PTr | Navin Ramgoolam: « Le GM est une menace à l’harmonie sociale »

  • Ramgoolam se présente comme « l’alternative à Pravind Jugnauth »
  • Toute alliance éventuelle avec le MSM et le MMM « exclue »
  • Le leader des rouges estime que le poste de leader de l’opposition « revient automatiquement à Xavier-Luc Duval »

Navin Ramgoolam, principal orateur du congrès hier, a consacré une large partie de son discours de quelque 80 minutes à l’actuel Premier ministre, Pravind Jugnauth. « Au lieu faire un travail qui donnera des résultats à long terme, il se fait suivre par la MBC partout. Il exploite Shivji à des fins politiques alors que la prière au Ganga Talao est une affaire privée », dit-il. Pour lui, le gouvernement est caractérisé par des « skandal lor skandal », l’économie « se détériore », la drogue « fait des ravages » et « le law and order n’existe plus ».

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Le leader du PTr estime que le gouvernement représente « une menace à l’harmonie sociale ». Rétorquant à Pravind Jugnauth — qui avait demandé aux jeunes lors d’une cérémonie organisée à Flacq, mardi dernier, de faire la différence entre « Macarena » et lui —, Navin Ramgoolam a posé la question suivante : « Eski ou pou dir ou zanfan pa travay dir e pass par linpost  ? » Il a soutenu que l’épisode “Papa-Piti” est « unique dans le monde », relevant que lui a occupé le poste de Premier ministre après être passé par les élections générales. Si Pravind Jugnauth ne rate pas une occasion de le critiquer lors de ses sorties publiques, c’est, dit-il, « parski mwa ki so adverser, mwa ki lor so sime ».

Il a observé que le Premier ministre dispose de nouveaux conseillers le guidant dans sa façon de s’habiller pour changer son image. Or, a-t-il soutenu, « on ne fabrique pas un leader ». Il poursuit : « Soit on est leader, soit on ne l’est pas. Jugnauth est incapable de prendre des décisions. Li mem pli gran soutirer ». Il a pris exemple sur le fait que certaines réponses données par le Premier ministre concernant des sujets épineux se limitent à « not aware » ou « have to check ». Navin Ramgoolam a cité une longue liste de ces cas pour démontrer ses dires, revenant également sur la présence de trafiquants allégués de drogue dans l’entourage du Premier ministre et la nomination de Roubina Jadoo-Jaunboccus dans son cabinet ministériel. Un des derniers cas a été la nomination de l’épouse du député Teeluckdharry pour remplacer Anishta Babooram comme membre de la Commission des Droits de l’homme.

Navin Ramgoolam a, par ailleurs, cité les résultats du sondage publié par StraConsult, qui démontrent que la population n’a plus confiance dans nos institutions. Il est revenu sur l’introduction du Metro Express et a soutenu que sous son gouvernement « aucun arbre n’aurait été coupé à la promenade Roland Armand ». Il a observé que la compagnie indienne qui a obtenu le contrat de construction, Larsen and Toubro, a fait l’objet d’un rapport de la Banque mondiale, qui avait conseillé qu’aucun contrat ne soit accordé à cette compagnie du fait qu’elle aurait été mêlée à des affaires de corruption par le passé.

C’est l’absence de représentants du MMM au congrès anniversaire du PTr — bien qu’ils y étaient invités — qui a braqué l’attention de Navin Ramgoolam contre ce parti. Selon lui, c’est le MSM qui lui a demandé de ne pas s’y rendre « tansion reviv episod manz gato ». Il questionne : « Est-ce que le MSM peut aller aux élections générales seul  ? Est-ce que le MMM peut aller aux élections générales seul ? » Pour lui, il est « au nom de l’intérêt national » que le MMM s’apprête à conclure une alliance avec le MSM. Il a observé que le MMM a connu une série de défaites durant ces dernières années et que l’élection partielle de Quatre-Bornes a démontré que la popularité de ce parti est passée « de 44 %, il y a quelques années, à 14 % ». Pour lui, « nous n’avons pas besoin de ce parti ». Il a aussi commenté la situation dans l’opposition, estimant qu’« aux termes de la Constitution, c’est Xavier-Luc Duval qui doit occuper ses fonctions » puisque « son parti détient le plus grand nombre de parlementaires ». Pour clore ce chapitre, il a demandé au MMM de cesser d’essayer de créer des divisions entre Arvin Boolell et lui, tout en notant que le leader du MMM favorise Arvin Boolell contre Shakeel Mohamed. « Al tegn dife dan to prop parti », a-t-il lancé.

Au début de son intervention, Navin Ramgoolam, après avoir considéré le nombre de personnes présentes à son congrès, a déclaré que « le flambeau du PTr est encore vivant ». Pour lui, l’histoire du PTr est « liée » à l’histoire de l’indépendance du pays. « Sans enn pa ti pou ena lot […] Le 82e anniversaire du PTr est lié au 50e anniversaire du pays », a-t-il dit en mettant en garde contre les tentatives d’effacer l’histoire de Maurice et du PTr. Il a insisté sur le long combat mené par le PTr depuis 1936 pour que les Mauriciens obtiennent la liberté et a rendu hommage aux dirigeants du PTr pour le travail abattu depuis l’accession de l’île à l’indépendance, pour tirer le pays de la situation difficile dans laquelle il se trouvait et pour construire la nation mauricienne.

« Nous sommes assis sur les épaules des géants », a-t-il dit après avoir soutenu que sans l’introduction du suffrage universel par le PTr en 1959 il n’y aurait pas eu d’indépendance. Concernant l’avenir de son parti, il a annoncé la révision de sa Constitution avant de rationaliser les rôles des différentes instances de ce parti et d’introduire des élections plus transparentes. Il a affirmé qu’il « ne compte pas faire comme Mme Thatcher », qui avait souhaité rester comme Premier ministre “on and on”. « Il faudra laisser la place aux jeunes ». Il s’est appesanti sur la politique de rupture préconisée par son parti, souhaitant que la MRA « cesse de harceler les petits entrepreneurs ». Il a annoncé, dans l’éventualité de son retour au pouvoir, l’introduction d’une Monopolies and Mergers Act. Il a aussi souhaité l’introduction d’un “one stop shop” pour les crémations, annonçant par la suite son intention d’introduire une législation contre les transfuges.

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