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QUESTIONS À JUDEX JEANNOT  (ENTRAÎNEUR NATIONAL KICK-BOXING) : « La plaie demeure ouverte »

Même s’il considère que l’obtention de cette médaille d’or historique demeure une forte possibilité, Judex Jeannot n’arrive toujours pas à digérer l’attitude de certains officiers du ministère de la Jeunesse et des Sports à l’égard de la délégation en partance pour le Brésil ce week-end. L’entraîneur national de kick-boxing se dit révolté devant ce manque de considération, mais avance tout de même qu’une place sur la plus haute marche du podium sera la meilleure des récompenses pour des tireurs qui se sont investis à fond et qui demeurent conscients de leur tâche.
Judex Jeannot, on vous sent nettement plus calme actuellement comparativement à ces derniers jours. Serait-ce le fait que les démarches pour le déplacement au Brésil aient finalement abouti ?
Les démarches ont certes abouti avec beaucoup de difficultés, mais la plaie demeure ouverte. Vous ne pouvez comprendre combien l’incertitude autour de ce déplacement a fait du mal à l’esprit d’équipe. Cela aurait été un rude coup de voir un des tireurs rester à quai. Toutefois, il n’était pas question de notre côté de parvenir à une telle solution. Quand on voit ces tireurs se donner à fond aux séances d’entraînement, même les dimanches matins, on ne peut qu’être révolté devant ce manque de considération à leur égard. Cela prouve que certains officiers au ministère de la Jeunesse et des Sports ne comprennent rien à nos demandes et à nos objectifs. Pour eux, l’esprit d’équipe ne veut pas dire grand-chose.
On a la pénible impression que ce scénario se répète chaque année…
Cela est malheureusement le cas. Pourtant, nous avons soumis notre dossier depuis un certain temps déjà. Malgré les promesses à l’effet que les fédérations performantes sont mieux considérées, nous sommes toujours réduits à mendier pour pouvoir effectuer un déplacement. Cependant, nous n’y allons pas en touristes mais en quête des meilleurs résultats possibles face aux meilleurs mondiaux. De plus, j’ai appris que Rs 67 000 seront déduites de notre prochain budget. Voilà comment le haut niveau est considéré à Maurice !
À votre avis, l’obtention de cette médaille d’or tant recherchée ne serait-elle pas la meilleure des réponses ?
Cela demeure mon souhait le plus cher et fera taire nos détracteurs. Nous avons fait le maximum au niveau de l’encadrement et les tireurs se sont investis à fond, six jours par semaine. Cette régularité doit porter ses fruits. Certes, notre principal atout demeure Fabrice Bauluck. À mon avis, il sera très difficile de le battre, car il possède les qualités voulues pour décrocher le titre suprême. Toutefois, je ne néglige pas pour autant les chances des autres combattants. Si chaque tireur pouvait revenir avec une médaille, ce serait merveilleux.
Reste que l’adversité s’annonce de taille…
Effectivement, les Russes et les tireurs des pays de l’Europe de l’Est viendront en force et seront les plus à craindre. Attention également aux Turcs qui avaient forte impression au cours de la dernière édition et aux Brésiliens qui évolueront devant leur public et qui commencent à se faire connaître dans le circuit.
Selon vous, le fait que la compétition se déroulera au Brésil, et non dans un pays européen, changera-t-il les données ?
J’estime que cela pourra jouer en notre faveur. Nous avons beaucoup trop souffert de l’arbitrage lors des dernières éditions qui se déroulaient en Europe, et les défaites de Fabrice Bauluck et Facson Perrine en Macédoine deux ans de cela me sont restées en travers de la gorge. Au Brésil, je m’attends donc à un arbitrage beaucoup plus neutre. De plus, nous devrions avoir la même température qu’à Maurice, alors que le seul hic demeure le décalage horaire. Voilà la raison pour laquelle nous nous déplacerons beaucoup plus tôt.
Estimez-vous que les tireurs ont bénéficié de tous les atouts afin d’être à la hauteur de leur tâche ?
Au niveau de la fédération, nous avons fait le maximum. De plus, Fabrice a bénéficié de trois mois de congé de son employeur, PAD & Co., tandis que James Agathe a été libéré de son emploi ces dernières semaines. Le ministère de la Jeunesse et des Sports nous a apporté son soutien au niveau du transport, alors que les tireurs ont pu s’entraîner dans une salle privée. Cela a contribué à leur épanouissement. De surcroît, j’estime que nous avons effectué le bon choix en désignant le Dr Allen Naraidoo comme responsable de la délégation.
Même si vous aviez des appréhensions par moments à l’égard de Facson Perrine, quel regard jetez-vous sur l’état de forme actuel des tireurs ?
À l’évidence ils sont très conscients de leur tâche et surtout très motivés. Facson a su éliminer ses kilos superflus en se ressaisissant au bon moment. Aujourd’hui, il est très fort dans la tête. Burtlan Simiss demeure un tireur qui s’est beaucoup investi, tandis que Boris Brissonnette n’a cessé de progresser. Quant à James Agathe, il a repris confiance en ses possibilités et a gagné en puissance et en explosivité. Certes, chaque tireur possède ses qualités propres. Je demeure donc persuadé que nous ne sommes plus loin de cette médaille d’or. Plus nous avons confiance en nos possibilités, plus nos chances de nous retrouver au premier plan augmenteront.

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