RÉFORME ÉLECTORALE : Pas d’approfondissement démocratique, selon Lindsey Collen

Le Premier ministre a parlé de sa réforme comme d’un approfondissement démocratique. Mais en réalité, beaucoup de choses restent inchangées. D’abord, il y a une domination de l’exécutif (cabinet) sur le législatif, en termes de nombre. Ensuite, il y a une domination du cabinet par le Premier ministre, qui est toujours nommé selon le système de la reine d’Angleterre. De même, il n’y a aucune piste de réflexion pour le Right to Recall, c’est-à-dire, la possibilité pour les électeurs de révoquer un député. De ce point de vue, il n’y a aucun approfondissement de la démocratie. La réforme aurait dû permettre le contrôle de ceux qui utilisent les votes pour mettre en pratique leur propre politique.
Navin Ramgoolam a fait référence au rapport Seethulsing, qui remonte à 2000. C’est la période où Yousuf Mohamed avait logé une plainte contre Lalit et Nuvo Lizour et qui a mené à une mouvance politique pour la réforme. Il y a eu notamment les rapports Collendavelloo et Sachs. Ensuite, nous sommes entrés dans une mouvance juridique avec les différentes plaintes devant la Cour suprême, le Privy Council et les Nations unies. Il a fallu attendre tout cela pour que la réforme revienne dans le domaine politique.
Un système électoral est une manière de comptabiliser les votes et devrait permettre à un parti d’appliquer son programme, en matière d’économie, d’éducation, de culture… Or, malheureusement, ces derniers 25-30 ans, il n’y a pas eu de vrai programme politique. Il y a eu des alliances qui permettent d’accéder au pouvoir. En l’absence de programme, une réforme n’a pas de sens. Comment les gens vont-ils la prendre au sérieux ? Soit dit en passant, on aura noté que le Premier ministre a mentionné avec plaisir le PTr et le MMM comme principaux partis politiques.
Ce Consultative Paper se veut historique. Le Premier ministre a promis le débat. Mais comment le débat peut-il se faire à travers des suggestions écrites ? Il aurait été plus approprié de demander aux conseils de village, par exemple, d’organiser des débats sur la question avec la participation de 3-4 courants politiques.
Finalement, je constate que Navin Ramgoolam entretient le flou concernant le Best Loser System. Il a annoncé 16 députés selon la proportionnelle, mais comment cela va-t-il se faire ? En prenant en considération l’appartenance communale ? Ou est-ce que les partis devront choisir leurs députés sur la base communale ? Tout est encore flou.

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