Coronavirus – « Après la mort, la tisane »
Transfert de Rs 18 milliards du Special Reserve Fund – « La BoM sous le diktat du gouvernement »
Chagos – « Pravind Jugnauth est piégé par Boris Johnson »
Le comité exécutif du Parti travailliste (PTr) a sorti les grands moyens en expulsant cinq membres de ses instances. « Bizin aret manz banann dan de bout », a lancé le leader, Navin Ramgoolam, qui rencontrait la presse à l’issue de la réunion d’huer. Il a, par la même occasion, estimé que la suspension des vols d’Air Mauritius à destination de la Chine aurait dû intervenir depuis l’annonce du déclenchement du Coronavirus. Il a également estimé que le transfert de Rs 18 milliards du Special Reserve Fund montre que la Banque centrale opère sous le diktat du gouvernement et met l’avenir de tous les Mauriciens en danger. Il considère enfin que Pravind Jugnauth a été piégé par Boris Johnson sur le dossier des Chagos qui est passé désormais « du statut international à celui de bilatéral ».
Navin Ramgoolam a confirmé que le comité exécutif a décidé de sanctionner cinq membres du parti pour avoir travaillé contre les intérêts du Labour lors des élections générales ou pour avoir soutenu le MSM. « Nou le aret avek bann ki panse zot kapav manz banan dan de boute », a-t-il dit. À ceux qui demandent un renouvellement du PTr, il a rappelé que ce parti avait présenté 46% de nouveaux candidats lors de ces élections et que tout changement passe par les structures du parti. Il a annoncé par la même occasion plusieurs nominations, notamment celles de Fabrice David à la tête de l’aile jeune du PTr et de Stéphanie Anquetil à la présidence de la Women’s League. Il a annoncé les noms des parlementaires à la présidence de différentes commissions, à savoir Farad Aumeer (Santé), Mahen Gungaparsad (Education), Ritesh Ramgoolam (Agro-industrie), Patrick Assirvaden (Utilités publiques), Michaël Sik Yuen (Tourisme), Osman Mahomed (Environnement), Eshan Joomun (Sport).
Abordant les pétitions électorales, Navin Ramgoolam a rappelé que le PTr a demandé un “recount” dans cinq circonscriptions dont le No 10 et l’annulation des élections dans quatre circonscriptions. « Je suis en train de rendre un service à tous les Mauriciens. Par conséquent, il faut rester focussed », a-t-il affirmé. « Il faut rétablir la pratique de l’organisation des élections dans la transparence », a-t-il dit en rappelant que PTr lutte pour le droit de vote depuis des décennies.
Au sujet du coronavirus, le leader du PTr est d’avis que les mesures prises sont inadéquates. Selon lui, il n’y a pas suffisamment de place pour la mise en quarantaine à l’hôpital de Souillac. Il s’étonne que les salles de confinement des malades soient « ouvertes ». De plus, il estime qu’Air Mauritius aurait dû suspendre ses vols vers la Chine dès le début de l’épidémie. Pour lui, les malades devraient être confinés pendant plus de 14 jours et ne pas sortir « pou al manze bwar ».
Par ailleurs, il a qualifié de « dramatique » le fait que seuls 30% des élèves qui se sont présentés aux examens du SC ont obtenu cinq “Credits”. « Nous seulement, cela montre qu’il y a un problème concernant le système éducatif, mais il y a une menace également sur l’existence des collèges privés qui ont joué un rôle important pour la mise en œuvre de l’éducation gratuite dans le pays », a-t-il dit. Il a observé que l’introduction de trois “Credits” fait partie du programme électoral du PTr.
Navin Ramgoolam s’est appesanti sur le transfert de Rs 18 milliards du Special Reserve Fund. Il se demande si la Banque de Maurice n’a pas perdu son indépendance pour opérer sous le diktat du gouvernement. Le rôle de la Banque de Maurice, selon lui, est bien défini par la loi et elle n’est pas la conseillère du gouvernement. Il a constaté que c’est sous Renganaden Padayachy, alors gouverneur adjoint de la BoM et proche du Premier ministre, que l’article 47 de la Bank of Mauritius Act avait été introduit et que c’est maintenant lui-même qui met en pratique cette mesure en tant que ministre des Finances. Il a demandé au ministre des Finances de préciser exactement quel est le niveau de la dette du pays.
Commentant la participation du Premier ministre, Pravind Jugnauth au UK-Africa investment Summit, il a déploré que ce dernier se soit rendu à Londres dix jours avant l’organisation du Sommet. De plus, il estime que le Premier ministre s’est laissé piéger par Boris Johnson. Alors que le gouvernement a tout fait pour internationaliser la décolonisation des Chagos en portant l’affaire devant la Cour internationale de Justice, en discutant de ce dossier avec le Premier ministre britannique, il l’a ramené au statut bilatéral.
Finalement, Navin Ramgoolam est revenu sur le dossier des produits pétroliers. Il a estimé que le gouvernement devrait dédommager tous ceux dont les véhicules ont été endommagés en raison de la qualité de l’essence importée.