SOUVERAINETÉ TERRITORIALE | Devant les instances britanniques – Réclamation des Chagossiens des Seychelles au ministère de la Défense britannique

Bernard Nourrice et Solomon Prosper, deux citoyens des Seychelles d’origine chagossienne, réclament une indemnisation pour les préjudices émotionnels et économiques causés par le déracinement du peuple chagossien de l’atoll de Diego Garcia. Cette réclamation s’adresse à toutes les forces militaires sur la base de Diego Garcia, dans l’archipel des Chagos, qui comprend les forces armées britanniques et qui est exploité conjointement par les États-Unis. Dans un document déposé récemment devant les instances britanniques, notamment le Ministry of Defense Common Law Claims & Policy Division, le duo des Seychelles revendique des dommages et intérêts économiques et émotionnels d’un montant de 75 000 livres, soit environ Rs 3,8 millions, individuellement ainsi qu’à titre représentatif pour chaque personne chagossienne.

- Publicité -

Les deux ressortissants seychellois soutiennent qu’ils faisaient partie de ceux qui ont été « réinstallés » de force par le ministère de la Défense. « L’attitude du Royaume-Uni à l’égard des Chagossiens s’est toujours opposée à toute présence chagossienne dans l’archipel des Chagos, même si conformément à la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Royaume-Uni n’a aucune revendication de souveraineté internationalement reconnue », affirment-ils dans le cadre de leurs démarches.

Selon eux, l’Onu a adopté intégralement la décision de la Cour internationale de Justice sur l’archipel des Chagos, soutenant que le Royaume-Uni occupait le territoire de Maurice en violation du droit international et que les Britanniques étaient tenus de quitter les lieux et de ne pas entraver la réinstallation des Chagossiens sur leur propre propriété, y compris l’atoll de Diego Garcia. Tous deux mettent en avant que l’Onu a également reconnu que les Chagossiens ont un droit de propriété sur l’archipel. Ils déplorent ainsi que malgré qu’une date limite ait été imposée aux Britanniques, soit le 22 novembre 2019, pour se retirer de l’archipel des Chagos, ce pays ne s’est pas retiré et continue d’en interdire l’accès aux Chagossiens.

« Toute constatation des tribunaux britanniques ou du BIOT concernant l’archipel est illégitime alors que les prétendues revendications de souveraineté du Royaume-Uni ont pris fin le ou vers le 22 novembre 2019. Les forces marines et forces aériennes des États-Unis et du Royaume-Uni continuent d’exploiter la base militaire de Diego Garcia, qui était la raison initiale du retrait illégal des Chagossiens et de leur exil forcé », soutiennent ainsi Bernard Nourice et Solomon Prosper. Ils déclarent en outre que l’Occupying Power a non seulement interdit le retour des Chagossiens, mais leur a confisqué leur propriété pour son propre usage, ajoutant que ce « soi-disant fonds de restitution est une farce » et a été contrôlé et débité par le Royaume-Uni et le BIOT pour payer leurs propres dépenses « pour avoir opprimé les Chagossiens et en les empêchant d’accéder librement à leur propriété ».

« Claimants were provided irregular, token and scant benefits which the United Kingdom has conflated with payment for its crimes. Likewise, the United Kingdom holds approximately £40 million which it claims is restitution of some sort. However, instead of distributing these funds to the Chagossians as such, the United Kingdom and BIOT Administration use it to fund their own program of Chagossian apartheid exclusion, enforced by BFBIOT, which serves solely the designs of the United Kingdom », affirment Nourice et Prosper dans le cadre de leurs démarches. Ils réclament ainsi le maximum statutaire de 75 000 livres chacun pour « détresse et dommages matériels », tandis qu’un paiement « solatium » immédiat est suggéré à tous les chagossiens âgés de plus 75 ans, à la discrétion du ministère de la Défense britannique.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -