Seul un profond changement systémique nous sauvera !

Au vu de la situation dans laquelle se trouve notre pays actuellement, je suis convaincu que seul un profond changement à notre système et de personnes à sa tête peut nous sauver.

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Nous connaissons tous une des perspectives sur la folie, qui est de « continuer à faire les mêmes choses et de s’attendre à des résultats différents ». Nous avons depuis plus de 50 ans, élu et rejeté élection après élection presque les personnes issues d’un même sérail, pour ne pas dire de la même famille. Autant que je sache, les Ramgoolam, Jugnauth, Boolell, Bérenger ou autre Duval ne sont pas les seuls à avoir le monopole de l’intelligence et de la compétence pour diriger ce pays. On nous a trop souvent imposé des alliances contre-nature concoctées à la dernière minute et dans le dos du peuple, sans un réel projet de société.

Comme une grosse majorité de concitoyens aujourd’hui, je ne vois pas les personnes au pouvoir actuellement ni celles de l’opposition changer les choses drastiquement du jour au lendemain de par leur langage et parcours politique. Ils ont presque tous eu amplement de temps, trop même pour certains, pour nous prouver le contraire. Certains d’entre eux sont déjà à bout de souffle et peinent même à se faire entendre et à s’affirmer au sein de leur propre parti ; je ne vois pas comment ils seront en mesure d’apporter ce renouveau tant souhaité, alors que d’autres étaient jusqu’à tout récemment parties prenantes et complices du système en place…

On connaît la complexité de notre pays non pas relevant de différents défis auxquels nous sommes confrontés et qui sont dans une large mesure les mêmes pour le monde entier, mais bien plus selon certaines spécificités propres à notre nation arc-en-ciel.

La tâche d’un Premier ministre ici est rendue de par ses agissements, plus complexe quand nous savons tout le temps, l’énergie et les ressources orientés vers la satisfaction de tous les lobbies et autres copains/copines gravitant autour de sa personne au détriment très souvent de l’intérêt général. Le besoin perpétuel – dès son installation au pouvoir – de s’y maintenir aussi longtemps que possible à n’importe quel prix et en usant de tous les moyens imaginables n’est pas pour arranger les choses. La preuve la plus flagrante est l’immanquable présence du chef du gouvernement et de nombre de ses ministres aux différents et trop fréquents rassemblements à caractère religieux et autres fêtes organisées par des soi-disant associations ‘socio-religieuses/culturelles’où sont prononcés et largement diffusés des discours ne faisant pas honneur à la fonction d’un chef d’État ou d’un ministre de la République. Qu’est-il advenu de la promesse faite lors de la campagne des élections de 2014 de ne plus prendre la parole lors de ces rassemblements ?

Il ne suffit pas de se vêtir d’un ‘Nehru coat’ et de prononcer quelques phrases dans un hindi approximatif (et là j’ai aussi en mémoire les fameux discours en hindi d’un ancien Premier ministre lors de ces mêmes rassemblements) pour, semble-t-il, prétendre être le grand défenseur de la communauté hindoue. Les préceptes et valeurs de l’hindouisme se vivent au quotidien, à la maison, au travail et dans notre manière d’être et d’agir avec les autres. En passant, je me demande combien de nos politiciens actuels de tous bords portaient le ‘Nehru coat’ avant de faire de la politique active.

Petite anecdote : mon père en portait déjà dans les années 1970, et certains qui se proclamaient à l’époque grands révolutionnaires et anti-communalistes ne manquaient pas de le taquiner et même de le traiter de communaliste. Moi, j’en ai toujours porté et continue à le faire fièrement.

De grâce, épargnez-nous ces discours prononcés lors de ces fêtes et autres rassemblements bien ciblés où vos hôtes tendent à se ridiculiser en se mettant à plat devant vous et ne font que vous flatter, voire de glorifier (que n’a-t-on pas entendu ?) : « Nou pena lerwa dan Moris me to mem nou lerwa ! » ou « Navin to mem nou Rajah ! »). Nous, citoyens de la République de Maurice, nous demandons simplement que vous assumiez pleinement vos responsabilités pour lesquelles vous êtes déjà grassement payés et aussi que toute la lumière soit faite sur les trop nombreux scandales ; et que les coupables ne restent pas éternellement impunis !

En parlant de discours, je vous invite à écouter celui prononcé par la Première ministre des Barbades lors du récent sommet COP-26 en Écosse. Quel contraste saisissant par rapport au discours tiède et insipide de notre Premier ministre lors de ce même rendez-vous ! On le comprend, quand il était en même temps en train de laisser passer au parlement une loi dans une telle opacité qui va dans l’autre sens !

Notre souhait, c’est d’avoir un Premier ministre avec comme seul objectif l’amélioration du sort de ses concitoyens, consacrant toute son énergie et son temps à s’attaquer aux défis et résoudre les problèmes auxquels le pays est confronté ; tels que le trafic de drogue, la corruption, le népotisme, l’insécurité grandissante, un meilleur système d’éducation et de santé publique pour n’en citer que ceux-là.

Le moment est venu d’arrêter d’appliquer des mesures cosmétiques et timides pour plaire à quelques-uns à court terme. Il faut des décisions audacieuses, courageuses et difficiles sûrement pour le bien du plus grand nombre et des générations futures. Comme de revoir les conditions d’attribution de la pension universelle à nos concitoyens. Pourquoi une personne qui travaillerait toujours après l’âge de 60 ans devrait-elle se voir octroyer cette pension de l’État ? Aussi, pourquoi l’octroyer à tous au lieu qu’elle soit destinée à ceux et celles qui en ont vraiment besoin ?

Ce fut précisément l’intention du gouvernement MMM/MSM (1991-1995). Celui-ci a malheureusement procédé de la mauvaise manière pour la mettre en œuvre. Mais c’était aussi sans compter avec la démagogie de l’opposition d’alors PTR/PMSD qui, pour essayer de remporter les prochaines élections, avait mis de l’avant l’argument qui était : « Pe ras ou pansion ki Chacha inn donn ou ! » Que de temps et de ressources perdus depuis. Mais nous savons tous très bien qu’aucun des leaders actuels n’aura le courage de prendre ce type de mesure pour des raisons que nous connaissons tous.

Enfin et surtout, il y a cet autre aspect fondamental sans lequel rien ne pourrait se faire pour apporter le changement tant voulu et souhaité par un nombre grandissant de Mauriciens : la grande majorité des citoyens de ce pays a-t-elle atteint le niveau de conscience et de maturité politique pour vraiment comprendre les problèmes et vrais enjeux auxquels le pays fait face et ne plus réagir par instinct primaire, habilement exploité par nos politiciens de tous bords pour servir leurs propres intérêts ? Je n’en suis pas sûr…

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