REZISTANS EK ALTERNATIV : « Pas de promesses, mais une grande vision pour la transformation de la société »

Un salaire minimum de Rs 10 000 comme transition vers un salaire « décent » de Rs 14 000 comme recommandé par le Bureau des Statistiques, le gel du projet de métro léger et l’uniformisation de la semaine de 40 heures pour tous les secteurs… Telles sont quelques-unes des propositions contenues dans le manifeste électoral de Rezistans ek Alternativ. Ashok Subron devait souligner ce matin que, contrairement aux autres partis politiques, « qui font de grandes promesses à la veille des élections alors que certains, au pouvoir depuis 15 ans, n’en ont réalisé aucune », ce manifeste « ne contient pas de promesses, mais une grande vision pour la transformation de la société mauricienne ».
« Nous proposons la plus grande démocratisation post-indépendance de notre pays », clame Ashok Subron. Fort d’une cinquantaine de pages, le manifeste peut être consulté dans son intégralité sur le site www.facebook/reziste. Pour le chef de file de ce mouvement de gauche, « cela a la même valeur que la vision que le PTr et le MMM avaient au moment de leur fondation ». La vision est décrite par les membres comme étant « ambitieuse, responsable et pouvant durer jusqu’à 50 ans ».
Le manifeste propose 12 mesures pour une économie bleue alternative et durable. Selon Kugan Parapen, trois axes essentiels sont sources de problèmes : l’économie, l’éducation et le système électoral. Le parti propose ainsi un réalignement de notre système économique, avec davantage de jeunes à des postes plus importants et un rééquilibrage des salaires. « Il existe trop de disparités dans une seule entreprise. Par exemple, dans le secteur sucrier, il existe une différence de 100 fois plus entre le management et le petit travailleur. Nous proposons que dans chaque entreprise le différentiel ne dépasse pas plus que 40 fois. » Un salaire minimum de Rs 10 000 est également souhaité et une meilleure exploitation de la classe des travailleurs proposée pour les inciter à produire des produits de qualité. Le métro léger, lui, est perçu comme un projet qui alourdirait davantage la dette publique.
S’agissant de l’éducation, le mouvement explique : « Il faut un système où tous les enfants ont un accès égal à l’éducation et une attention spéciale doit être accordée aux enfants en situation socio-économique difficile. À quoi bon favoriser l’élite qui s’exporte après ? » Le problème du chômage, pour sa part, « est la priorité des priorités » pour Rezistans ek Alternativ. À cet effet, l’âge de la retraite à 65 ans amplifierait cette problématique. « Nous demandons le gel de cette mesure pour l’instant. »
Au niveau politique, la démocratisation de l’espace politique est réclamée. « Un Premier ministre ne devrait cumuler plus de deux mandats. Il est important que d’autres Mauriciens puissent poser leur empreinte dans la société. » Dans le domaine du transport, Ashok Subron réclame une Audit Commission à laquelle participeraient les citoyens et ceux utilisant le transport public. Il souhaite un système de transport entièrement gratuit en vue de résoudre les problèmes de dépenses énergétiques.
Selon Stephan Gua, cette publication comprend une nette remise en question de notre rapport envers l’environnement. « Cette rupture est nécessaire, d’autant que Maurice est entourée d’eau. Il y va de notre survie. » Le manifeste propose une République non-communale et séculière, et souhaite que le principe du référendum soit inscrit dans la Constitution. « Qu’aucune ingérence de lobbies économiques dans la politique ne vienne pervertir la démocratie, notamment lorsque les compagnies privées financent les partis. Nous demandons que cela soit illégal, en sachant le poids que ces compagnies pèsent dans l’allocation de contrats par le gouvernement. » Le texte de Rezistans ek Alternativ revendique d’autre part que la Constitution reconnaisse le droit à la terre. « Ce n’est pas possible que des Mauriciens n’aient pas de place pour vivre. »

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