Shakeel Mohamed : « Le MSM n’a pas démenti les millions obtenus de Rawat »

Le chef de file du Parti travailliste à l’Assemblée nationale, Shakeel Mohamed, a profité de son intervention à 1h du matin samedi, dans le cadre des débats relatifs au projet de loi sur le financement politique, pour rappeler que le Mouvement socialiste militant (MSM) « a aussi joui des contributions financières de l’ex-Chairman Emeritus de la BAI, Dawood Rawat ».

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Shakeel Mohamed a fait ressortir que dès le début du mandat de Lalyans Lepep, un membre du gouvernement lui avait fait part d’une intention de « finish off Dawood Rawat because he is the one who finances the Labour Party ». Il a dit noter que le MSM « prétend n’avoir jamais reçu de financement politique de l’ancien patron de la BAI ». Pour lui, la stratégie du parti soleil est de « neutraliser » le Parti travailliste. « What the MSM has done is to come up with a totally crazy story in order to cut financing away from the Labour Party » a-t-il soutenu. Et d’ajouter que le parti de Pravind Jugnauth « veut à tout prix s’assurer que son principal adversaire politique ne puisse pas opérer ».

Le chef de file du Labour est revenu sur les « Rs 19 millions » dont aurait bénéficié le MSM de la BAI et sur la déclaration de sir Anerood Jugnauth selon laquelle ce parti n’a reçu que Rs 200 000 de l’ancien Chairman Emeritus du défunt groupe BAI. Il a déclaré que jusqu’à présent « le MSM n’a pas démenti » les millions obtenus de Dawood Rawat en énumérant les détails révélés par Le-Mauricien précédemment. « I am not saying political parties do not receive contributions. I am not going to be hypocritical about it. But they pretend they have never received any contribution from the BAI » a-t-il souligné.

Le député rouge a aussi commenté les récentes conclusions des sondages effectués par Afro Barometer qui notent que 61% des sondés croient que la corruption « a augmenté à Maurice durant ces derniers douze mois ». Il a indiqué que le gouvernement « n’est pas sérieux » dans sa tentative de « clean up the political scenery ». Selon lui, alors que le MSM pointe du doigt les coffres-forts de Navin Ramgoolam, une rétrospective s’impose sur le Sun Trust.

« A simple calculation of the Sun Trust, of the square footage there, how much did it cost in those days? » s’est demandé Shakeel Mohamed qui a aussi soutenu que le livre des comptes du MSM, « the party that takes the high moral ground », ne serait « pas transparent ». Il a aussi sévèrement critiqué la prolifération des maisons de jeux avec la galaxie de Jean Michel Lee Shim dans ce secteur sous le présent régime, ce qui a valu l’intervention du Deputy Speaker Joe Lesjongard qui a sommé l’orateur de se concentrer sur le débat lié au financement des partis politiques. Mais Shakeel Mohamed a tenté de lui faire comprendre que les ententes entre bookmakers et certains politiciens « ont été mis en relief » dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Le député travailliste a aussi fait allusion au rôle de la Mauritius Telecom Foundation qui, selon lui, ferait « un travail politique » pour le compte du gouvernement. « Ces types de contribution venant des compagnies d’État n’ont pas été pris en compte par cette loi » a-t-il déclaré.

Shakeel Mohamed a laissé entendre qu’il y a consensus sur le besoin d’une loi régissant le financement des partis politiques mais que le gouvernement tentera de faire l’opposition parlementaire « porter le chapeau de son échec ». Pour lui, la proposition gouvernementale ne privilégie pas un « level playing field » pour tous les partis politiques en faisant allusion à Rezistans ek Alternativ et Lalit, et le modèle présenté « ne fait qu’accentuer la domination des leaders avec les membres des partis politiques prisonniers des trésoriers ».

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