Propos sur Facebook : franchissons une nouvelle étape citoyenne

A défaut d’avoir poussé loin dans nos terres, la tempête Berguitta pousse à questionner en profondeur nos comportements citoyens. Dans son sillage, rivières en crue, arbres couchés, économie à l’arrêt, responsables politiques critiqués ; mais de manière plus sournoise, c’est notre dignité de Mauriciens qui est foulée au pied.

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Bruno Dubarry

Fait à la fois surprenant et décevant, ce n’est pas ce phénomène météorologique qui était à l’oeuvre, mais notre incapacité à évacuer une bonne fois pour toutes (pourtant l’occasion était belle) des propos qui, sous la forme d’a priori et de clichés, n’expriment pas moins des conceptions que l’on qualifierait de racistes.

Que ces tristes pensées perdurent dans l’intimité des foyers ou se partagent sans honte sur les réseaux sociaux : c’est bien la dignité des accusés, de ceux qui accusent et des spectateurs – que nous sommes pour la plupart –, qui en souffrent collectivement. Permettez-moi de citer Nelson Mandela : « On ne devrait pas juger une nation sur la façon dont elle traite ses citoyens les plus riches mais sur son attitude vis-à-vis des citoyens les plus pauvres. » Oui: nation. Oui: attitude. Avant de regarder les choix politiques réalisés dans ce sens, il revient à chaque citoyen d’être attentif à ce qu’il pense. Car tout commence dans nos pensées, ce que l’on se dit intérieurement rejaillit dans nos paroles et nos attitudes.

Alors de grâce, tirons notre dignité de ses eaux boueuses avant qu’elles ne sèchent et l’emprisonnent pour de bon. Saisissons cette chance de ne pas avoir été brisés par cette tempête, pour renforcer les bases de notre société si nous aspirons à en faire une nation. Pour s’engager sur ce chemin, rien de tel que de se tourner vers son voisin et de lui demander si tout va bien, s’il a besoin d’assistance, s’il a de quoi se nourrir et se vêtir. Et quand on sait que nombre de nos concitoyens n’ont rien de tout cela ou si peu, avec tempête ou sans tempête, inutile de demander mais tout simplement offrir son aide.

A la jeunesse qui parfois attend ses aînés, n’attendez pas pour aider. Par votre volontarisme, contribuez à changer le regard de ceux qui ont choisi le confort du mépris. Ainsi nous pourrons nous tenir ensemble plutôt que divisés, quand retentiront les futurs avis de tempête.

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