PORTRAIT : La solitude de Salim Currimjee

À partir de jeudi se tiendra à Port-Louis la huitième exposition de l’architecte-peintre Salim Currimjee. Intitulée Solus, elle sera ouverte au public du 13 au 19 septembre. Comme les précédentes, elle n’aura pas lieu dans une galerie mais dans un vieux bâtiment faisant partie du Port-Louis d’autrefois. Cette exposition fait partie d’une démarche artistique, que son auteur nous explique dans le portrait qui suit.
La rencontre a eu lieu, mercredi dernier, dans la salle qui sera transformée en galerie à partir de jeudi prochain. Pour le moment, ce n’est qu’un des vieux bâtiments en pierres situé au début de la rue Sir William Newton, plus du côté du marché central que des banques. Autrefois magasins et bureaux de la société Hertogs, la salle est aujourd’hui nue et vide. Elle est faite de quatre murs en pierres recouvertes de traces de ciment et de peintures choisies par ses précédents occupants. Le toit est en tôle et les poutres qui le supportent servent de nid aux pigeons. Nous sommes à des années lumière d’une galerie d’art. Tout au moins de l’image que l’on s’en fait généralement. L’exposition va se tenir sur deux murs de la salle qui se font face, à gauche 365 petits tableaux, vis-à-vis un très grand. Dans la salle, Salim donne ses instructions à l’équipe chargée de la nettoyer en précisant qu’il ne s’agit pas de la transformer en l’enjolivant. Il faut que la patine du temps sur les pierres soit visible.
Cette exposition est donc la huitième que tient le peintre depuis 1991, l’année de son retour à Maurice, apres ses études en architecture aux États-Unis. C’est en étudiant l’architecture que Salim va découvrir l’art et son histoire et commencer à peindre. C’est après avoir ouvert son cabinet d’architecte, en 1992, qu’il va découvrir ce qui sera une de ses principales sources d’inspiration artistique : Port- Louis. «Avant je ne faisais que traverser la capitale dans un sens ou dans un autre, en voiture. Depuis que j’y ai installé mon bureau, j’ai découvert la ville à pied, en marchant à travers ses rues et ses ruelles, ses vieux quartiers et ses bâtiments en pierres. J’ai découvert et je me suis laissé prendre par la magie qui se dégage de notre capitale, qui n’est perceptible que pour celui qui prend le temps et la peine de s’arrêter, de voir.»

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