Recrutement de general workers : La Master List des candidats de l’Emploi « tampered with »

  • Les conclusions de la Departmental Inquiry de l’Internal Control Manager Rughoonundun, l’objet d’une enquête criminelle du Central CID
  • Deux officiers de l’Assemblée Régionale de Rodrigues dans de beaux draps pourraient être interpellés pour enquête

Les conclusions de la Departmental Inquiry confiée à l’Internal Control Manager, Navin Rughoonundun, au sujet du recrutement de 265 General Workers par l’Assemblée Régionale de Rodrigues sont accablantes. Devant les cas flagrants d’irrégularité et d’anomalies avec la Master List des candidats, dressée par le département de l’Emploi « tampered with » en vue d’inclure des candidats non-qualifiés de manière illégale, le Central CID a dépêché à Port-Mathurin une escouade de limiers en vue d’initier une enquête au pénal. Deux officiers de la Rodrigues Regional Assembly, responsables des procédures de ce recrutement pour le compte de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, pourraient faire l’objet d’interpellation à des fins d’interrogatoire. Sur le plan politique dans l’île, l’Organisation du Peuple de Rodrigues et le Mouvement Rodriguais s’affrontent sur ce dossier en sus de la controverse découlant du rapport de la commission d’enquête sur la drogue avec la démission du chef commissaire, Serge Clair, réclamée par le Minority Leader, Nicolas Von Mally.

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Le rapport de l’Internal Control Manager conclut à des irrégularités et des anomalies flagrantes dans la liste des candidats soumise officiellement par le Bureau de l’Emploi. Après analyse des faits versés dans le dossier d’enquête départementale, l’auteur du rapport recommande que « the matter should be referred to the Police for further enquiry ». Parmi les faits graves relevés, l’Internal Control Manager énumère des présomptions de faux en écriture dans les procédures de recrutement.
À cet effet, deux fonctionnaires du département des Ressources humaines au sein de l’Administration sont dans une délicate situation. D’un moment à l’autre, ils pourront faire l’objet d’assignation à la CID de Port-Mathurin pour des séances d’interrogatoire Under Warning sur les dessous de ce recrutement de General Workers, qui fait encore beaucoup de bruit. La chronologie dressée par l’Internal Control Manager indique que dans un premier temps une Master List contenant les noms de 399 candidats en Hard Copy avait été obtenue. Il y avait également une liste en Soft Copy avec l’une des responsables de l’exercice de recrutement qui était la seule à y avoir accès. Subséquemment, deux dossiers ont été ouverts, l’autre pour les hommes et l’autre pour les femmes.
L’enquête de l’Internal Control Department a constaté que la liste des candidats dans les deux dossiers avait été modifiée. Une trentaine de noms ont été ajoutés à la liste du Bureau de l’emploi, avec le nombre de candidats masculins passant de 200 à 215. La liste des candidates a aussi été amendée avec le nombre passant de 130 à 144. En sus de cela, des noms des candidats potentiels sur la liste officielle avaient été enlevés de la Master List. L’enquête a également noté des Discrepancies entre la liste en Hard Copy et celle en Soft Copy, le nom d’un candidat figurant deux fois sur la liste, comme pour être sûr qu’il soit recruté.
La Departmental Inquiry souligne que parmi la trentaine de candidats, dont les noms ont été ajoutés lors de l’étape du Tampering, 15 ont été recrutés. Il y a aussi un jeune d’une vingtaine d’années, qui n’était pas un candidat potentiel, mais qui a décroché un poste. Quatre autres candidats, ne possédant pas les qualifications requises, ont été convoqués pour des interviews alors que dans d’autres cas, des candidats qualifiés ont été écartés de cet exercice. D’autres sources, ayant eu accès au rapport de l’Internal Control Manager, avancent que dans un cas la lettre de recrutement avait été émise au nom d’une personne décédée et dans un autre, un General Worker recruté purgeait une peine de prison.


Johnson Roussety: « Accablant ! »

Le recrutement de General Workers par l’Assemblée Régionale de Rodrigues suscite toujours des controverses. L’ancien chef-commissaire, Johnson Roussety, en sait quelque chose vu qu’il a eu à se battre devant la Cour suprême « to clear his name » lors de l’exercice de recrutement de 2011. Il avait eu à soumettre sa démission de la tête de l’Assemblée Régionale de Rodrigues. En retrait de la politique, il trouve que « ce qui se passe est accablant ».

« J’ai été arrêté comme un vulgaire criminel en décembre 2011 par l’ICAC sur instruction des politiciens mauriciens et condamné à tort à 3 mois de prison en 2012. En 2016 j’ai été blanchi en appel et les juges ont rétabli les faits et compris et expliqué le rôle machiavélique joué par le fonctionnaire qui m’avait mis en cause dont la destruction d’une lettre autorisant le recrutement comme General Workers des 243 travailleurs.

« Ce qui se passe aujourd’hui est accablant et le Chef Commissaire ainsi que le Island Chief Executive sont responsables de cette situation. Il n’y a pas que les fonctionnaires qui sont à blâmer : c’est tout le système de corruption et de passe-droit que l’OPR a instrumentalisé qui est mis à jour. Une liste de 400 demandeurs d’emploi a été envoyée par le Bureau du Travail (EIC) sur papier et par courriel. Coup de théâtre dans les dossiers de l’Administration : la liste imprimée ne correspond pas à la liste envoyée par email. Des personnes internes au Bureau du Chef Commissaire sous la responsabilité de l’Island Chief Executive auraient ajouté les noms de 15 hommes et 14 femmes dans cette liste et résultat la liste officielle du Bureau du Travail a été falsifiée pour permettre le recrutement de pas moins de 30 personnes qui n’étaient pas dans cette liste mais qui ont été ajoutés », invoque Johnson Roussety.

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