POLITIQUE — GM Business — PNQ : option sur les scandales de l’Audit à l’agenda de mardi

Arvin Boolell : « Gouvernma inn servi iminite parlmanter comme paravan pou kasyet enn nouvo episod de Highway Daylight Robbery »

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Même si en cette fin de semaine, le poids du rapport du Directeur de l’Audit pour l’exercice financier 2020/21 dans le Question Time ne se fait pas sentir, tout semble indiquer que la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, de mardi prochain sera axée sur les scandales dénoncés. C’est ce que laissent entendre des sources autorisées au sein de l’opposition. Mais la question est de savoir qui sera la cible ministérielle de Xavier-Luc Duval pour cette première offensive parlementaire sur le chapelet de critiques accablantes au chapitre des abus financiers sous le couvert de COVID-19. En parallèle, le précédent leader de l’opposition, Arvin Boolell, qui a passé le reste de l’année dernière à acculer le gouvernement Jugnauth sur ces maldonnes caractérisées, prend la tangente de dénoncer le gouvernement pour « abus d’immunité parlementaire pour dissimuler les dessous d’un nouveau Highway Daylight Robbery » portant sur des milliards de fonds publics.

« C’est une option », a tout simplement déclaré Xavier-Luc Duval, hier soir, au Mauricien au sujet de l’éventualité que les dénonciations du Directeur de l’Audit soient à la base de la prochaine PNQ. D’ailleurs, sans Preempt the Next Political Move du leader de l’opposition – qui animera cet après-midi un point de presse dans les nouveaux locaux à la Newton Tower alloués par the Office of the Speaker –, il ne fait aucun doute que les cas de non-respect des règlements et des procédures pour l’allocation de contrats sous les Emergency Procedures seront commentés en long et en large.

Dans la conjoncture politique, Xavier-Luc Duval devra déterminer quel ministre devra se retrouver dans sa ligne de tir à l’ouverture des travaux de l’Assemblée nationale mardi. En tout cas, Yogida Sawmynaden, avec son rôle lors des exercices de mars et d’avril de l’année dernière, l’échappera belle. Il a été forcé de prendre la porte de sortie avec les dessous de Telfair Gate du meurtre de l’agent Soopramanien Kistnen dans la circonscription de Quartier-Militaire/Moka (No 8), en particulier le volet d’emploi fictif de Constituency Clerk.

D’autre part, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a eu sa dose, mardi dernier, avec la PNQ sur les vaccins. N’empêche que la déclaration du leader de l’opposition épargnant le ministre d’une demande de démission dans le cadre de cet exercice n’est pas partagée unanimement dans les travées de l’opposition. Toutefois, rien n’empêche Xavier-Luc Duval de revenir à la charge contre Kailesh Jagutpal.
Dans la conjoncture, la cible privilégiée demeure le Premier ministre et Leader of the House, Pravind Jugnauth, qui en tant que Chairperson du Covid-19 High Level National Committee, se réunissant chaque jour, est en mesure d’élucider comment des décisions ont été transformées en « directives » exécutées en infraction aux règlements et procédures avec des abus dans les prix. En tout cas, à ce chapitre et à plusieurs reprises, les commentaires de l’Audit demeurent explicites.

En marge des délibérations du conseil des ministres de ce matin, où le volet de l’Audit devra être impérativement abordé, il serait prématuré d’identifier quel autre « paravent politique » mettra en avant la Dirty Tricks Unit (DTU) du Prime Minister’s Office pour tenter de déjouer la bombe à retardement que représente la Thematic Covid-19 Related Expenditure de Rs 14,2 milliards allant de la page 39 à la page 56 du rapport du Vérificateur aux Comptes de l’État, C. Romooah, qui a succédé à Raj Jugurnauth – actuellement sous inculpation provisoire, charge logée par l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) suite à une PNQ du même Xavier-Luc Duval sur les zigzags financiers et fonciers au Sugar Insurance Fund Board aux dépens de la communauté des planteurs de cannes.
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Arvin Boolell : « L’Audit a rendu ses lettres de noblesse à ce poste constitutionnel »

Le chef de file du Parti travailliste, Arvin Boolell, estime que le directeur de l’Audit « a rendu ses lettres de noblesse » à ce poste constitutionnel. Selon lui, ce rapport est « le plus accablant et direct que le pays ait connu ».
« Le directeur de l’Audit a utilisé un langage très simple et très clair. Il a fait un travail formidable, malgré le fait qu’il ne dispose pas suffisamment de ressources. Il est dommage que le ministère des Finances ne lui ait pas donné les ressources nécessaires. Mais il a fait la démonstration que le détenteur de ce poste constitutionnel est loin d’être le “political arm of the executive” », dit-il. Arvin Boolell ajoute que le rapport de l’Audit « a eu le courage de mettre en lumière le fait que le High Powered Committee, sous la présidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, a fait fi des procédures, avec les conséquences que l’on connaît ».

Sans compter, dit-il, que « le gros morceau est le projet Safe City et l’achat de 2 000 caméras, dont seule une partie a été livrée et une autre partie ne fonctionne pas ». Il ajoute qu’avec des dépenses de Rs 16 milliards, « la police est allée jusqu’à refuser l’accès à des documents relatifs aux officiers de l’Audit ».
« En un mot, ce rapport de l’Audit, qui n’a pas encore montré tous ses secrets – vu que des documents attendent d’être décortiqués –, représente un scandale sans précédent dans les affaires de la gestion de la Cité. Ceux qui sont aux commandes ont cru pouvoir prendre toute la population pour des demeurés. Zot ine servi iminité parlmanter kuma paravan. Mais l’opinion publique saura réagir dans la circonstance, car sous le couvert de l’immunité parlementaire, la majorité gouvernementale est coupable d’un autre épisode de Highway Daylight Robbery, tout en étant économe avec la vérité dans les réponses données à l’Assemblée nationale l’année dernière », s’insurge l’ancien leader de l’opposition.
Arvin Boolell a également vertement critiqué les gaspillages dans plusieurs ministères, dont ceux de l’Agriculture et de l’Environnement. Selon lui, « il est temps que le gouvernement revienne avec le système de “programme budgeting” ». Ce système, dit-il, « rend les officiers plus comptables de leurs actions car ils peuvent être sanctionnés ». Contrairement au “line budgeting” qui, selon lui, « encourage les dépenses, même celles qui sont inutiles ».

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