Rezistans ek Alternativ réclame la mise sur pied d’une commission d’enquête sur les inondations meurtrières du 15 janvier dernier. Cette enquête, qui devra être présidée par un juge ou un ex-juge de la Cour suprême, aura à situer les responsabilités dans cette catastrophe. Entre-temps, il est question de geler les actions disciplinaires à l’encontre de l’ancien directeur de la météo, Ram Dhurmea. C’est ce qu’a déclaré, samedi, lors d’une conférence de presse, à Moka, le porte-parole de Rezistans et Alternativ, Ashok Subron. Il a demandé que cette commission d’enquête analyse tous les documents ayant trait aux délibérations du National Crisis Committee ainsi que les échanges de correspondances entre la station météo de Vacoas et le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ainsi que le vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo. Il voudrait aussi savoir qui est celui qui a donné le feu vert pour permettre aux gens d’aller travailler en ce jour fatidique du 15 janvier dernier.
D’après le paragraphe 19 de l’affidavit de l’ancien directeur de la Météo, il est indiqué qu’un membre du comité s’est opposé à la décision de permettre aux travailleurs de rester chez eux ce jour-là. « Pa pou bizin mont lor pie pou kone ki sannla » qui a émis une telle opposition au sein du National Crisis Committee. La commission d’enquête aura ainsi la tâche de déterminer qui est la personne qui a fait obstacle à un consensus sur la nécessité de ne pas permettre aux gens de se rendre sur leurs lieux du travail. Elle aura aussi à déterminer pourquoi, à la veille des inondations, un membre du NCC avait déjà préparé une ébauche pour émettre un ordre à 4 h du matin le lendemain sous la section 16 (2) du National Disaster Risk and Management Act. Pourquoi cet ordre n’a-t-il pas été émis ? Ce n’est pas en tout cas la responsabilité du directeur de la météo. Cet ordre est normalement émis par le NCC en consultation avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a dit Ashok Subron.
« La Commission d’enquête aura aussi à établir pourquoi des actions et des protocoles n’ont pas été mis en place à la veille des pluies torrentielles. Pourquoi il n’y a pas eu aussi le déploiement d’éléments de la SMF dans des endroits sensibles à la veille des inondations ? Il est inadmissible que la seule chose que le gouvernement ait trouvé à faire, c’est mettre à la porte le directeur de la Météo alors que les pouvoirs de cette institution se résument à émettre des avertissements de cyclone et des pluies torrentielles et des grosses averses. Ce n’est pas la Météo qui décide si les travailleurs doivent rester chez eux. Cette responsabilité revient au Premier ministre, au vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales et au National Crisis Committee », a-t-il ajouté. Il demande aussi à revoir les dispositions de la loi pour enlever l’aberration à l’effet qu’un représentant de Business Mauritius siège au National Disaster Risk Management Committee alors que tel n’est pas le cas pour un représentant des syndicats.
« Il faut rappeler que Business Mauritius considère le profit avant la vie et c’est ce qui s’est réellement passé le 14 janvier dernier. Lintere profi finn prime lor intere lavi et Pravind Jugnauth et Husnoo finn kourbe divan lintere prive », a souligné Ashok Subron. La commission d’enquête aura à établir ce scénario. N’importe quel parti politique qui prendra part aux prochaines élections doit proposer l’élimination des distinctions entre les travailleurs du secteur privé et celui du public. « Nous avons besoin de venir de l’avant avec un plan d’action, la mise sur pied d’un National Disaster Fund et la nomination de trois représentants des syndicats au National Disaster Risk Management Committee », a conclu le porte-parole de Rezistans ek Alternativ.