SANTÉ — Emergency Procurement Saga : L’axe Bo-Digital/STC ébranlé avec un contrat de Rs 309 M

  • Deepak Bonomally acculé avec des transferts de Rs 30,4 millions en juin dernier dans un compte bancaire à la Baroda, « actively wanted for arrest » par l’ICAC
  • L’ICAC remonte les liens entre Deepak Bonomally et Vinay Appana, le beau-frère de Jonathan Ramasamy, le directeur général de la STC
  • L’étau se resserre sur d’autres bénéficiaires, très proches des VVIP du GM, de contrats de masques, Sanitizers et autres équipements médicaux de Rs 1,5 milliard

La connexion de Bo-Digital, l’une des sociétés ayant décroché des contrats de Rs 309,2 millions sous les Emergency Procedures du ministère de la Santé pendant le Lockdown de ce début d’année, et la State Trading Corporation (STC), est ébranlée ces jours-ci. Depuis le début de cette semaine, une escouade d’enquêteurs de l’ICAC a été constituée en vue de retrouver les traces de Deepak Bonomally, le patron de Bo-Digital Co. Ltd., qui a décroché d’un tour de main des contrats de Rs 309 185 400 en marge des autres contrats alloués à Hyperpharm et Bissoon Mungroo, considérés comme étant très proches des VVIPs de l’hôtel du gouvernement. Mais le cas de Deepak Bonomally, qui a retenu les services de Me Robin Ramburn, QC, se révèle être quelque peu complexe vu les difficultés rencontrées au stade de l’interrogatoire et aussi que, depuis lundi, toutes les tentatives de l’ICAC de se mettre en contact avec le suspect ont été vaines ce matin encore. Tout semble indiquer qu’à ce stade de l’enquête, Deepak Bonomally a été rattrapé par un exercice de Money Trail portant sur une somme de Rs 30,4 millions dans un compte à la Baroda, relevée en juin dernier. On le place sous le délit de Money Laundering selon les dispositions de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act et il est passible d’une inculpation provisoire.

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Le cas de Deepak Bonomally devrait pousser l’ICAC à approfondir et à étendre son enquête sur les Emergency Procedures pour des Medical and Non-Medical Items pour le compte de La Santé et de la State Trading Corporation pour un montant global de Rs 1,5 milliard, dont Rs 1 040 519 412 pour la STC. C’est du domaine public à la suite du tollé soulevé par l’opposition à l’Assemblée nationale à l’effet que la société Bo-Dogital, qui n’a aucun antécédent dans l’importation de produits pharmaceutiques et autres équipements médicaux et paramédicaux, s’est vu attribuer sous la couverture d’Emergency Procedures de la Public Procurement Act un contrat de Rs 309 185 400.

L’intérêt de Bo-Digital Company Ltd de Deepak Bonomally va au-delà de ce contrat de Rs 309,2 millions. Le dénommé Deepak Bonomally est aussi le Marketing Manager de AV Techno-World Co. Ltd. (ATW), dont le propriétaire n’est autre que Vinay Apanna, le beau-frère de Jonathan Ramasamy, le directeur général de la State Trading Corporation, organisme qui a financé les COVID-19 Emergency Procedures pour un montant supérieur à Rs 1 milliard, soit le plus important bailleur de fonds. En plus de cela, Deepak Bonomally, qui fait figure de prête-nom pour ces Emergency procedures, est également connecté à Century Advertising Co. Ltd et Rental Express Co. Ltd. dont le Common Link n’est autre que le même beau-frère du directeur général de la STC.

Même si en date du 20 mars dernier, le gouvernement avait émis un communiqué imposant aux éventuels fournisseurs de Face Masks, Sanitizers et autres équipements médicaux, de soumettre dans un délai de dix jours des Cost Returns et Mark-Up de 10% sur les produits confectionnés localement, Bo-Digital Co. Ltd, qui n’a soumis aucun Return ou document au ministère du Commerce à cet effet, a décroché le contrat en moins de 24 heures après la soumission des cotations.

Les premières conclusions au sujet des analyses des offres soumises et avalisées par les instances compétentes soutiennent la thèse que Bo-Digital Co. Ltd avait réclamé en excès au gouvernement la somme de Rs 11 millions avec le prix d’un masque de la série N 95 et KN 95 gonflé à Rs 410 l’unité, soit plus de Rs 204.60 que celui pratiqué sur le marché.
Par ailleurs, un audit des transactions bancaires au nom de Bo-Digital Co. Ltd et de Deepak Bonomally indique la présence inexplicable d’un montant de Rs 30 395 400 dans un compte à la banque. Et à partir de cette affaire, l’ICAC, qui a épluché tous les livres des comptes de cette société, spécialisée dans la publicité Hi-Tech sur des arrêts d’autobus avec pour principal client la Mauritius Telecom de Sherry Singh, soupçonne que « the said sum was derived in whole or in part, directly or indirectly from the crime ».

D’autres fournisseurs de masques et autres équipements médicaux pendant le Lockdown de COVID-19 sont attendus dans les prochains jours au QG de l’ICAC, soit pour des séances d’interrogatoire soit pour des comparutions en cour des inculpations provisoires sous la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act. Alors que des fonctionnaires et autres techniciens ayant donné le feu vert à des Inflated Emergency Submissions attendent de connaître leur sort dans cette affaire de fraude et de corruption alléguées.

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