SPECTACLE: Hommage à Lady Mary David

Les soeurs David, toutes deux bien connues à Maurice pour la David academy of dancing, basée à Phoenix, proposent un spectacle hommage qu’elles dédient à leur mère, Lady Mary David. Cette Britannique qu’un futur ténor du barreau mauricien a rencontrée lors de ses études, ne s’est pas contentée de fonder une famille à Maurice. Elle a aussi transmis sa passion pour la danse classique à des centaines d’élèves, introduit les examens de la Royal academy of dance et si bien entraîné ses proches dans cette passion, que deux de ses filles ont pris la relève. Quelque 46 danseurs et danseuses de leur école lui rendront hommage du 3 au 5 juin sur la scène de l’Indira Gandhi Centre for Indian Culture, à Phoenix.
Venues pour présenter leur spectacle à la presse, Jane et Teresa David ont en fait surtout parlé de leur mère et de l’empreinte qu’elle a laissée dans l’avènement de la danse classique et de son enseignement à Maurice. Jane, l’aînée, a accompli une partie de sa carrière en Australie avant de revenir au pays il y a quatre ans et redémarrer des cours à Beau-Vallon, tandis que Teresa continue de diriger l’école de danse de Phoenix. Toutes deux ont su reprendre le flambeau et développer professionnellement l’enseignement de la danse classique à Maurice, poursuivant ainsi le rêve de leur mère. Aussi imagine-t-on aisément l’émotion qui accompagne la préparation de cet hommage sept ans après la disparition de Lady David.
Après Fusion en 2006 ou encore Kaléidoscope en 1998, ce spectacle revêt un éclat particulier en ce sens qu’à travers cette pionnière de la danse à Maurice, il rend aussi hommage aux classiques de la danse de ballet, qu’elle a elle-même présentés au public mauricien. Il nous fera voyager dans le temps en proposant un retour aux scènes les plus emblématiques de ces clés de voûte de l’histoire de la danse que sont Casse-Noisette, La belle au bois dormant, Mademoiselle Angot ou Coppelia…
Mary David, qui a rencontré son futur époux lors de ses études en Angleterre, n’a pas renoncé à sa passion lorsqu’elle est venue s’installer à Maurice pour fonder un foyer dans les années 50’. Dans cette famille de six enfants, dont le père n’était autre que sir Marc David, un des avocats qui ont laissé leur empreinte au barreau mauricien, tout le monde mettait un peu la main à la pâte lorsqu’il s’agissait de danser. Lady Mary David a ainsi donné ses premiers cours dans le salon de la maison familiale… Teresa et Jane se souviennent des barres que leur père y avait d’ailleurs fait installer pour permettre aux élèves de s’échauffer et accomplir leurs exercices d’assouplissement.
Hillview ballet…
Leur enfance était baignée par la passion pour cet art de la grâce et de l’harmonie. L’école a alors été nommée Hillview Ballet School, tout simplement parce que le salon de cette maison quatrebornaise, donnait sur la montagne du Corps de Garde, que les élèves pouvaient admirer en faisant leurs mouvements… Cet enseignement a rapidement fait tant d’émules que le salon familial est devenu exigu et qu’il a fallu louer un studio pour satisfaire les attentes de ceux auxquels Lady Mary avait déjà inoculé cette passion. Les images télévisées d’un premier ballet mauricien, qui ont été diffusées à la naissance de la MBC, en 1965, y ont peut-être aussi été pour quelque chose…
Jane et Teresa racontent aussi que le manque d’amateurs masculins de danse classique à l’époque a fait que les trois garçons de la famille, Jean-Claude, Maurice et Francis, ont même été mis à contribution pour tenir les rôles masculins dans deux ballets que leur mère a montés à Maurice. D’autres, tels que l’actuel ministre Alain Wong ou encore Roland et Philippe Houbert, ont été de ces aventures. Rien de tel aussi qu’un ténor du barreau pour assurer les voix off : feu sir Marc David a donc aussi été sollicité pour ce talent oratoire… passablement différent de celui qu’il exerçait du côté des cours de justice.
C’est aussi sous l’influence de Mary David que les qualifications que la Royal academy of dance (RAD) ont été introduites en 1976 à Maurice, et ce avec rien moins que le soutien de Dame Margot Fonteyn, première ballerine de la compagnie de la Royal Ballet School, et surtout danseuse extraordinairement gracieuse, qui a écrit une page des grandes heures de la danse de ballet, formant  notamment sur scène un couple mythique, avec Rudolf Noureev, dans Le lac des cygnes.
17 clins d’oeil
Mary David avait été officiellement approchée pour accueillir Margot Fonteyn à l’aéroport lors de sa venue à Maurice, et elle a su la convaincre de prendre en compte la candidature du pays à ces examens. Il faut préciser aussi qu’à l’époque, la danseuse étoile présidait la RAD… Ces examens continuent d’avoir lieu à Maurice de nos jours avec le concours d’examinateurs sud-africains, et le pays compte quatre enseignants de danse reconnus par la RAD, dont les deux soeurs David.
Lady David a pris sa retraite en 1982 et la David academy of dancing a ouvert ses portes dans ses locaux de Phoenix en 2001, représentant en quelque sorte la relève pour tous ces jeunes gens qui aiment s’exprimer par la danse, souhaitent travailler leur maintien et leur grâce corporelle, pour ces petites filles aussi qui se rêvent en tutu, faisant des pointes sur scène et papillonnant comme une princesse se réveillant d’un long sommeil, et qui peuvent aussi avoir d’autres rêves de danse, plus contemporains, mais pour lesquels une base classique est toujours très utile.
Le spectacle que préparent les soeurs David pour début juin est fait de 17 extraits, autant de clins d’oeil aux grands ballets de l’histoire de la danse. Casse-Noisette, Coppelia, La belle au bois dormant, etc : les grands spectacles que leur mère a montés à Maurice seront bien sûr évoqués, en tentant de retrouver aussi la magie des costumes tels qu’ils ont pu aussi être confectionnés à l’époque. Sélectionnés parmi les 200 élèves de l’académie de Phoenix, 46 danseurs et danseuses de 7 à 40 ans participent à ce projet qui commence par une des scènes mythiques, qui a fait l’objet des images télévisées ci-contre dans La somnambule, avec Mary David et Philippe Houbert.

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