QUATRE MOIS APRÈS VARMAGATE : Revirement !

La convocation formelle par le Central CID de Mario Jeannot, le père de l’étudiant agressé par l’ancien Attorney General Yatin Varma après un accident de la route le samedi 4 mai, à Sodnac, constitue un revirement dans cette affaire. Pour la première fois, Mario Jeannot, qui a retenu les services de Me Roshi Bhadain, sera interrogé Under Warning sous la menace de deux inculpations provisoires, soit de « Conspiracy to Pervert Police Enquiry » et d’extorsion de fonds. A la mi-journée, des sources policières soulignaient qu’à ce stade, aucune décision n’avait été prise au sujet d’une éventuelle inculpation provisoire du père de l’étudiant du fait que cette séance d’interrogatoire pourrait être poursuivie demain. Cependant, devant la nouvelle tournure des événements, l’entourage de Florent Jeannot, qui s’étonne que Yatin Varma n’ait pas été inquiété par la police pour ce cas d’agression, envisage de loger une Private Prosecution contre l’ancien Attorney General dans cette affaire, de même qu’une série de procès de réclamation au civil.
Des sources policières confirmaient en début d’après-midi que l’interrogatoire formel de Mario Jeannot, qui était arrivé aux Casernes centrales en compagnie de son épouse vers 11 heures, pourrait durer plus longtemps que prévu. « Nous allons consigner la version des faits de Mario Jeannot au sujet de ces contacts à la suite des incidents du 4 mai dernier. Nous allons le confronter avec des éléments avancés précédemment par les autres protagonistes. Nous croyons également savoir qu’il y a encore de nouvelles pièces à verser au dossier. Nous aviserons subséquemment de la marche à suivre », laissait-on entendre aux Casernes centrales.
Dans d’autres milieux proches des enquêteurs, on faisait comprendre ce matin que Mario Jeannot pourrait être inculpé de délits provisoires, soit ceux de complot pour entraver une enquête policière et d’extorsions de fonds. Mais, la confirmation de ce développement ne devra intervenir qu’en fin de journée au moins avec la fin de la première partie de l’interrogatoire. « Si cette démarche de la police se confirme, ce sera une première où, dans une affaire, tout le monde est considéré comme suspects et qu’il n’y a pas de témoins. Mario Jeannot est venu de l’avant de toute bonne foi avec ces preuves, dont des enregistrements sonores, pour prouver d’abord qu’il y a bel et bien eu agression physique par un ministre du gouvernement sur la personne de son fils et, ensuite, qu’il y a eu tentative d’offrir de l’argent pour le retrait des accusations contre Yatin Varma. En tout cas, Mario Jeannot n’a aucun souci à se faire avec l’inculpation provisoire de la police », commentent des membres de la famille Jeannot, enhardis dans leur combat pour la justice.
Lors de son interrogatoire, Mario Jeannot compte faire la chronologie des événements depuis cet accident de la route à Sodnac le 4 mai. Il compte toutefois s’appuyer sur la séquence des événements du vendredi 14 juin pour démonter, de manière catégorique, les nouvelles thèses de complot et d’extorsion. Dans sa version des faits, Mario Jeannot soutient que lui et son épouse avaient été convoqués ce jour-là par l’ancien Private Parliamentary Secretary Reza Issack à son bureau dans l’immeuble Sterling House. Le but de l’intermédiaire de l’ancien Attorney general était d’arracher un accord avec les proches de Florent Jeannot pour mettre un terme à cette affaire et le retrait de tout case relatif à la police de Sodnac.
Mario Jeannot compte révéler aux limiers du Central CID que Reza Issack avait proposé la somme de Rs 1,5 million à la famille contre le retrait de cette affaire mettant en danger la carrière politique de Yatin Varma. Il ajoute également qu’à un certain moment, ce jour-là, celui-ci était également passé au bureau de l’ex-PPS pour s’assurer de l’évolution de la situation. Des contacts ont également été établis avec Me Roubina Jaddoo, conseil légal de la famille Jeannot jusque-là.
Mario Jeannot compte assigner Me Jaddoo comme son témoin pour étayer ses dires sur les pressions exercées ce 14 juin par Reza Issack et Yatin Varma en vue de régler cette affaire à l’amiable. « Lorsque j’ai rencontré Me Jadoo, ce jour-là, après avoir quitté le bureau de Reza Issack, j’avais fait clairement comprendre à mon conseil légal que zame mo pa pou aksepte ninport koi de bann-la », devrait-il affirmer lors de son interrogatoire en cours.
La préoccupation majeure de Reza Issack ce 14 juin était de « bizin fini sa zafer la zordi mem ». D’ailleurs, Reza Issack et Yatin Varma avaient attendu en vain le retour de Me Jaddoo à son étude jusqu’à 19 heures ce jour-là en vue d’arriver à un arrangement. Pour prouver sa bonne foi et pour rejeter les accusations de complot, Mario Jeannot compte demander aux enquêteurs du Central CID de procéder au visionnage des enregistrements des caméras de surveillance installées dans l’immeuble abritant l’étude de Me Jaddoo.
Des informations circulaient à la mi-journée d’hier à l’effet que Me Jaddoo, qui a retenu les services de Me Ivan Collendavelloo, Senior Counsel, devait se rendre au Central CID en vue de consigner une déposition sur les tractations menées par le tandem Issack–Varma ainsi que pour révéler la teneur des SMS envoyés sur son téléphone cellulaire à cet effet pour prouver les dires de Mario Jeannot. Mais à ce matin, Me Jaddoo n’avait toujours pas fait le déplacement aux Casernes centrales.
Devant la tournure des événements et le fait que, jusqu’ici, Yatin Varma n’a pas encore été inquiété par la police au sujet du cas d’agression sur la personne de Florent Jeannot, la famille Jeannot compte initier des procédures en vue d’une Private Prosecution contre l’ancien Attorney General de même qu’une série de procès de réclamation au civil. « De par sa démarche avec son livre ‘Pardonner et oublier’ et sa bouteille de champagne que nous avons remise volontairement à la police, Yatin Varma a reconnu ses torts dans l’agression de Florent Jeannot. Il est extrêmement drôle que, jusqu’à l’heure, la police n’a pas cru bon d’enclencher des procédures pénales contre Yatin Varma », s’insurgent des membres de la famille Jeannot.

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