PRODUCTION AGRICOLE | Hausse d’au moins 70% obligatoire d’ici 2050 : Les étudiants de l’UoM encouragés à devenir entrepreneurs

La production agricole devra augmenter d’au moins 70% pour répondre à la demande des consommateurs d’ici 2050. C’est ce qu’a indiqué aujourd’hui l’Associate Professor Daneshwar Puchooa à l’occasion de l’ouverture d’un atelier de travail pour les aspirants entrepreneurs en agriculture, à l’Université de Maurice.

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L’objectif, dit-il, est d’encourager les jeunes diplômés de la faculté d’Agriculture à devenir des entrepreneurs et à ouvrir leur propre entreprise en agrobusiness en vue de répondre aux défis auxquels fait face le secteur agricole à Maurice. Cet atelier de travail, étalé sur trois jours, a été organisé à l’occasion de la World Food Day par l’UoM Alumni Association, en collaboration avec l’Université de Maurice et l’African Youth in Agribusiness (AYA).

Selon l’Associate Professor Daneshwar Puchooa, également doyen de la faculté d’Agriculture à l’UoM, les projections fondées sur la croissance démographique et les habitudes alimentaires indiquent que la production agricole devra augmenter d’au moins 70% pour répondre à la demande d’ici 2050. Et d’ajouter que les estimations indiquent que les défis, y compris le changement climatique, risquent de réduire la productivité agricole, la stabilité de la production et les revenus dans certaines zones déjà fortement touchées par l’insécurité alimentaire.

« Selon les chiffres de la Food and Agricultural Organisation, 821 millions de personnes souffrent de la famine; 70% des populations issues de l’extrême pauvreté dépendent de l’agriculture; 45% des décès de nourrissons sont liés à la dénutrition et 151 millions d’enfants de moins de 5 ans sont affectés par un retard de croissance. Par ailleurs, le coût annuel de la malnutrition pour l’économie mondiale s’élève à USD 3,5 trillions. « Un tiers de tous les aliments produits dans le monde sont perdus ou gaspillés à hauteur de USD 2,6 trillions par an et, pourtant, les Nations unies avertissent que 13 millions de personnes au Yémen risquent la famine et que cela pourrait devenir « la pire famine du monde en 100 ans », explique le Professeur Puchooa.

Pour répondre aux défis auxquels fait face le secteur agricole à Maurice, l’UoM propose plusieurs programmes d’études qui sont constamment revus pour répondre aux besoins changeants et produire des personnes qualifiées dans les divers secteurs agricoles du pays. Le personnel académique de la faculté effectue des recherches et collabore avec la communauté agricole et la société de la fonction publique sur plusieurs questions relatives à l’agriculture, y compris une Food Loss and Food Waste Reduction & Recovery Initiative. Par ailleurs, l’UoM est en train de créer un parc Agri-Tech dans le cadre d’un partenariat public-privé de l’UoM. « Il s’agit d’un projet novateur, conforme à la vision de l’Université, qui consiste à devenir une université de recherche et d’entrepreneuriat en développant des liens étroits avec l’industrie », précise le Pr Daneshwar Puchooa.

Pour sa part, Naraiduth Bundhun, de l’Alumni Association, explique que l’objectif est de sensibiliser les jeunes sur le secteur agricole, notamment quant aux facilités offertes par le gouvernement pour lancer leur propre agrobusiness. « Ce faisant, la production agricole locale devra augmenter. À ce jour, Maurice importe beaucoup de produits pour la consommation locale. En revanche, si les jeunes s’intéressent à la production agricole, cela nous sera d’une grande aide en termes d’autosuffisance », explique Naraiduth Bundhun.

Shameer Ramdin, Country Director d’AYA Mauritius, soutient que « c’est la première fois » que cette organisation œuvre à Maurice. « Cet atelier de travail est notre première activité et nous souhaitons sensibiliser les jeunes sur l’évolution du secteur agricole. L’agriculture est un business que les jeunes peuvent exploiter, notamment avec la culture bio. AYA a pour souhait que les pays d’Afrique, y compris Maurice, deviennent autosuffisants », dit-il.

À noter que l’atelier de travail sera clôturé par une visite des étudiants au Farei Wooton Park et à la Farmcity, afin qu’ils puissent prendre conscience de l’évolution dans ce secteur.

Aisha Jeewoo :

« Je souhaite contribuer à la production alimentaire dans le futur »

Aisha Jeewoo, étudiante en deuxième année, à l’UoM, étudie l’Agricultural Science and Technology, Minor Agrobusiness Management. Cette jeune étudiante affirme qu’elle souhaite faire carrière dans le secteur agricole car l’avenir réserve bien des choses dans ce secteur. « Comme l’a expliqué le doyen de la faculté, la demande en production alimentaire augmentera. J’ai choisi de faire des études supérieures dans ce domaine afin de contribuer à la production alimentaire à Maurice. Cet atelier de travail me permettra d’acquérir plus de connaissances à ce sujet. J’aurai une idée plus claire, sur notamment comment ouvrir notre propre entreprise », explique Aisha.

Latish Tajoo :

« Je souhaite que Maurice  soit autosuffisante en lait »

Étudiant en deuxième année en Agrobusiness Management à l’UoM, Latish Tajoo dit avoir de grandes attentes de cet atelier de travail, d’autant qu’il aspire à devenir chef d’entreprise. « Avec le vieillissement de la communauté des planteurs à Maurice, il est temps que les jeunes prennent la relève. Le nombre d’habitants continue d’augmenter mais Maurice n’est toujours pas autosuffisante en production alimentaire », soutient le jeune homme.

Latish Tajoo aspire aussi à produire du lait. « Maurice n’est pas autosuffisante en lait. Je souhaite ouvrir une entreprise spécialisée dans la production de lait et ainsi offrir aux Mauriciens un produit local. Cet atelier de travail me permettra d’acquérir plus de connaissances dans l’agrobusiness et me préparer éventuellement à transformer mon rêve en réalité », soutient Latish.

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