Affaire Stanford Asset holding Ltd/AfraAsia Bank – Boolell : « J’attends une réaction de la Banque de Maurice »

Le jugement rendu jeudi par le Judicial Committee du Privy Council renversant un jugement de la Cour suprême a été évoqué par le porte-parole du Parti travailliste (Ptr), Arvin Boolell face à la presse hier matin. « J’attends une réaction de la Banque de Maurice », a-t-il lancé.

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Arvin Boolell explique que Stanford Asset Holding Ltd, compagnie enregistrée aux Seychelles, avait investi un montant de USD 11 millions, soit Rs 500 millions, dans l’AfrAsia Bank à Maurice. Cet argent avait par la suite été transféré à la Key Stone Stone Properties Ltd puis une bonne partie à nouveau transférée sur des comptes inconnus.

Arvin Boolell rappelle que la Stanford Asset Holding Ltd avait logé une affaire devant la Cour suprême de Maurice pour demander à l’AfrAsia Bank de révéler l’identité des comptes dans lesquels l’argent avait été transféré. Dans son jugement, la Cour suprême a affirmé que « même s’il y a eu un acte frauduleux, le secret bancaire doit être préservé. »
Stanford  Asset Holding Ltd a porté l’affaire devant le Judicial Committee du Privy Council, qui a conclu au contraire que lorsqu’il y a un acte frauduleux, il faut retirer le secret bancaire. Cette instance a de fait émis un Order for immediate action to trace, identify and recover the money from Keystone properties.

« C’est une claque sonore à notre système judiciaire », estime Arvin Boolell, ajoutant que l’AfrAsia Bank a fait un faux pas monumental et a été discréditée. « Je m’attends que la Banque de Maurice et son gouverneur réagissent. Attendons aussi une explication de l’AfrAsia Bank », a-t-il dit.  Il a par la même occasion fait mention des interpellations formulées par Rahul Gandhi au Parlement indien concernant l’utilisation de Maurice par Adani pour créer des Shell Companies en vue d’un blanchiment d’argent.

Il estime que le jugement du Privy Council constitue un Set Back pour le secteur financier mauricien. Il déplore aussi que tous les dossiers soient traités avec une légèreté incroyable. « Notre réputation en souffre (…) Nos jeunes, à travers leur formation, font tout pour valoriser ce secteur, mais ceux qui sont responsables de la réglementation sont indifférents. Avec pour résultat que les jeunes sont découragés et que beaucoup quittent le pays pour travailler à l’étranger », fat-il comprendre.

Au chapitre de la politique locale, Arvin Boolell considère qu’alors que « nous assistons à une crise constitutionnelle, le président de la République ne peut rester indifférent ». Il rappelle que « feu Madun Gadjudhur estimait que le DPP is next to god. Aujourd’hui, c’est la SST qui est next to god. Or, l’indépendance du bureau du DPP et des avocats est d’une importance capitale. »

Concernant la remise en liberté sous caution d’un prévenu, il concède que « le commissaire de police a le droit d’avoir recours à un avocat du privé. Toutefois, « un homme de loi professionnel ne peut être à la merci du commissaire de police ».

Il déplore également que les interpellations concernant Jagai aient été rejetées par le secrétariat du Parlement. Il a expliqué qu’il « était un temps où le clerc de l’Assemblée nationale avisait les parlementaires lorsque leurs questions étaient rejetées, et souvent il les aidait à reformuler leurs interpellations ». Mais tel n’est plus le cas, s’attriste-t-il.
Arvin Boolell a également affirmé que les négociations entre la Grande-Bretagne et Maurice au sujet de la souveraineté mauricienne sur les Chagos constituent une violation de l’ordre de la Cour internationale de Justice et de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui s’étaient prononcées en faveur des droits de la souveraineté mauricienne sur les Chagos.

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