’une des conclusions d’une enquête menée par la Panama Maritime Authority vu que le vraquier battait pavillon panaméen
  • Agitations contre le recours du GM aux Emergency Procedures pour le choix des consultants en vue de soumettre des réclamations contre Nagashiki Shipping Co. Ltd.

La Panama Maritime Authority, qui a dépêché à Maurice une équipe de spécialistes maritimes pour enquêter sur le naufrage du MV Wakashio, vraquier japonais battant pavillon panaméen, est en présence d’éléments à charges « accablantes ». La responsabilité des armateurs nippons de Nagashiki Shipping Corporation Limited serait engagée dans l’échouement dans la soirée du 25 juillet à quelques encablures du rivage de Pointe-d’Esny et la marée noire de la côte sud-est à partir du 6 août. D’autre part, le gouvernement envisage actuellement l’option des Emergency Procedures, comme ce fut le cas pour l’approvisionnement en médicaments pour un montant de Rs 1,5 milliard pendant le “lockdown” lié à la COVID-19, pour s’assurer des services de consultants pluridisciplinaires, notamment sur le plan légal et environnemental, pour les procédures de réclamations d’assurance aux armateurs japonais.

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La Panama Maritime Authority, qui gère le registre des bateaux battant pavillon panaméen, a rendu publiques les premières conclusions de son enquête sur le naufrage du MV Wakashio au large de Pointe-d’Esny. Les premiers détails, considérés comme étant nettement « accablants », mettent en cause directement le capitaine du vraquier, Sunil Kumar Nandeshwar, et son second, Subodha Janendra Tilakaratna, dans les événements du samedi 25 juillet et après.

Mais le plus grave, c’est l’absence des Electronic Nautical Charts appropriés et Up To Date à bord de ce cargo de 300 mètres de long et de 50 mètres de large, devant relier Singapour au Brésil. « It was also to evidence an erroneous appreciation, with respect to the use of the Electronic Nautical Chart since it seems that the vessel did not have the appropriate chart on board, actually wrong chart was used and with the wrong scale as well », notent les enquêteurs de la Panama Maritime Authority, envoyés à Maurice pour les besoins de cette enquête.

Qui plus est, les éléments versés dans le dossier ouvert par les autorités maritimes de Panama indiquent que le capitaine, le Chief Engineer et le First Engineer se trouvaient sur le Navigation Bridge au moment des faits le samedi 25 juillet. La Panama Maritime Authority concède que « however, no action was implemented to correct the course, and avoid a dangerous situation ». Et d’ajouter : « In fact, the last position taken in the ECDIS (integrated system of nautical charts and navigation equipment) was at 18h02 (local time), and the grounding of the ship was recorded at 19h25 (local time). »

Poursuivant, les experts panaméens soutiennent que « with an appropriate assessment safeguard and with good seamanship practices, that should have generated an analysis which would have allowed to carry out the pertinent actions to correct the situation ». Au sujet des causes probables du naufrage, la Panama Maritime Authority ajoute que « the lack of supervision and monitoring of the navigation equipment, the distraction generated by the officer of watch, who lost course of navigation completely and the excess of confidence during the watch, could be some of the reasons that caused the ship running aground in the beaches of Mauritius ».

En complément à ces éléments troublants, l’absence d’interventions venant du QG de la National Coast Guard aux Salines, vu que le MV Wakashio s’était éloigné de la Normal Sea Lane depuis le 23 juillet dernier, soit deux jours avant le naufrage, demeure également un élément flou. La première tentative en vue d’établir le contact avec le vraquier ne devait intervenir que 18 heures après, ce même samedi, soit une heure avant la catastrophe maritime.

D’autre part, au Prime Minister’s Office, l’attention est braquée sur le dossier des réclamations, portant sur plusieurs volets, soit le coût des opérations de stabilisation et du remorquage du MV Wakashio; les répercussions de la marée noire et la réhabilitation de la région; et le manque à gagner sur le plan économique pour les riverains du sud-est. Les discussions ont atteint une étape déterminante, avec bientôt le choix des consultants étrangers et locaux pour élaborer et soutenir les réclamations de Maurice en arbitrage avec les armateurs japonais.

Une aile au sein du gouvernement serait en faveur du recours aux Emergency Procedures pour ces services d’experts, compte tenu l’urgence et l’importance de la situation, avec le gouvernement lorgnant des dizaines de milliards en réclamations. D’autres craignent des dérives, comme ce fut le cas lors des exercices de Procurement pour des médicaments pendant le confinement dû à la COVID-19 de mars à juin de cette année.

En cette mi-semaine, aucune indication au sujet de la tendance qui pourrait l’emporter, même ceux dans le camp des Emergency Procurements semblant avoir le vent dans les voiles…

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