Sortir de l’apitoiement par la conscience

GÉRARD TADDEBOIS

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Un mendiant était assis sur le bord du chemin depuis plus de 30 ans. Un étranger passa devant lui.

– Vous avez quelques pièces pour moi ?, marmotta le mendiant en tendant sa vieille

Gerard Taddebois

casquette d’un geste automatique.
– Je n’ai rien à vous donner, répondit l’étranger, qui lui demande par la suite :
– Sur quoi êtes-vous assis ?
– Sur rien, répondit-il. Juste une vieille caisse. Elle me sert de siège depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir.
– Avez-vous déjà regardé ce qu’il y a dedans ?, demanda l’étranger.
– Non, répliqua le mendiant.
– Pour quelle raison ?
– Il n’y a rien !
– Jetez un coup d’œil, insista l’étranger.

Le mendiant réussit à ouvrir le couvercle de la caisse en le forçant. Avec étonnement, incrédulité et le cœur rempli d’allégresse, il constata que la caisse était pleine d’or.
Je suis moi-même cet étranger qui n’a rien à vous donner et qui vous dit de regarder à l’intérieur – non pas à l’intérieur d’une caisse comme dans cette parabole, mais dans un lieu encore plus proche de vous – en vous-mêmes.
Ceux qui n’ont pas trouvé leur véritable richesse, c’est-à-dire la joie radieuse de l’être et la paix profonde et inébranlable, qui l’accompagnent, sont des mendiants, même s’ils sont très riches sur le plan matériel. Ils se tournent vers l’extérieur pour récolter quelques miettes de plaisir et de satisfaction, se sentir sécurisé ou aimé alors qu’ils abritent en eux un trésor qui non seulement recèle toutes ces choses, mais qui est aussi infiniment plus grandiose que n’importe quoi que le monde puisse leur offrir.
À la base, on pourrait dire que nous avons trois besoins émotionnels fondamentaux, qui sont le sentiment de PAIX INTÉRIEURE, le sentiment d’AMOUR et le sentiment d’ACCEPTATION. Malheureusement, la négativité, que l’on met trop souvent dans nos conversations, nos émotions et nos actions, opère comme une menace à ces besoins – la peur que de mauvaises choses vont arriver (perte de paix intérieure), la peur de ne pas être aimé (perte d’amour) ou la peur d’être critiqué (perte d’acceptation).
La fatalité et les moments difficiles sont bel et bien la réalité et, dans la vie, nous sommes tous des victimes à un certain niveau. Si nous adoptons une mentalité de victime, cela nous amènera à l’apitoiement et à une revendication du droit d’être heureux. Insidieusement, pour beaucoup d’entre nous, cela nous amène aussi inconsciemment à réagir égoïstement et à nous centrer que sur nous-mêmes.

Il vous est certainement déjà arrivé de croiser des déments qui parlent sans arrêt tout haut ou tout bas. En réalité, ce n’est pas très différent de ce que les gens normaux et vous faites, sauf qu’avec une certaine frustration, vous le faites en silence. La voix passe des commentaires, fait des spéculations, émet des jugements, se plaint, aime ou n’aime pas et ainsi de suite. Ce que cette voix énonce ne correspond pas automatiquement à la situation à laquelle vous vous trouvez. Elle ravive peut-être un passé proche ou lointain, ou bien, imagine ou rejoue d’éventuelles situations futures et, même si ce que la voix dit correspond à la situation du moment, elle l’interprétera en fonction du passé. Pourquoi ? Parce que cette voix correspond au conditionnement mental qui est le fruit de toute vie personnelle et celui de l’état d’esprit collectif et culturel dont vous avez hérité et que vous subissez.

Ainsi vous voyez et jugez dorénavant le présent à travers les yeux du passé et vous en avez une vision totalement déformée, mais la bonne nouvelle dans tout cela, c’est que vous pouvez effectivement vous libérer du mental et c’est la seule véritable libération. Vous pouvez commencer dès maintenant. Le mental ne fait pas seulement référence à la pensée, il contraint également vos émotions ainsi que toutes les chaînes réactives d’inconscience mettant en rapport pensées et émotions. Fondamentalement, on observe une émotion de la même façon qu’une pensée. La seule différence, c’est que l’émotion est fortement reliée au physique et que vous le ressentiez principalement dans le corps alors qu’une pensée se loge dans la tête.

Vous pouvez alors permettre à l’émotion d’être là, sans être contrôlé par elle. Vous n’êtes plus l’émotion. Vous êtes le témoin, la présence qui observe. Et si vous vous exercez à cela, tout ce qui est sera alors apporté à la conscience de votre destinée pour une prise en charge proactive et digne.

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