SAISIES RECORD EN SÉRIE: Un “martin” à la douane a averti Navind Kistnah

La séance d’interrogatoire d’hier de Navind Kistnah, au sujet de la première cargaison de 135 kg d’héroïne dans des compresseurs, devra relancer l’enquête de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU). En effet, le Star Witness-In-Waiting, âgé de 34 ans et habitant Petite-Rivière, a fait des révélations au sujet des circonstances de son départ en urgence pour l’Afrique du Sud le 8 mars dernier, soit la veille de la saisie des six sandblasting pots dans le port. Il a avoué qu’il avait été informé par un “martin” à la douane de la perquisition conjointe de l’ADSU et de la Custom Anti-Narcotics Team de la Mauritius Revenue Authority. Des recoupements d’informations après la séance d’interrogatoire des hommes du surintendant Sharir Azima indiquent que des noms auraient également été cités.
« Mo ti fini kone la polis pou aret mwa », devait soutenir Navind Kistnah quand il a abordé le volet de sa fuite en Afrique du Sud le 8 mars dernier. Retraçant la chronologie des événements en présence de son homme de moi, Me Neelkan Dulloo, il aurait allégué qu’il était au courant qu’une cargaison de 135 kg de drogue avait été dissimulée dans des compresseurs importés par la société KUN Management International. La compagnie du duo Geanchand Dewdanee/Sibi Thomas, Brilliant Resources Consulting Ltd, devait par la suite enclencher le processus de dédouanement en vue de prendre possession des sablonneuses.
Toutefois, avant l’arrivée du MSC Ivana en rade de Port-Louis dans la première semaine de mars, le courtier maritime a fait comprendre aux hommes du surintendant Azima qu’une source à la douane l’avait informé que sa cargaison allait être fouillée. D’ailleurs, il a révélé aux enquêteurs de l’ADSU l’identité de ses contacts dans ce secteur. Des contre-vérifications sont en cours avant la prochaine étape. Ce détail devait confirmer le fait que les trafiquants de drogue bénéficient d’un réseau d’informateurs et de protecteurs à presque tous les niveaux.
Poursuivant ses aveux, Navind Kistnah confirme avoir quitté Maurice la veille de cette saisie record en mettant le cap sur Johannesburg. Cet habitant de Camp Benoît a informé ses proches qu’il devait se rendre en Afrique du Sud d’urgence en vue de régler une affaire professionnelle. Ce n’est que quand l’affaire a éclaté au grand jour que sa famille aurait été mise au courant de ses activités illégales. Le directeur de KUN Management a déclaré avoir tenté en vain d’entrer en contact avec son associé Homunchul Ramdin, ce dernier étant devenu injoignable, a-t-il expliqué aux enquêteurs. Il a ensuite fait le récit de son déplacement à Durban puis à Maputo avant d’être rattrapé par les autorités au Mozambique pour séjour illégal. Après son arrestation au Mozambique, il a été rapatrié à Maurice le 15 avril dernier.
La séance d’interrogatoire de Navind Kistnah a été plus longue que d’habitude hier car un premier volet de l’enquête touchait à sa fin. Les enquêteurs lui ont fait relire toutes les dépositions consignées étant donné que l’exercice se déroulait par voie orale et sous caméra. Le directeur de KUN Management International Ltd s’est montré satisfait des transcriptions et il a apposé sa signature sur les documents.

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