RÉFORME ÉLECTORALE : Le Remake propose l’abolition du “best losers system”

Le MMM et le MSM sont arrivés à un accord sur la réforme électorale, dont une des caractéristiques principales est l’abolition du système actuel de “best losers” et l’abandon de l’obligation pour les candidats de déclarer leur communauté au moment de l’enregistrement des candidatures par la commission électorale pour les législatives. C’est ce qui ressort de la déclaration du leader du MMM, Paul Bérenger, lors d’une conférence de presse samedi. Concernant le livre blanc sur la réforme électorale, il affirme « ne pas prendre au sérieux » le Premier ministre. « Je prévois que le “white paper” sera un flop à la Ramgoolam », a-t-il dit.   
Paul Bérenger a annoncé que le MMM et le MSM sont tombés d’accords sur la réforme électorale, et ce sur la base suivante : élection de 62 députés dans 20 circonscriptions à Maurice et deux à Rodrigues ; 20 députés élus à la proportionnelle à travers une liste soumise à la Commission électorale avant les élections et par ordre prioritaire ; et seuil minimal de 7,5% pour qu’un parti ait droit à des candidats à la proportionnelle. La liste de 20 députés pour la proportionnelle sera présentée en ordre prioritaire et comprendra alternativement un homme et une femme, de sorte qu’il y ait 50% d’hommes et 50% de femmes.
Paul Bérenger dit qu’il reviendra aux dirigeants politiques enregistrés officiellement auprès de la Commission électorale de désigner huit députés à la proportionnelle après les élections. « Ces huit candidats auront la possibilité de jouer le même rôle que le système de “best losers” sans que les candidats aient à déclarer leur communauté au moment de l’enregistrement de leur candidature », dit le leader mauve. Interrogé par la presse, il explique que le recensement de 1972 ne sera plus nécessaire. Et de faire comprendre que, concernant les huit candidats, les dirigeants politiques enregistrés seront libres de choisir des députés non élus ou des personnes qui n’ont pas été candidats.
Paul Bérenger explique que les discussions se poursuivent entre le MSM et le MMM concernant la liste des candidats. Et d’’observer à ce propos que « certains événements inattendus » seront bientôt débattus entre les deux dirigeants. Il a par ailleurs fait comprendre que la liste des 60 candidats ne sera pas finalisée tant que les élections ne seront pas déclarées. Concernant les postes à responsabilités, les deux partis sont également tombés d’accords sur le partage des fonctions entre le MMM et le MSM. Les noms n’ont cependant pas encore été finalisés à ce stade. Ainsi, on ne sait pas encore qui occupera les fonctions de président après le départ du président Kailash Purryag et qui assumera le poste de Speaker. Ces deux fonctions constituent, selon lui, un « problème interne » au MMM, qui ne concerne donc pas l’assemblée de délégués du MMM. Il sera traité au niveau de l’assemblée des délégués et du comité central du parti. Le leader du MMM a aussi insisté sur le fait que la hiérarchie gouvernementale, en l’occurrence les postes à responsabilités à être proposés, « s’inscrivent dans un tout ». Il a aussi fait comprendre que sir Anerood jugnauth, dans l’éventualité d’une victoire du Remake, occupera le poste de Premier ministre mais qu’il ne compte assumer à nouveau les fonctions présidentielles après son éventuel mandat premier ministériel. « D’autres responsabilités lui seront confiées », a-t-il fait comprendre. Par conséquent, le président qui succédera à l’actuel locataire du Réduit, sera issu du MMM.  Toutes ces questions seront évoquées lors d’un Comité central spécial le 19 ou le 20 mars, réunion durant laquelle les  résultats des discussions et les recommandations concernant les négociations avec le MSM seront communiquées afin que les délégués puissent réfléchir avant de se prononcer, le 22 mars, concernant la confirmation ou non du Remake.
Commentant l’annonce de la publication du “livre blanc” sur la réforme électorale, Paul Bérenger s’est dit convaincu que « ce sera un flop ». Sa réussite, dit-il, « relèverait d’un vrai miracle ». Et d’ajouter, sur un ton goguenard : « Il faudra alors rebaptiser le MMM Mouvement Miracle Mauricien. » Et d’estimer que le Remake fera « tout son possible » afin d’obtenir la majorité nécessaire pour l’adoption de la réforme. « Nous verrons si le Ptr suivra », a-t-il estimé.
A une autre question de la presse, Paul Bérenger a expliqué que SSR a laissé un « monument de Constitution ». Il ajoute : « Très peu de pays au monde disposent d’une  commission électorale comme celle de Maurice, dont l’indépendance est garantie et disposant d’un budget approuvé par le Parlement. La commission électorale est la clé de voute du système électoral et, par conséquent, de la démocratie parlementaire mauricienne. »
Le leader de l’opposition a observé que le clerk de l’Assemblée nationale a subi des « pressions inacceptables pour qu’il quitte ses fonctions ». Et d’observer que personne n’a jamais rien eu à lui reprocher, avant d’attribuer ce départ à Navin Ramgoolam. « Nous verrons s’il y a une tentative d’empêcher l’opposition de faire son travail au Parlement. Auquel cas nous agirons en conséquence », a-t-il dit.
Concernant les récentes affaires liées à des violences domestiques, le leader du MMM s’est dit « attristé » devant autant de cas de violences envers les femmes. « Ce qui est terrible, c’est que cette violence touche non seulement les femmes, mais également les enfants. » Ce dossier sera évoqué lors du rassemblement prévu par l’aile féminine du Remake 2000 la semaine prochaine. Paul Bérenger a annoncé qu’il compte évoquer, entre autres, la formation de la force policière pour traiter ce genre de problèmes.

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