Rebattons les cartes !

Il n’aura suffi que d’un insignifiant virus, comme il en existe encore des millions dans la nature ou piégés dans les couches de glace de plus en plus timides qu’il nous reste encore. Un parasite des plus simples qui soit et qui, en deux ans à peine, aura fait près de 5 millions de morts et presque 50 fois plus de contaminés à travers la planète. Qui aura mis à genoux nos économies, ébranlé nos certitudes, mis à mal un système que l’on croyait pérenne. Depuis, nos convictions s’effondrent, les unes après les autres, mais sans pour autant nous donner cette lucidité nécessaire pour déjouer tous les plus sombres pronostics quant à notre avenir.

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L’avenir, justement, que nous réserve-t-il ? À cela, nous pouvons répondre en partie. D’abord, le virus. Comme d’autres avant lui, et probablement beaucoup d’autres après, il finira sans aucun doute dans les livres d’histoire et de virologie comme tout agent infectieux ayant fait, un temps, tristement parler de lui. Nous en débarrasserons-nous ? Peut-être, peut-être pas. Au pire, nous n’aurons plus besoin de le combattre avec la même intensité, car nous nous en préviendrons par des vaccins plus efficaces, rendant la Covid aussi insignifiante que la plus « banale » des grippes saisonnière.

Mais à part cela, que nous réserve d’autre l’avenir ? À cela aussi nous pouvons répondre. Ou du moins partiellement, car si notre pouvoir d’intervention est tout aussi puissant qu’il ne l’aura été pour le Sars-Cov-2, nous tardons à en user. Notre planète, pourtant, est à bout de souffle, à la limite d’éradiquer la majeure partie des espèces qu’elle abrite. Ce défi, que l’on a baptisé « changement climatique », tout le monde le sait là, aussi pernicieux et invisible que le corona, tapis dans l’ombre de notre instrumentalisation mondialiste, frappant jour après jour, d’abord lentement, puis à vitesse accélérée. Mais pour l’heure sans impacter encore suffisamment nos vies que pour altérer nos rêves de retour de la croissance, que l’on souhaite stupidement éternelle.

Le problème est posé, les données, connues. Ne manquent plus que les solutions. Ou plus exactement le courage (politique) de les exposer, pour ensuite les mettre en pratique. Faut-il le rappeler, le réchauffement n’est pas une page naturelle de l’histoire de notre planète. Il n’a rien de géologique ; il est anthropique ! En quelques siècles, et plus particulièrement ces dernières décennies, nos modes de consommation ont tout corrompu, tout compromis. Y compris l’espérance de vie de nos enfants. Car cette Terre si accueillante, si nourricière, unique faut-il le rappeler dans notre système solaire, risque en effet bien plus vite que prévu de devenir hostile. Avec ce danger qu’elle finisse un jour par ressembler à notre proche voisine, Vénus. Bref, de devenir un véritable enfer !

Avouez tout de même que ce serait bien triste ! Nous qui avions tout n’aurions alors plus rien. En fait, il n’y aurait même plus de « nous », pas plus que d’autres membres du vivant. Pour autant, il nous reste une lueur d’espoir. Puisque notre « mode de vie » est la cause de tous les maux, il suffit d’en changer. Facile, non ? Du moins sur le papier, car dans les faits, c’est une autre paire de manches, la question principale étant d’abord de savoir comment substituer un système par un autre sans risquer de finir ensevelis sous le premier lorsque nous en retirerons les fondations.

De plus, notre système géopolitique (et donc géoéconomique) est si complexe que convaincre la majeure partie du monde de retirer ses cartes de la table au même moment s’avère quasi impossible, surtout en sachant que les plus pollueurs sont aussi ceux qui possèdent (pour le moment) le meilleur jeu.

L’espoir, pourtant, est bien là. Mais que l’on ne s’y trompe pas : ce n’est pas à coups de timides initiatives vertes, de campagnes de reboisement, de taxes carbone ou, même, de décroissance que nous arriverons à nous extirper de ces sables mouvants. Nos actions doivent être la hauteur de l’enjeu. Un enjeu en l’occurrence très basique, puisqu’il s’agit de notre survie et de celle de toutes les autres espèces qui, tout en partageant le même espace de vie, ne sont, elles, aucunement responsables de la fin que l’on leur promet. Alors, sommes-nous prêts à éteindre une bonne fois pour toutes notre machine industrielle et à nous débarrasser du superflu, fruit du tout-carbone ? La question semble hélas déjà avoir trouvé sa réponse !

Michel Jourdan

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