SOUVERAINETÉ TERRITORIALE ET DÉCOLONISATION — Chagos : cinglant affront de l’Onu au Royaume-Uni

L’United Nations’ Universal Postal Union déclare invalide une émission de timbres-poste de Londres avec la BIOT en effigie

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Pr Sands, QC : « A significant decision that gives effect of the ICJ ruling, one further step in the removal of BIOT from international maps and consciousness »

Le Royaume-Uni a essuyé un autre cinglant revers diplomatique sur le front international dans son entêtement à s’accrocher au British Indian Ocean Territory (BIOT), avec la base militaire des États-Unis à Diego Garcia. Croyant pouvoir passer outre l’Advisory Opinion de la Cour internationale de justice de La Haye du 25 février 2019 et la Résolution 73/295 du 22 mai 2019 de l’Assemblée générale des Nations unies, Londres a procédé à une émission de timbres-poste avec, en effigie, le BIOT. Mais la United Nations’ Universal Postal Union, l’une des plus anciennes agences spécialisées des Nations unies, est passée à l’offensive et ce, de manière agressive. C’est ce qu’annonce l’édition du jour du quotidien britannique The Guardian sous le titre “UN favours Mauritian control over Chagos Islands by rejecting UK stamps”. Cette série de timbres ne sera pas reconnue, et sera donc invalide, pour cette instance internationale réputée.

« Stamps issued by the British Indian Ocean Territory could soon be rendered invalid after the United Nations’ Universal Postal Union (UPU) council recommended they no longer be recognised, in the latest step rejecting the UK’s claim to the Chagos Islands »,  révèle The Guardian, qui ajoute : « The move by the UPU, the second oldest international organisation, is in recognition of Mauritian sovereignty over the strategically important islands in the Indian Ocean and is the first of what is likely to be many by UN specialised agencies, such as the International Civil Aviation Organization and International Monetary Fund. »

L’UPU va plus loin dans sa démarche en recommandant aux 192 États membres du Système des Nations unies de « cease the registration, distribution and forwarding of any and all postage stamps issued by the territory formerly known as the “British Indian Ocean Territory” ». Cette instance des Nations unies prévoit de prendre un vote sur la question prochainement.

Commentant ce développement pour The Guardian, le PR Philippe Sands, QC, Lead Legal Adviser de Maurice sur le dossier des Chagos, souligne avec force : « It is a significant decision that gives effect of the ICJ ruling, one further step in the removal of BIOT from international maps and consciousness. Mauritius, the African Union and many other countries are taking active steps to give effect to Mauritian sovereignty, ensuring that no international organisation recognises Britain’s illegal occupation: from fishing to transport, stamps and coins, even the .io domain name, change is in the air. »

En février dernier, l’administration britannique du BIOT avait émis une série de timbres-poste controversable sous le thème “Sea Slugs of the British Indian Ocean Territory”. « A series of 50p coins, featuring one of six different sea creatures on one side and the Queen’s head on the other, was also recently issued in defiance of the courts’ rulings », rappelle le quotidien britannique.

Ce développement diplomatique majeur sur le dossier des Chagos est accueilli favorablement à Maurice, d’autant plus que cette décision de l’UPU ouvre la voie à une mise en application effective des conclusions de l’Advisory Opinion de la Cour internationale de justice, avec la reconnaissance formelle de la souveraineté de Maurice sur cette partie de son territoire. À ce jour, la partie mauricienne avait axé ses efforts par rapport à l’expulsion du Royaume-Uni en tant que Coastal State Member au sein de la Commission des thons de l’océan Indien, avec pour paravent l’archipel des Chagos.

Par ailleurs, le dossier des Chagos, en particulier la délimitation de la frontière maritime au nord de l’archipel, entre Maurice et les Maldives, est une des priorités de l’heure à l’hôtel du gouvernement. En effet, Maurice doit soumettre au plus tard le mardi 25 mai à la Special Chamber de l’International Tribunal for the Law of the Sea (ITLOS) ses prétentions argumentées au sujet de l’exercice de sa souveraineté maritime, démarche qui fait l’objet de contestation et de revendication de la part des Maldives.

À ce stade, Maurice a déjà remporté la première manche décisive avec le “Ruling” de cette Special Chamber, présidée par le président du Tribunal international du droit de la mer, Jin-Hyun Paik, de Corée du Sud, avec les attendus de l’arrêt du 28 janvier dernier. En dépit de tous ces revers, Londres continue de défier l’Advisory Opinion de la Cour internationale de justice du 25 février 2019 et la Résolution 73/295 de l’Assemblée générale des Nations unies du 22 mai 2019, notamment d’évacuer sans condition les Chagos, avec un Statement relatif en ce sens à la House of Lords lors de la séance du 29 avril dernier.

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