Dans sa contribution à l’éducation des enfants brillants issus des familles moins aisées, la State Bank of Mauritius (SBM) offre 200 bourses d’études pour sa 11e édition du SBM Scholarship Scheme. Une somme de plus de Rs 10 millions sera ainsi décaissée pour financer les études des étudiants mauriciens qui seront retenus après un exercice de sélection.
Le lancement de cette nouvelle édition a été organisé mercredi après-midi au siège de la SBM Tower, à Port-Louis, en présence d’anciens boursiers de la SBM. « À ce jour, le SBM Scholarship Scheme a offert un soutien financier de plus de Rs 100 millions à plus de 2 600 étudiants pour qu’ils puissent terminer leurs cours tertiaires et professionnels », avance le président de la SBM Holdings, Sattar Hajee Abdoula. Selon ses chiffres, plus de 75% de ces bénéficiaires contribuent à l’avancement de leur foyer et au développement économique du pays. Cette bourse d’études offerte, selon le président, « vise à encourager le dur labeur des étudiants et l’excellence académique ». Il poursuit : « L’éducation a toujours eu un rôle essentiel pour assurer la croissance du pays dans tous les secteurs. »
Pour Sattar Hajee Abdoula, les jeunes sont « l’espoir d’un avenir meilleur », et ce dans un monde où règne une pandémie sans précédent. Il fait de même ressortir que, pour les jeunes n’ayant pas les ressources financières pour poursuivre leurs études tertiaires, la COVID-19 exacerbe davantage leur situation financière. D’où la raison pour lui que la SBM s’engage à la communauté en offrant 200 bourses d’études à ces enfants nécessiteux. « Nous invitons les étudiants qui veulent en bénéficier », dit-il.
Expliquant les critères de ces bourses offertes par la SBM Foundation, Atma Rajee, président de cette fondation, précise que les étudiants doivent impérativement être admis à plein temps dans une institution tertiaire, qui doit être reconnue par la Higher Education Commission. L’étudiant peut aussi être admis pour des cours professionnels à plein temps au Mauritius Institute for Training and Development (MITD). « Les bourses seront octroyées aux étudiants qui viennent des familles dont les revenus ne dépassent pas Rs 20 000 chaque mois », dit-il.
Pour soutenir l’initiative nationale à endiguer l’extrême pauvreté à Maurice, il avance qu’une « considération spéciale » sera octroyée aux étudiants dont la famille est inscrite sur le registre social de Maurice ou ceux des familles vulnérables comme le définit le National Foundation Charter de 2017. Les étudiants qui souhaitent bénéficier d’une bourse doivent s’assurer qu’ils sont issus de la République de Maurice et qu’ils répondent aux exigences demandées des cours proposés, notamment de bonnes notes au Higher School Certificate. Les étudiants de Rodrigues et les autrement capables sont aussi invités à participer à l’obtention de cette bourse. Aucun étudiant ne doit dépasser 25 ans lors de l’application. Atma Rajee avance toutefois que les enfants des employés de la SBM ne sont pas éligibles à cette offre. La date limite pour envoyer une application a été fixée au 23 octobre prochain. Les applications sont disponibles sur le site Web de la SBM.
Le SBM Scholarship Scheme, lancé en 2010, est destiné aux enfants brillants des familles défavorisées. Pour la première édition, 57 bourses d’études avaient été offertes aux étudiants. C’est la SBM Foundation qui a pris le relais pour lancer les bourses d’études de la SBM en 2016. À ce jour, plus de 50 étudiants de Rodrigues ont aussi bénéficié de cette bourse tout comme certains autrement capables. Plus de 2 000 anciens boursiers ont déjà terminé leurs études alors que d’autres poursuivent par leurs propres moyens.
Vers des études poussées
Certains anciens boursiers et d’autres qui suivent leurs cours à l’Université de Maurice ont tenu à être présents lors de ce lancement. Quelques-uns ont déjà obtenu un emploi et pensent déjà à poursuivre leurs études afin de pouvoir être plus stables sur un marché de travail qui devient de plus en plus compétitif. Douja Burhooa, 26 ans, est Senior Associate dans une compagnie privée, à Moka. Ancienne détentrice d’une bourse de la SBM, elle a fait ses études dans le domaine de l’économie et de la finance à l’Université de Maurice. Son choix d’études a été automatique, étant donné qu’elle a toujours aimé l’économie. Même si elle avait obtenu d’autres bourses à l’étranger, elle avance que ses parents n’allaient pas pouvoir payer son loyer à l’étranger.
Mais maintenant qu’elle travaille, elle veut poursuivre ses études à l’étranger. Depuis l’apparition de la COVID-19 à Maurice qui a bouleversé le marché du travail, elle concède qu’il sera difficile pour les jeunes diplômés de trouver un emploi facilement. « Je me sens fortunée d’avoir obtenu un travail. Mais je pense que ce sera très difficile pour ceux qui obtiendront leur diplôme cette année à trouver un emploi », estime-t-elle.
Tout comme elle, Jason Puttur, 24 ans, travaille déjà dans une société privée dans les assurances. Le souhait de ce jeune, qui a étudié la gestion, était plutôt d’obtenir un emploi. Maintenant qu’il est stable dans un travail, il compte poursuivre ses études pour devenir un spécialiste dans ce secteur car, pour lui, plusieurs opportunités s’y présentent. Contrairement à certains jeunes diplômés, qui ont des difficultés à trouver un emploi, il dit avoir été chanceux de n’avoir pas attendu longtemps avant de trouver un emploi. S’agissant des jeunes qui arrivent difficilement à trouver un emploi, il souligne qu’il faut, des fois, « mettre de côté certaines grandes attentes, accepter de commencer au bas de l’échelle et apprendre pour mieux grandir ». Le mois prochain, il aura fait sa première année au sein de son travail et poursuivra ses études poussées à Maurice.
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QUESTIONS À Atma Rajee (président de la SBM Foundation) : « Nous faisons tout ce que pouvons pour donner satisfaction à l’étudiant »
L’étudiant qui veut bénéficier de cette bourse d’études, a-t-il le droit de s’inscrire à n’importe quelle université à Maurice ?
Oui. Les étudiants peuvent être inscrits à n’importe quelle université à Maurice. Mais ils devront répondre aux critères de la SBM Foundation. Les étudiants doivent étudier à Maurice et ont le droit d’opter pour une université privée. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour leur donner satisfaction. Si nous devons aussi augmenter l’allocation financière qu’ils reçoivent, nous le ferons. Nous pensons que les jeunes qui viennent de Rodrigues vivent dans la précarité et qu’ils peuvent avoir plus davantage pour vivre correctement.
Y a-t-il un pourcentage de ces boursiers que la SBM recrute après leurs études ?
Je suis un “Outsider”. Je suis le président de la SBM Foundation et non un staff de la SBM.
Le premier diplôme est gratuit dans les universités publiques. Mais que finance la SBM au juste ?
Nous leur donnons leur allocation financière et leurs “tuition fees”. Même si leurs études sont gratuites, ils ont d’autres frais à payer tels leur enregistrement. L’enfant, qui obtient une bourse, n’aura rien à payer.
Mais qu’en est-il d’un étudiant qui choisit une université étrangère privée, mais basée à Maurice ?
Nous nous concentrons uniquement sur les institutions éducatives à Maurice. L’un de nos critères est de choisir les étudiants qui veulent étudier à Maurice.