POLITIQUE — Financement post-COVID-19 — L’opposition: « La MIC doit être redevable envers le Parlement »

Les représentants des trois partis de l’opposition, le parti Travailliste, le MMM et le PMSD? qui se sont rencontrés hier après-midi à l’Hennessy Park Hotel, ont réclamé à l’unanimité une transparence accrue dans les activités de la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC). Le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, a réclamé que la MIC soit « redevable envers le Parlement ».

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Le leader du PTr, Navin Ramgoolam, d’emblée hier, a rappelé que la MIC dispose de Rs 80 milliards qui constituent de l’argent public à sa disposition. Cet argent est, selon lui, utilisé « en toute opacité » et il soupçonne qu’il est utilisé au profit de personnes proches du MSM. « Nous exigeons une transparence totale des activités de la MIC parce que cela concerne l’argent public et il n’est pas acceptable qu’il fonctionne dans l’opacité totale », a dit le leader du PTr.

Navin Ramgoolam reconnaît que certaines entreprises ont besoin d’un coup de main. Cependant, il y a des canards boiteux, selon lui, qui sont en difficulté avec la COVID-19 et qui veulent bénéficier de cet argent. « C’est inacceptable. De plus, nous apprenons que la MIC veut financer des compagnies qui se lancent dans de nouveaux projets, ce qui est inacceptable. Nous exigeons une transparence totale sur la façon dont les fonds de la MIC sont dépensés », a dit le leader du PTr.

Le leader du MMM, Paul Bérenger, a lui aussi affirmé que tout en reconnaissant que certaines compagnies ont besoin de cet argent, il faut une grande transparence quant à son utilisation car cela concerne l’argent public. « Il faut que les procédures soient suivies et une transparence totale avant et après l’allocation de ces fonds. »

De son côté, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, a déploré que la MIC ne soit redevable à personne, même pas au gouverneur de la Banque de Maurice « qui affirme qu’il n’est pas au courant de ce qui s’y passe », même si la MIC est un subsidiaire de la BoM. « Nous insistons pour que la MIC soit redevable envers le Parlement afin de connaître toute la vérité. Il y a des entreprises qui sont méritantes et qui ont besoin de cette aide, il y a également des canards boiteux qui profitent de la situation. De plus, nous avons appris que des projets immobiliers dont les promoteurs sont très proches du gouvernement et sont habitués à utiliser l’argent public ont déjà soumis leurs propositions à la MIC afin d’obtenir des fonds. Or, on ne peut pas utiliser l’argent des contribuables pour leur allouer des fonds. L’opacité représente un potentiel énorme d’abus et de corruption », a déclaré Xavier-Luc Duval. Et d’ajouter qu’il est indispensable que tout soit fait pour qu’il y ait de la transparence à la MIC d’autant plus que cette instance ne dispose pas de directeur exécutif. « C’est un bateau sans gouvernail », a-t-il dit. Il a également commenté le silence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, au sujet de la pression accrue des dénonciations autour de ses acquisitions immobilières à Angus Roa, Vacoas, et le deal de Rs 20 millions avec les Rountree.

S’agissant des élections villageoises, les trois leaders ont déclaré que leurs partis ne participent pas directement à ces élections mais qu’ils suivront les élections, surtout dans certains villages qui ont des problèmes particuliers. Navin Ramgoolam a dénoncé ce qu’il estime être « l’utilisation du money politics » à l’occasion de la campagne électorale en vue de ces élections.

Les leaders ont également félicité le nouveau président des Seychelles pour son élection. Paul Bérenger a observé qu’il a eu l’occasion de lui parler ce matin même car il s’agit d’un ami de longue date. « Les Seychelles donnent l’exemple. La cohabitation avec le président et l’Assemblée nationale, issus des courants politiques différents, a permis de donner de bons résultats. De plus, lors des dernières élections, non seulement le président Ramkelawan a obtenu une majorité, mais son parti a obtenu deux tiers au Parlement. Je suis certain qu’ils feront très bien », a-t-il dit.

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell, a annoncé avoir soumis une demande au Speaker pour que tous les parlementaires puissent se réunir dans un des bureaux de l’Assemblée nationale, vendredi à 15h. Il a souhaité que le Speaker, Sooroojdev Phokeer, assume ses responsabilités en accordant son autorisation à l’opposition. Cette réunion permettra de préparer la reprise des travaux parlementaires la semaine prochaine. Concernant la contribution sociale volontaire, les dirigeants de l’opposition ont déclaré que la CSG, contestée par le secteur privé, fera l’objet d’une « motion of disallowance ».

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