RÉFORME DU SECTEUR SUCRE – La Banque mondiale en faveur d’un « dialogue based on a solid model »

  • Des consultations virtuelles entre les Stakeholders en vue d’élaborer une Policy Note pour la relance de l’industrie sucrière

Autrefois pilier de l’économie, le secteur sucrier, depuis plusieurs années, s’est fragilisé, du fait notamment de la libéralisation du marché mondial, de la baisse du prix de sucre, de l’augmentation des coûts de la production et du vieillissement des plantations. Aussi, dans le but de donner un nouvel élan à cette industrie, la Banque mondiale, en collaboration avec la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA), a entrepris de la revoir et ce, à travers des discussions en ligne, COVID-19 oblige. Toutefois, la Banque mondiale souhaite que « the government, together with the sector stakeholders, will be able to continue the dialogue based on a solid model to make decisions for the future of the sugar cane industry ».

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Après une première phase, comprenant entre autres la collecte de données s’agissant de la compétitivité de l’industrie sucrière sur toute la chaîne de valeur, des consultations participatives ont été lancées avec les différentes parties prenantes du secteur afin de dégager une vision commune. Compte tenu des contraintes dues à l’épidémie de COVID-19 et pour ne pas entraîner des délais, cette étape de consultations entre partenaires se fera par visio-conférence. La révision du secteur sucrier, selon la MCIA, est une « approche innovante » de la Banque mondiale, laquelle a été agréée par le gouvernement mauricien. Cette étude débute avec une analyse de la compétitivité, un exercice sur les prévisions et la soumission d’une note politique, comprenant des recommandations pour le développement du secteur sucrier. Cette approche, explique l’institution, ne vise pas à rédiger et soumettre un nouveau rapport sur le secteur sucre, mais plutôt de renforcer la capacité des institutions publiques et d’autres parties prenantes pour évaluer les options possibles et ce, en vue d’améliorer la viabilité du secteur.

Présentant le secteur sucrier mauricien comme la pierre angulaire du paysage socio-économique, le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, avance que « le gouvernement s’est engagé à assurer la durabilité de l’industrie de la canne à sucre à Maurice par des réformes innovantes ». Et d’ajouter : « La viabilité et la durabilité du secteur sucrier restent une question de grande importance pour le gouvernement et le peuple mauricien. Je suis convaincu que le partenariat novateur entre le gouvernement et la Banque mondiale contribuera grandement à garantir que notre industrie de la canne à sucre continue de contribuer au développement socio-économique durable de Maurice. Tout comme les empires et les royaumes ont lentement évolué en républiques dans le monde entier, notre King Sugar, comme on l’appelle affectueusement, atteindra de nouveaux sommets ! »

Cette approche innovante, selon Diego Arias, Lead Agriculture Economist au World Bank Group, est cruciale pour l’industrie sucrière. « Nous comprenons dès le départ que Maurice cherche à renforcer la capacité des institutions publiques et des autres parties prenantes du secteur à évaluer la compétitivité du secteur de la canne à sucre. Ainsi, nous avons entrepris de concevoir un modèle facile pour le secteur afin de pouvoir l’utiliser pour examiner les différentes dynamiques de l’industrie. Cela s’avérera utile pour simuler différents changements de politique ou de marché afin d’avoir une discussion constructive sur les options pour le développement du secteur », explique encore le ministre. Lequel reprend : « Le travail utilisera également des outils de conception centrés sur l’utilisateur pour aider à développer une vision de l’industrie sucrière avec les parties prenantes du secteur. Avec ce service de conseils, nous espérons que le gouvernement, avec les parties prenantes du secteur, pourra poursuivre le dialogue sur la base d’un modèle solide et prendre des décisions pour l’avenir de l’industrie. »

Ce service de conseils comprend l’élaboration de “simple excel-based models” pour simuler différents scénarios pour l’industrie suite à des changements de politiques publiques ou des facteurs du marché. Ces types de “competitiveness analysis”, portant aussi sur les exercices de perspectives, ont été tenus dans différentes parties du monde. Outre le sucre, et de manière plus large, la Banque mondiale souhaite également soutenir plus largement Maurice sur la compétitivité du secteur agricole et sur les problèmes de durabilité. Pour la MCIA, ce service de conseils se présente aussi comme un déclencheur pour une transformation plus profonde du secteur agricole et énergétique.

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