Politique : le VPM Husnoo forcé à révoquer Kishore Jeewooth

Le couperet appliqué hier après-midi sur le président du District Council de Flacq, favori du ministre Hurdoyal, afin de rendre caduque la convocation du VPM devant le juge Kam Sing ce matin

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Fin d’année mouvementée sur le plan politique dans les Nos 9 et 10 avec l’élection du nouveau Chairperson se déroulant demain après-midi

Après s’être accroché durant 19 jours à son poste depuis le vote de la motion de blâme contre lui au conseil de district de Flacq le 7 décembre dernier, le Chairperson Kishore Jeewooth a été servi sa lettre de révocation peu après 16 heures, hier. Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que cette mise à pied a été entérinée in extremis en haut lieu afin d’éviter un embarras juridique au vice-Premier ministre et ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo. Ce dernier avait été convoqué aujourd’hui devant le juge Patrick Kam Sing, siégeant en référé, pour expliquer pourquoi les procédures menant à la destitution du président du comité régional du MSM de Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10), relevant de ses responsabilités ministérielles, selon les dispositions de la Local Government Act, n’avaient pas été enclenchées jusqu’ici.

Des sources dignes de foi avançaient hier après-midi que les consultations tenues en début de semaine entre le No 4 du gouvernement et l’Attorney General’s Office (AGO) auraient débouché sur le fait qu’il n’y avait aucune possibilité que Kishore Jeewooth puisse échapper à cette révocation au vu de la légalité de la procédure de la motion de blâme votée contre lui il y a quelques semaines. D’ailleurs, dans l’entourage de conseillers de villages du No 9 (Flacq/Bon Accueil) et du No 10 (Montagne-Blanche/GRSE), on laissait entendre qu’une rencontre aurait même eu lieu entre le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, avec les élus orange des circonscriptions de l’Est, notamment les ministres Vikram Hurdoyal, Sunil Bholah, Deepak Balgobin, Sudheer Maudhoo et le Parliamentary Private Secretary (PPS), Vikash Nuckcheddy, pour passer en revue la situation. « Mo pa pou rant ladan mwa. Zot bizin get zot zafer », aurait fait comprendre en substance le Premier ministre, d’après les échos émanant des milieux informés.

Pravind Jugnauth aurait clairement fait ressortir qu’il n’y avait pas lieu que le gouvernement se retrouve en posture embarrassante dans la conjoncture, notamment avec cette convocation du VPM Husnoo en Cour suprême. Ce dernier devait se présenter devant le juge Kam Sing après la motion du conseiller du village d’Ecroignard, Chandra Dev Bundhoo, en Cour suprême la semaine dernière pour contraindre le vice-Premier ministre et ministre de tutelle à révoquer celui qui est considéré comme le protégé du ministre de l’Agro-industrie, Vikram Hurdoyal, à Montagne-Blanche/Grande-Rivière Sud-Est et de tenir l’élection d’un nouveau président du conseil de district selon les dispositions de la Local Government Act.

À travers Me Sandeep Ramlochund (avoué) de Dentons Mauritius, le conseiller Bundhoo a réitéré que la Motion of No Confidence débattue le 7 décembre dernier avait été soutenue par douze conseillers avec comme conséquence que Kishore Jeewooth, qui assure aussi la présidence du comité régional MSM du No 10, n’est plus le Chairperson du District Council. Le conseiller maintient qu’à la suite du résultat du vote, il incombait au VPM Husnoo de révoquer Kishore Jeewooth et d’ordonner qu’un nouveau président soit élu dans les sept jours suivant la motion conformément à l’article 36 de la Local Government Act.

Ainsi, les instructions de l’Hôtel du gouvernement, notamment du VPM Husnoo au Chief Executive du District Council, étaient de faire servir à Kishore Jeewooth sa lettre de révocation aussi bien que d’informer les autres 25 conseillers du conseil de district qu’une élection pour désigner le successeur de Jeewooth sera tenue demain après-midi, laissant place à un lobbying intense en cette fin d’année 2023 à l’Est.

Dans les milieux avisés, on soulignait qu’il y aurait une certaine animosité entre les élus MSM en ce qui concerne le choix du nouveau président. Parmi les noms cités, on retient celui de Chandra Dev Bundhoo, celui qui a entamé la bataille juridique, Chandradeo Ramrup de Camp de Masque ou encore de Satiaprakash Bhunsee de Centre de Flacq. Les prochaines heures s’annoncent tendues politiquement pour le MSM avec des appréhensions que ‘pouvwar sap dan lame’ au sein de ce conseil de district stratégique pour les prochaines législatives. Les manœuvres « aste vande » devront aller crescendo jusqu’à la réunion du conseil de district de Flacq.

Affaire à suivre.

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