Pravind Jugnauth : « Les objectifs fixés en matière d’intégration n’ont pas été atteints »

  • Début des négociations en vue d’un accord complet UE-AfOA

Les premières sessions de négociations en vue d’un accord complet entre l’Union européenne et la région de l’Afrique orientale et australe (AfOA) débutent officiellement aujourd’hui et s’échelonneront sur deux jours. Les discussions seront consacrées à la définition de l’approche générale des négociations, à l’élaboration d’une feuille de route pour l’avenir et à des discussions sur la base de documents de réflexion dans des domaines clés de l’accord. Parlant de l’intégration économique au sein du groupe ACP, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a constaté que, malgré la volonté politique et les nombreux instruments de coopération et de mise en œuvre visant à renforcer l’inclusion au sein de ce groupe, les objectifs qui ont été définis « n’ont pas été atteints ».

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La matinée d’hier a été marquée par les interventions des représentants des cinq pays de l’AfOA, à savoir les Comores, Madagascar, Maurice, les Seychelles et le Zimbabwe. De plus, un message par vidéo de la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a été a diffusé.

Le Premier ministre, s’est « réjoui » que la région AfOA ait été la première du continent à conclure un accord intérimaire avec l’Union européenne en 2012 et également la première à s’engager dans des négociations en vue de l’approfondissement de l’accord actuellement limité aux produits afin de l’étendre également aux services. Il a observé que ces négociations interviennent quand le commerce international « passe par un moment difficile ». Il ajoute : « Le multilarisme est mis à mal et la guerre commerciale entre deux grandes puissances affecte le commerce international. »

Pravind Jugnauth a également rappelé que la possibilité pour Maurice d’exporter un quota sucrier à un prix garanti à l’Union européenne dans le cadre du Protocole Sucre a constitué le « fondement de la croissance et du développement économique de Maurice ». Selon lui, les accords de partenariat économique, dont celui concernant l’AfOA, visent à « permettre aux pays ACP de mieux intégrer le marché mondial ».

Abordant le chapitre de l’intégration économique au sein du groupe ACP, il a constaté que, malgré la volonté politique et les nombreux instruments de coopération et de mise en œuvre visant à renforcer l’inclusion au sein de ce groupe, les objectifs qui ont été définis « n’ont pas été atteints ». Il poursuit : « Nous devons encore intégrer le changement de valeur global, établir une base économique solide et diversifiée et créer toutes les conditions pour avoir un modèle de relation plus fort basé sur le respect mutuel. »
Pravind Jugnauth a relevé que les exportations des pays du groupe AfOA vers l’Union européenne « ont chuté » de 7 % en 2009. Il a souhaité que des mesures soient prises pour rééquilibrer la situation, d’où l’importance, dit-il, d’un accord de partenariat économique complet. « Nous avons besoin d’un accord qui aide à transformer notre économie et les réformes fondamentales qui sont essentielles », a-t-il dit.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, a observé que les négociations porteront sur « 13 questions différentes » concernant, entre autres, les services, l’investissement, le développement durable et la coopération au développement. « En tant que groupe de pays en
développement et de PMA, le domaine pour nous peut ne pas être nivelé », soutient-il.

Le ministre a ensuite remercié l’Union européenne pour avoir fourni un million d’euros afin de mettre en place un centre de coordination entre les pays de l’AfOA et pour la fourniture d’une assistance technique. « En plus de créer des opportunités sur le marché de l’UE, nous attendons également que l’APE complet permette de promouvoir le commerce intra-AfOA. Ce qui consolidera l’intégration régionale et africaine. Je crois que les APE pourraient et devraient être un pont économique entre l’Europe et l’Afrique et c’est la direction dans laquelle nous devrions nous acheminer », a-t-il dit.

De son côté, la directrice adjointe des services responsables de Commerce au niveau de l’Union européenne, Helena König, a affirmé que d’autres pays de la région de l’Afrique australe et orientale pourront s’ils le souhaitent « intégrer les négociations ». Elle souligne : « Ils devront pour cela adhérer à l’APE intérimaire comme l’ont fait les Comores récemment. »

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