SECTEUR D’EXPORTATION : L’identification de marchés alternatifs déterminera l’avenir

Le secteur d’exportation (entreprises de l’ancienne zone franche et celle du seafood confondues) s’est adapté jusqu’ici tant bien que mal à la crise dans la zone euro mais des appréhensions quant à sa performance sur le court à moyen terme demeurent en raison de la persistance de cette crise. « L’avenir de l’industrie d’exportation dépendra de notre efficacité dans l’identification de marchés alternatifs pour nos biens et services », écrit la Mauritius Export Association (MEXA) dans un document intitulé « Export Made Clear » et dans lequel l’association dissèque la performance du secteur pendant le premier trimestre 2013.
La MEXA observe d’emblée que le secteur d’exportation reste un important pilier de l’économie mauricienne avec une contribution de 6,2 % au Produit intérieur brut (PIB) du pays et générant 55 000 emplois directs et quelque
150 000 emplois indirects. Les exportations du secteur sur la période janvier-mars 2013 n’ont enregistré qu’une hausse nominale de 1,2 % pour atteindre Rs 11,1 milliards. Cette performance est attribuée à une progression des exportations sur le marché américain et à une faible reprise du marché européen. Les exportations vers les marchés traditionnels ont été en croissance. Elles ont progressé de 1,3 % sur le marché britannique, l’un des principaux marchés en Europe, de 28,5 % et de 99,7 % sur les marchés allemand et hollandais respectivement. La forte hausse notée sur le marché des Pays-Bas est expliquée par des exportations accrues (+177 % à Rs 394 millions) des exportations de produits de la mer.
Dans la région, l’Afrique du Sud et Madagascar ont affiché des augmentations de 3,9 % et 2,3 % respectivement, illustrant, selon la MEXA, une diversification de nos exportations tout en renforçant la stratégie adoptée par les opérateurs de se tourner davantage vers les marchés régionaux.
Analysant la performance par produit, la MEXA relève que les exportations des produits d’habillement ont diminué de 1,9 % au cours du premier trimestre 2013 comparativement à la période correspondante de 2012. Pour ce qui est des exportations de pull-overs, une croissance a été enregistrée et qui, estiment les gros opérateurs, est en grande partie due à la saison d’hiver prolongée en Europe. L’Union européenne (60 %) et l’Afrique du Sud (20 %) détiennent les parts les plus importantes du marché, les États-Unis et l’Australie assurant le reliquat. « The operators state that there is huge potential to further diversify to the US markets. However, logistics and lead time remains the main stumbling point », souligne la MEXA.
S’agissant des exportations de t-shirts, une baisse d’environ 20 % a été constatée sur la période janvier-mars 2013. Étant plus présents sur le marché européens, les exportateurs y ont noté un repli comparativement au marché sud-africain. Contrairement aux pull-overs, la demande en t-shirts sur le marché européen a diminué. Cependant, l’industrie se réjouit du fait que l’Afrique du Sud (30 %) représente aujourd’hui une part de plus en plus importante dans les exportations de t-shirts contre 50 % au marché européen. Les exportations sur le marché américain sont jugées « insignificant » en raison de la présence de concurrents importants tels la Chine et le Bangladesh.
Parlant des exportations de tissus, la MEXA constate une petite reprise pour le premier trimestre 2013 (+1,4 % à Rs 641 millions), les commandes venant du marché américain étant plus intéressantes que celles en provenance des acheteurs européens. La MEXA observe également que les accords commerciaux signés avec la Turquie et le Pakistan donnent un coup de pouce aux exportations de tissus. Pour ce qui concerne les autres produits d’habilement, pantalons et chemises plus précisément, les données du premier trimestre 2013 indiquent une progression des exportations. Les marchés américain et sud-africain affichent de bonnes performances.
Autre sous-secteur qui a maintenu sa croissance : celui du seafood. Les deux premiers mois de l’année ont été marqués par des exportations en hausse de 12 %. « The allocation of the automatic derogation (tuna) in January 2013 highly contributed to this increase since it enabled the sourcing of additional non-originating fish », explique la MEXA. L’Union européenne (Espagne, Pays-Bas et Royaume-Uni en particulier) est le principal marché. Mais, la MEXA remarque que la croissance des exportations sur le premier trimestre ne s’élève qu’à 6 %, une performance qui cacherait une augmentation des prix des matières premières ainsi qu’une réduction dans la fourniture de produits de la mer aux entreprises de transformation locales.
Passant en revue la performance du sous-secteur de la bijouterie, la MEXA observe que malgré la volatilité des prix des matières premières (or, argent et diamant), une augmentation d’environ 10 % des exportations est à signaler pour les mois de janvier et de février 2013. L’Union européenne reste le premier marché pour les fabricants locaux mais ces derniers, indique la MEXA, éprouvent de plus en plus de difficultés à retenir leur clientèle. « This is mainly because Mauritius produces more of the milieu de gamme products whilst there is more demand for the haut de Gamme luxury products », fait-elle ressortir. Certaines entreprises se sont ainsi tournées vers les États-Unis et les marchés du Moyen-Orient.
« Looking ahead, although the major risks to the global stance has somewhat lessened from earlier crisis, our key export markets, particularly in Europe, continue to be marked by vulnerability and uncertainty. Thus, apprehensions over the short to medium term performance of the export sector still remain », indique la MEXA. Pour cette dernière, la diversification des marchés est cruciale et le positionnement de Maurice en tant que fournisseur respecté de biens et services dans la région sera un élément clé pour l’avenir du secteur d’exportation.

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