Politique – Dissolution : le 9 octobre, éclipse le 21 novembre

No 10 : le Nomination Day pour la partielle trompe-l’œil fixé au 11 juillet, soit à la clôture des débats pour l’adoption du budget et du Finance Bill

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Boycott probable de l’opposition parlementaire et extraparlementaire pour remplir ce siège laissé vacant par l’ancien ministre Vikram Hurdoyal le 13 février dernier

Le Returning Officer désigné pour cette partielle est l’Assistant Solicitor General Kritananda Reddy, soit le même que pour les dernières élections générales

Ayant choisi hier d’émettre officiellement le Writ pour l’élection partielle à Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10), le dernier jour du délai dont il disposait légalement, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, a levé le voile sur les contours de son calendrier menant aux prochaines législatives. Ainsi, la date du 9 octobre devant être le Polling Day pour la partielle éclipse le 21 novembre, date où, aux termes de la Constitution, the National Assembly stands dissolved. Le Nomination Day pour cette partielle trompe-l’œil a été fixé au 11 juillet prochain, soit presque à la période où l’Assemblée nationale aura déjà voté le budget 2024/25 et également le Finance Bill, sans compter le retrait du Political Financing Bill, qui ne bénéficiera pas de la majorité qualifiée des trois quarts.

Le constat du Polling Day au 9 octobre prochain est que le Premier ministre aura usé de la période de 240 jours au maximum depuis la démission du ministre de l’Agro-industrie révoqué Vikram Hurdoyal de l’Assemblée nationale le 13 février dernier. Pour les besoins officiels de cette procédure électorale, l’Assistant Solicitor General Kritananda Reddy, soit le même que pour les dernières élections générales du 7 novembre 2019, a été désigné Returning Officer, devant assurer au moins la tenue des formalités lors de l’enregistrement des candidats. La publication du Writ of Election est perçue depuis hier matin comme étant une confirmation de la dissolution du Parlement avant le 9 octobre dans un scénario semblable à 2019, soit pour l’élection partielle qui devait se tenir à Piton/Rivière-du-Rempart (No 7).

En 2019, avec la même assurance que celle affichée depuis février dernier, Pravind Jugnauth avait fait comprendre que la partielle du No 7 allait se ternir avec la démission de Vishnu Lutchmeenaraidoo en tant que ministre et député le 21 mars 2019. Il avait attendu la date butoir, soit l’expiration du délai des 90 jours, le 18 juin 2019, pour l’émission du Writ de cette partielle au No 7.

Le Nomination Day tenu le 17 août 2019 avait vu l’enregistrement de Vikash Nuckcheddy pour le MSM aussi bien que de l’ancien ministre Anil Bachoo pour le PTr. Le Polling Day en question avait été annoncé pour le 13 novembre. Mais Pravind Jugnauth avait finalement opté pour la dissolution du Parlement le 6 octobre 2019, appelant le pays aux urnes le 7 novembre 2019. Un scénario probable, mais avec des dates plus rapprochées, très probablement à partir de la seconde quinzaine du mois d’août, n’est pas à écarter dans la conjoncture.

À l’hôtel du gouvernement, depuis la fin de la semaine dernière, l’on n’accordait pas grande importance au deadline de la publication de ce Writ pour la partielle au No 10. Les élus de la majorité, peu bavards quant à cette joute électorale, affirmaient s’en tenir aux prérogatives du Premier ministre, le seul ayant le contrôle du calendrier électoral. Dans l’immédiat, la priorité pour cette fin de mandat demeure la présentation du 5e budget du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, d’ici début juin, aussi bien que les premières opérations de Koup Riban de projets considérés comme phares, dont les logements sociaux de la National Social Living Development (NSLD) ou encore ceux de la Santé, comme le Flacq Training Hospital. Le chef du gouvernement aurait clairement fait comprendre à son Cabinet durant ces dernières semaines que l’heure était au bouclage des projets en cours en vue d’établir le bilan pour la campagne électorale.

Dans le camp de l’opposition, l’on n’était pas surpris hier par les dates communiquées par la présidence, le Premier ministre ayant choisi les derniers jours possibles pour le Nomination Day et le Polling Day. « Pei bizin eleksion zeneral. Pravind Jugnauth ava gete li si li anvi ranplas zanana par zwanion ou pom deter. Nou tou kone sa parsiel-la pa pou ena », fait-on ressortir dans le camp de l’opposition parlementaire.

L’on avance qu’avec la dissolution automatique de l’Assemblée nationale, le 21 novembre prochain, la tenue d’une partielle quelques semaines avant cette échéance constitutionnelle est considérée comme étant politiquement absurde. L’on croit savoir que le Premier ministre se fiera à un potentiel Feel Good Factor découlant du budget 2024/25 ou encore les retombées des derniers recrutements par la Public Service Commission (PSC), des départements ou compagnies d’État, entre autres, pour déterminer le calendrier des prochaines législatives. L’opposition, elle, se tient prête pour des élections générales à n’importe quel moment à partir de fin juillet, soit après un Nomination Day « dan vid ».

Dans la conjoncture, les manœuvres sérieuses sont à suivre en parallèle avec les prochaines vacances scolaires, qui sont prévues à partir du 19 juillet, et ce, jusqu’au 19 août. Cette période est considérée comme étant clé dans la conjoncture, car d’ici le 15 août, les nouveaux registres actualisés des électeurs entreront en vigueur.

Ainsi, les dés sont dorénavant jetés pour ce qui est de la Campaign Trail du prochain scrutin législatif, la 13e depuis les élections du 7 août 1967 pour l’indépendance…

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