Spectre de licenciement : une manifestation envisagée lors de l’inauguration du métro

  • « Le peuple est exaspéré en raison de la pagaille qui prévaut à la gare Victoria », dit Ashok Subron

Une manifestation lors de l’inauguration du projet Metro Express. C’est ce que projette d’organiser l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) si le ministre des Infrastructures publiques et du Transport intérieur, Nando Bodha, refuse de signer un accord avec les syndicats du transport pour mettre fin au spectre de licenciement dans cette industrie une fois que ce mode alternatif de transport entrera en opération.

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« Nou pou leve », a déclaré, mardi, Ashok Subron, le négociateur de l’UBIW, lors d’une conférence de presse au siège du syndicat à Grande-Rivière-Nord-Ouest. Cette action syndicale, a-t-il dit, est imminente car depuis au moins 24 mois, le ministre du Transport a annoncé la tenue d’une réunion tripartite avec les syndicats du transport pour éclaircir les zones d’ombre sur l’avenir des travailleurs de l’industrie du transport en commun avec l’arrivée du Metro Express. Pour quelle raison le ministre refuse-t-il de signer un accord avec les syndicats pour garantir leurs emplois ? s’est demandé le négociateur.

« Nous allons entamer des actions urgentes avant que l’on arrive à une situation irréparable. Les travailleurs du transport se trouvent actuellement dans la tourmente parce qu’ils ne savent pas ce qui va se passer dans l’avenir. Nous avons déclaré que nous avions décidé de passer à l’action. La preuve : les travailleurs de la Corporation nationale de transport ont déjà voté, par voie de bulletins secrets, pour la nécessité de signer un accord tripartite, une augmentation salariale et l’autorisation pour déclencher une action syndicale si nécessaire » a déclaré le syndicaliste. La direction de la CNT n’a pas encore répondu à ces demandes.

« Chez l’UBIW, on n’a pas l’habitude de parler pour ne rien dire. Lorsque nous décidons de parler, c’est que nous nous sentons près pour passer à l’action. Nous allons donc déclencher la deuxième phase de notre action syndicale qui consiste à organiser de nouveaux votes à partir du 26 septembre à Rose-Hill Transport et à United Bus Service, deux compagnies qui sont très concernées par les répercussions du Metro Express. Nous lançons donc un appel à tous les travailleurs du transport et à tous les syndicats de ce secteur pour qu’ils votent massivement lors cette joute. Une fois le scrutin terminé, nous allons déclencher des actions syndicales », a-t-il prévenu.

Le négociateur de l’UBIW a enchaîné : « Suite à notre dernière conférence de presse, le ministre Bodha est venu dire que pour des raisons de sécurité, les receveurs d’autobus ne perdront pas leur emploi. Ce n’est pas cela que nous voulons de lui. On veut qu’il signe un accord tripartite pour garantir l’emploi dans ce secteur. Je ne comprends toujours pas pourquoi Nando Bodha refuse de signer un accord qu’il a lui même promis depuis deux ans. C’est bien triste cette attitude de sa part d’autant plus qu’en général c’est un homme courtois. Mais là, il a dépassé les bornes avec la pagaille qu’il a créée à la gare Victoria. Nous allons devoir passer à l’action. Dans cette optique, il n’est pas à écarter que le jour de l’inauguration du Metro Express une action syndicale soit organisée. Que le ministre Bodha reçoive ce message cinq sur cinq car le peuple est déjà exaspéré par la pagaille qui prévaut à la gare Victoria et les travailleurs sont très en colère. L’inauguration du Metro Express est à risque si le ministre Bodha continue de faire la sourde d’oreille. Nous espérons que nous n’irons pas jusque-là. Les travailleurs de UBS, de RHT sont en colère. Pravind Jugnauth a fait du Metro Express son fer de lance pour sa campagne électorale mais il y a le revers de la médaille. Nous espérons donc qu’a partir de maintenant, le ministre Bodha va nous prendre au sérieux. Trois revendications sont devant lui : une hausse salariale à la CNT, la sécurité d’emploi et la pagaille qui prévaut à Port-Louis avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré Ashok Subron.

D’autres dirigeants syndicaux de l’UBIW présents lors de cette conférence de presse ont exprimé leur inquiétude par rapport à la situation qui prévaut à la gare Victoria. Il est dommage, ont-ils dit, que la direction des compagnies d’autobus n’ait pas cru bon de communiquer avec les travailleurs par rapport aux changements qui s’opèrent à cette gare routière. Avec ces aménagements, les travailleurs du transport, plus particulièrement ceux affectés sur les routes 198, 197 et 190 se retrouvent sans toilettes et fourniture d’eau. De même ceux affectés sur les routes 174, 51 et 58. Avec le réalignement des autobus, un gros embouteillage a vu le jour. Les autobus express Port-Louis/Rivière-du-Rempart qui ont l’habitude de rallier les deux endroits en 40 à 50 minutes effectuent maintenant le trajet en deux heures. C’est un gros stress imposé sur la tête du public voyageur et les conducteurs des autobus, ont-ils souligné.

Pour Alain Kistnen, autre dirigeant de l’UBIW, le ministre Bodha doit garantir la sécurité des usagers d’autobus et celle des travailleurs « Dans aucun pays civilisé, on ne traite la population de cette façon. Les gens sont en train de traverser la rue de façon dangereuse et les chefs de gare sont en train de marcher dans la rue avec leurs sacs contenant leur déjeuner pour essayer de diriger les passagers aux bons endroits. Je crois qu’il lui reste encore quelques mois comme ministre. Autant donc qu’il bouge un peu avant qu’il y ait mort d’homme sur sa conscience », a-t-il conclu.

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