SPECTACLE BOLLYWOOD EVOLUTION : Entre enchantement et déception pour les 100 ans de Bollywood

L’émotion était palpable hier soir au Centre Swami Vivekananda, à Pailles. Pendant plus de trois heures, et malgré quelques petits bémols, les 45 danseurs de Sunil Sale ont transporté le public en enflammant la scène, et ce dans le cadre des 100 ans d’existence de Bollywood.
Pendant plus de trois heures hier soir, au Centre Swami Vivekananda à Pailles, la troupe dirigée par le chorégraphe Sunil Sale, avec ses 45 danseurs, a réussi un véritable tour de force : le mariage réussi entre la gestuelle et le verbe dans une mise en scène fluide. Une somptueuse exposition en différents tableaux de la splendeur de Bollywood à l’occasion de son centenaire. La branche mauricienne de Zee TV a voulu recréer sur scène la magie de Bollywood et le moins que l’on puisse dire, c’est que le pari est gagné. Le spectacle Bollywood Evolution, joué pour la première fois à Maurice – et qui fera ensuite le tour du monde –, sera diffusé sur les chaînes de Zee TV. Petits bémols : l’événement aurait mérité quelques réglages au niveau de la sonorisation ainsi qu’à celui de l’enchaînement des scènes qui, du fait de trop de temps morts, a quelque peu gâché le plaisir du public. On aura également noté que les parapluies étaient abîmés pour la scène culte de Shri 420.
Reste que l’intensité de la mise en scène, son imagerie inédite et son sens du rythme aura conféré un charme indéniable à l’ensemble. Cette comédie musicale, entrecoupée d’interludes de dialogues cultes et d’humour, précipite l’action avec un enchaînement de mélodies prenantes et une vingtaine de chansons populaires, des années 50 et 60, mais aussi de succès contemporains.
Entre le public mauricien et Bollywood, les deux narrateurs – Bolly (Sneha Panday), une fille de « bonne famille », et Wood (Semal Bhapta), jeune homme venant d’un milieu défavorisé – ont tissé un lien étroit échelonné sur plusieurs décennies. Entre duos romantiques et chorégraphies enlevées se succèdent danses classiques et modernes, le tout évoluant dans de somptueux décors. Le public a ainsi pu revivre certaines scènes cultes, comme la fameuse chanson sous la pluie avec Raj Kapoor et Nargis de Shri 420, ou encore des extraits d’Anari, Mother India, ou encore le dialogue, lui aussi culte, de Sholay, Gabbar Kitne Aadmi The et Ab Tera Kya Hoga Kalia. L’extrait de cette scène a d’ailleurs permis à Darun Nunkoo de remporter un billet d’avion pour Mumbai. Il a merveilleusement reconstruit sur scène la vidéo dans le cadre du concours Konkour Akter. Quant à son prix, il l’a reçu des mains de M. Shyam Roy, CEO d’Emtel, Deepak Jain, CEO de Zee TV pour la région Afrique, et M. Deenanath, haut cadre d’Air Mauritius.
Cent ans après le lancement du premier film “Made in India” Raja Harishchandra, en 1913, par Dadasaheb Phalke – considéré comme le père de Bollywood –, la passion démarre. Les artistes, habillés en costumes d’époque, nous montrent le cheminement de ce cinéaste jusqu’à Londres, où il apprend les rudiments du métier, ainsi que le lancement de son film, projeté à guichets fermés. Bolly et Wood, qui célèbrent leur 100 ans, entraînent le public dans le passé glorieux du cinéma avec la projection de Jhanak Jhanak Payal Baje, premier film en couleur. Après la période des films en noir et blanc survient ensuite l’âge d’or, avec Raj Kapoor (Shri 420) et Anari, le plus grand showman de l’Inde, qui fera aussi sensation dans Mera Naam Joker. C’était également le temps de belles romances, avec Shammi Kapoor – très en verve avec Badan Ke Sitare Lapete Hue de Prince.
La confrontation entre Dharmendra, Amitabh Bachchan et Amjad Khan dans Sholay a, elle aussi, donné lieu à des scènes mémorables. Amitabh Bachchan, le Shahenshah de l’écran indien, est alors en état de grâce, de même que Helan, la femme fatale qui fait chavirer les coeurs avec Piya Tu Ab To Aja de Caravan. Idem pour Sridevi, avec Hawa Hawayide Mr India. Les artistes sur scène ont également reconstitués certaines reparties de Kishore Kumar et de Mehmood, qui ont laissé leurs empreintes dans la comédie.
Le spectacle, qui a pris fin à minuit, a aussi permis au public d’assister à des scène où se mêlent l’émotion (Mother India) et le grandiose (Dilwale Dulhaniya Lejayenge). Cette hallucinante galerie de personnages clés du cinéma indien ne pouvait faire l’impasse sur la contribution immense de Shah Rukh Khan, Aamir Khan et Salman Khan. Les noms de Ranbir Kapoor, Akshay Kumar et Hrithik Roshan – qui donnent souvent du fil à retordre aux Khan – devraient, à notre avis, être inclus sur la liste.
Une parfaite fluidité des mouvements des chorégraphes, où se mélangent les pas de danses classiques et modernes – galvanisés par un art faisant rêver plusieurs générations –, a illuminé la soirée. Un événement aussi passionné que passionnant, avec un hommage aux chanteurs tels Muhammad Rafi, Kishore Kumar et Mukesh, qui ont laissé derrière eux un grand nombre d’oeuvres impressionnantes. Hommage a aussi été rendu au présentateur radio Amin Sayani qui, avec son émission Bena Ka Geet Mala, avait conquis en son temps les auditeurs.
A la fin du spectacle, Bolly et Wood se rencontrent sur une plage mauricienne pour interpréter My heart will go on, de Céline Dion, et Tum Hi Ho, de Aashiqui 2.

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