Projet de loi : la MFPWA divise les parlementaires

Le Mauritius Family Planning Welfare Association Bill, présenté en deuxième lecture hier soir à l’Assemblée nationale, a divisé les parlementaires des deux côtés de la Chambre. Ce projet de loi, qui remplace la MFPWA de 2005, n’est pas au goût de certains même si, pour d’autres, « il est crucial compte tenu des changements qui s’opèrent dans la société ». Les débats ont été repoussés à une date ultérieure.

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Selon le ministre Anwar Husnoo, qui a fait état de ses différents arguments pour la refonte de la MFPWA, « ce projet de loi nous permet de mieux répondre au profil démographique ». Il ajoute : « C’est une approche plus holistique s’agissant du planning familial. »

Le nouveau projet de loi, dit-il, considère plusieurs éléments, dont la pauvreté, la sexualité et les droits reproductifs. Il fait ressortir que le nouveau MPFWA Bill a pour but d’améliorer non seulement la vie de la femme et des jeunes mais aussi de lutter contre les maladies sexuellement transmissibles. Anwar Husnoo souligne également que Maurice fait face à « une baisse » dans le taux de fécondité.

« Le taux de fécondité à Maurice est de 1,4%. La population diminuera donc à partir de 2021, d’où la raison de maintenir le taux de fécondité à un niveau raisonnable », dit-il. Et d’ajouter que, depuis 1958, la MPFWA a offert des services de planification familiale et avait vu le jour car les familles étaient nombreuses et les parents avaient au moins six enfants.

S’agissant des membres qui siégeront sur le Conseil d’administration, ils ne seront pas nommés mais devront passer par une élection. « La mauvaise gestion était fréquente dans cette association », dit-il. En ce qui concerne la gestion de la nouvelle MFPWA, elle sera assurée par un National Executive Committee ne comprenant pas plus de 14 personnes, dont neuf seront élues par l’Assemblée générale de la MFPWA.

La députée de l’opposition Malini Sewocksing, très critique contre ce projet de loi, estime que le gouvernement « ne réinvente pas » la roue et qu’il « ne faut pas être amateur » concernant la MFPWA.

« Ce projet de loi ne fait que continuer les opérations de cette association de façon traditionnelle. On ne considère pas les défis du moment », déplore-t-elle. Pour elle, les familles défavorisées « n’ont pas de chance » avec ce nouveau projet de loi. « Que fait-on pour les familles nombreuses ? » se demande-t-elle et regrette qu’il « n’y ait pas de centre de fertilité à Maurice ».

Elle se demande également où sont les Day Care Centres et l’allaitement dans ce projet de loi. « C’est un projet de loi décoratif », a-t-elle dit. Par ailleurs, Malini Sewocksing a tiré la sonnette d’alarme sur les grossesses précoces. « Il nous manque l’éducation sexuelle à Maurice », dit-elle, demandant que le budget pour la santé sexuelle et reproductive « soit augmenté » pour les jeunes.

La députée Sandhya Boygah, qui est aussi intervenue sur le projet de loi, a été très critique à l’égard de Malini Sewocksing. « She has completely messed up and did not understand the purpose of this bill », dit-elle. Pour elle, Malini Sewocksing « n’a pas compris » les objectifs. « Qu’a fait son parti lorsqu’il était au pouvoir ? Il n’a rien fait », a-t-elle dit.

Selon Sandhya Boygah, la députée de l’opposition aurait dû être coachée par son leader, Xavier-Luc Duval, et aurait dû faire son devoir avant de venir parler. Pour la députée, la MFPWA « n’est pas une association privilégiée » mais passe par des étapes appropriées pour obtenir son financement.

« Dire que l’association ne fonctionne pas est faux », dit-elle, ajoutant que la MPFWA est reconnue aux niveaux international, régional et local.

Le député Rajesh Bhagwan, lui, a avancé que « la présentation de ce projet de loi était depuis longtemps nécessaire ». Selon lui, cette association a accompli « du bon travail » à l’époque de l’indépendance mais ajoute qu’au fil des années « elle a commencé à perdre sa crédibilité » et que « les principes de la bonne gouvernance ont été très faibles depuis 2008 ».

Il poursuit : « Les règles étaient défectueuses. » En raison de cela, il fait ressortir que plusieurs problèmes ont émergé. « Ces problèmes étaient devenus insupportables », dit-il, estimant que la nouvelle MPFWA « n’est qu’un statu quo ».

Selon lui, les nouvelles fonctions de cette association « n’ont rien de nouveau » alors que celles-ci « auraient dû être différentes » compte tenu des changements qui s’opèrent dans la société. « Il nous faut une approche avant-gardiste pour répondre aux problèmes de la société concernant le planning familial moderne », dit-il.

Quant au député Rafick Sorefan, il a avancé que la MPFWA « a pu faire baisser le taux de fécondité » qui régnait auparavant. Le député Ravi Rutnah, qui a aussi parlé du projet de loi, a soutenu qu’auparavant les parents n’avaient pas de télévisions d’où la raison d’avoir donné naissance à autant d’enfants.

Intervenant sur le projet de loi, le député de l’opposition Arvin Boolell avance qu’il y a « des leçons à apprendre » du passé et espère que les employés de cette association ont maintenant « une opportunité afin de mieux travailler ». Il fait ressortir que le ministre « a fait de son mieux » pour changer la situation.

Par ailleurs, il soutient que la société a changé depuis les cinq dernières décennies et que la MPFWA est appelée à se conformer aux changements. S’agissant de l’éducation sexuelle des enfants, il considère qu’il est « important » de les éduquer.

Pour Guy Lepoigneur, on « aurait dû présenter le Children’s Bill et non la MFPWA ». Selon ses analyses sur le terrain, « il faut faire l’éducation sexuelle des enfants compte tenu des grossesses précoces alarmantes ». Il dit toutefois « regretter » que la MFPWA ne touche pas les familles défavorisées et demande que des brochures de cette association soient aussi « rédigées en kreol ».

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