SANS COMPLAISANCE: Sauvons l’image de la destination mauricienne !

Robert Desvaux, président de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), parle, au sujet de la destination touristique qu’est Maurice, « d’image brouillée, de braderie et de dérive vers le bas de gamme ». Dans Business Magazine Pierrick Pédel a récemment mis le doigt sur une problématique de fond dans son éditorial intitulé « Image… ». La coïncidence a voulu que Jean-Pierre Lenoir, dans le style qu’on lui connaît, dans un texte intitulé « Tourisme en vrille » s’inquiète lui aussi des problèmes qui minent la destination mauricienne. Le ministre Michaël Sik Yuen est venu à son tour se joindre au concert des appréhensions au sujet des problèmes affectant l’image de la destination mauricienne.
    Oui, le pays a un problème d’image. La destination mauricienne est engagée dans une spirale infernale. Il est primordial que tous les acteurs de l’industrie en soient pleinement conscients et s’accordent sur la nature du problème. Pour ensuite mettre en place une stratégie de reconquête de l’image. Ouvrons une parenthèse pour dire qu’il ne faut en aucun cas transformer cette question en une affaire de politique partisane. L’image d’une destination transcende la guéguerre politico-électorale qui tienne le haut du pavé ces temps ci.
    Notre problème d’image est d’autant plus aigu que nous avons pendant longtemps patiemment construit une belle image en Europe et ailleurs. Si les pays concurrents n’en avaient pas, ils ont beaucoup investi pour se donner une image et aujourd’hui ils sont en train d’en récolter les fruits. Nous pensons notamment aux Seychelles, aux Maldives et au Sri Lanka. Notre déficit d’image n’a cessé de se creuser. Il importe d’abord de bloquer cette dynamique avant de la renverser. Il nous faut trouver un moyen de continuer à nous distinguer sur les marchés. A l’ère de l’information et de la communication il n’est pas nécessaire d’insister sur l’importance de l’image, plus particulièrement pour une destination touristique. Dans un monde où les opportunités de voyage se multiplient, où les voyageurs sont à la recherche d’expériences uniques et sont sensibles à la qualité, les responsables du marketing d’une destination doivent faire preuve d’imagination créative et innovante.
    En réfléchissant sur une stratégie de reconquête d’image, il y a trois paramètres de base à prendre en compte : les qualités, valeurs et atouts de la destination ; les évolutions et transformations des goûts et attentes de la clientèle ; et les tendances dans l’environnement global. Maurice, disent de nombreux spécialistes, ne manque pas d’atouts. Nous demeurons un ensemble d’îles tropicales idéales pour des vacances balnéaires. Notre population cosmopolite est toujours accueillante. Toutefois, il faudrait prendre le taureau par les cornes s’agissant de certaines dérives mortelles pour l’image. Aux autorités d’envoyer des signaux forts pour déclarer la guerre aux pratiques qui relèvent de l’arnaque. Il y a urgence : toute la chaîne du tourisme va se « gangrener » à cause de ces pratiques. Halte donc à la tromperie sur la marchandise touchant le produit et les services hôteliers et para-hôteliers. Non au système de commissions « institutionnalisé » impliquant certains chauffeurs de taxis et des points de vente de produits pour touristes. Vivement que le code du tourisme qui a été relancé récemment devienne réellement opérationnel.
    La réunion du Steering Committee du vendredi 21 octobre comme rapporté par Le Mauricien du samedi 22 octobre, et l’information selon laquelle le groupe hôtelier Apavou est sous haute surveillance constituent un signal fort à tous ceux qui sont en train de porter atteinte à l’image et à la réputation de la destination mauricienne ; et par la même tuer un secteur de l’économie nationale sur lequel les autorités fondent beaucoup d’espoir.
Il faut être sans complaisance contre ceux qui sont en train de nuire gravement à l’image de la destination mauricienne. Autant il y a des facteurs sur lesquels nous n’avons aucune prise, autant il y a d’autres où nous pouvons agir. Nous avons le devoir de mener une lutte rigoureuse.

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