PTr – Navin Ramgoolam : « Le Budget 2022-23 est un mirage »

Le leader du Ptr, Navin Ramgoolam, consière que le budget 2022-23 est « tout simplement en mirage », ajoutant qu’il comporte « beaucoup de dangers ». En d’autres termes, « ce budget crée une illusion », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse donnée en présence de l’équipe parlementaire du Labour.

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« C’est le 8e budget du MSM depuis 2014, lorsqu’il avait promis un miracle économique réalisé par une Dream Team. Aujourd’hui, on vit un cauchemar économique et on mène ce pays directement au cimetière », dit-il.

Tout en déplorant « l’absence totale de transparence » dans ce budget, Navin Ramgoolam rappelle que « le principe veut qu’un budget dise la vérité, ne manipule pas les chiffres et donne des précisions, non seulement sur les dépenses, mais aussi sur la source des revenus budgétaires. Ce n’est pas ce qu’a fait le ministre des Finances, qui a modifié le mode de présentation d’un budget qui pèche par l’absence de transparence dans les chiffres et l’absence de stratégie globale économique. Pire, il a caché la vérité aux Mauriciens. »

Le leader du PTr avance que « tout le monde s’attendait à un tétablissement du pouvoir d’achat des Mauriciens, surtout les pauvres et ceux de la classe moyenne, qui sont confrontés à une hausse des prix généralisés ». Ainsi qualifie-t-il l’augmentation de Rs 1 000 à Rs 2 000 accordée de trompe l’œil. Il cite en exemple les prix de plusieurs articles, dont celui du lait Red Cow de Rs 179 en 2014 à Rs 224 aujourd’hui, des gros pois de Rs 22 à Rs 41,95 la livre, ou encore du fromage Kraft de Rs 62 à Rs 77.

Même constat, dit-il, pour les médicaments courants, comme le Gastrogel, Rs 140 en octobre 2014 à Rs 304. Ou encore le Benelyn, de Rs 92 en 2014 à Rs 210 aujourd’hui. Des augmentations qu’il attribue à la dépréciation de 46% de la roupie occasionnée par le gouvernement depuis 2014 . Or, dit-il, « le pays importe 75% des produits alimentaires consommés par la population ».

La dépréciation ajoutée à la hausse des prix du carburant crée des effets cascade. Ainsi estime-t-il que les chiffres cités par le ministre des Finances « ne sont pas exacts ». Il explique : « Le taux d’inflation sera supérieur aux 8% annoncés dans le budget, et le taux de croissance de 8,5% ne sera pas atteint. Les chiffres cités concernant la dette publique ne sont pas exacts non plus, car elle doit avoir dépassé le taux de 100% du PIB. » Il ne croit pas non plus dans les prévisions concernant les arrivées touristiques, estimées à plus d’un million, et qui, selon lui, ne dépasseront pas 600 000.

Au chapitre de la pension de vieillesse, il rappelle que le gouvernement n’a pas accordé de compensation durant ces deux dernières années. « Ce qui fait qu’aujourd’hui, les augmentations proposées ne suffisent pas pour compenser les pertes du pouvoir d’achat.

Alors que les prix continuent d’augmenter. Le ministre puise, pour avoir les finances nécessaires pour payer les pensions, dans la Contribution Sociale Généralisée », dit-il.
Pour le leader du parti, le déficit budgétaire sera de plus de 7%, et non pas de 4%. Il estime d’ailleurs que le ministre des Finances « est en train de vendre les bijoux de l’État et compte ainsi obtenir Rs 22 milliards cette année », qui seront placées dans les Special Funds.

« Dans ce cas, qui sera le courtier ? Tout se fait dans l’opacité avec de grosses commissions payées aux courtiers », poursuit-il, tout en soulignant que « tous les budgets non utilisés dans la part du développement sont versés dans des Special Fund, au lieu de retourner dans le Consolidated Fund ». Or, le gouvernement a créé six fonds spéciaux, dit-il, « dans lesquels Rs 55,3 milliards ont été transférées pendant trois ans, sans qu’on sache comment cet argent est utilisé ».

« Le ministre peut-il expliquer la raison pour laquelle il refuse de baisser les prix de l’essence et du diesel, alors qu’il dispose d’autant d’argent ? » se demande Navin Ramgoolam. Il considère ainsi qu’ «une Fiscal Responsibility Act est plus importante que jamais ».

Le leader du Ptr a d’autre part dit constater que sept comités ministériels seront présidés par le Premier ministre, au lieu des ministres de son gouvernement. Il a cité l’octroi des permis pour les travaux de construction, et affirme que « ce sera également le cas pour le secteur touristique, la logistique, les énergies renouvelables ».

De plus, « des expatriés seront en mesure d’acheter des biens immobiliers pour un montant de Rs 15 millions », selon lui. « Non seulement les prix des terrains seront plus élevés pour les Mauriciens, mais les planteurs consacreront leurs terrains à l’immobilier afin d’obtenir plus de revenus. La classe moyenne ne pourra pas acheter de biens immobiliers », lance-t-il.

« Alors que le budget a pour titre Pour le peuple et par le peuple, c’est en fait un budget destiné à certaines personnes », conclut-il. À une question de la presse, il a estimé que le gouvernement aurait dû baisser le prix de l’essence, « qui aura un impact sur le prix de l’électricité ».

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