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Sportive de l’année 2019 – Richarno Colin : l’apothéose olympique dans le viseur

Il avait connu une saison 2018 en demi-teinte, mais n’avait pas baissé sa garde pour autant. Mieux. Tel le phénix qui renaît de ses cendres, Richarno Colin a quasiment tout écrasé sur son passage cette saison. Il aura fallu des jugements prêtant à controverse au cours de la Governor’s Cup en Russie et lors de la finale des Jeux d’Afrique au Maroc pour le priver d’un parcours parfait. Alors qu’il se trouve depuis jeudi dernier à Sheffield en Angleterre pour un stage de préparation en vue du tournoi continental qualificatif pour les Jeux Olympiques, le boxeur de la catégorie -64 kg rêve de connaître l’apothéose de sa carrière à Tokyo l’année prochaine.

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Cette saison 2019 restera sans doute inoubliable pour Richarno Colin. Premier boxeur mauricien à décrocher une consécration dans un tournoi disputé à Cuba, considéré comme le temple de la boxe amateur, il est également le premier pugiliste local à obtenir trois médailles d’or consécutives aux Jeux des îles. Son spectaculaire retour au premier plan, marqué par quelques victoires avant la limite, est ainsi expliqué en ces termes : « Je me suis senti cette année plus motivé et j’ai évolué avec plus de confiance. Certes, j’ai affronté des adversaires de très haut niveau, notamment à Cuba, en Russie et en Inde, mais la préparation adéquate dont j’ai bénéficié m’a permis de me surpasser et d’être à la hauteur des espoirs placés en moi. »

Reste que les deux défaites subies lui sont restées en travers de la gorge, notamment celle concédée au Maroc, alors qu’il possédait les arguments nécessaires pour émuler son coéquipier Merven Clair. Toutefois, disputer et surtout remporter une finale face à un adversaire du pays hôte et devant un public tout acquis à la cause de ce dernier s’avérait une mission délicate. Comme le confirme Richarno Colin. « J’ai touché le Marocain à plusieurs reprises et il n’a pas été sanctionné quand il m’a donné un coup de tête volontaire. J’ai dû accepter le verdict, même si je demeure conscient de m’être donné à fond tout au long du combat. Qui plus est, tout le monde a vu que j’avais gagné, sauf trois des cinq juges. »

Une certaine amertume dans ses propos, mais déjà l’envie de remettre l’ouvrage sur le métier. Ce présent stage en Angleterre, sans doute suivi d’un autre à Cuba au début de l’année prochaine, et ce sera ensuite le décisif tournoi qualificatif au Sénégal en février. « Je demeure positif quant à une nouvelle qualification olympique. Les séances d’entraînement à Vacoas et les stages à l’étranger devraient m’aider à atteindre cet objectif. Tout se trouve dans les mains de Dieu », soutient celui qui a vécu l’aventure olympique à Beijing en 2008 et à Londres en 2012, tout en franchissant un tour à chaque édition. Désormais motivé à fond, il ne voudra sans doute pas manquer le rendez-vous de Tokyo.

Le bonheur partagé en famille avec son épourse Selvani et ses fils Kigan et Junior

Dans sa demeure à Camp Mapou, Henrietta, en présence de son épouse et de ses deux fils, le deuxième étant né à la même date que lui, Richarno Colin se remémore donc son parcours entamé depuis déjà 23 ans. Les médailles décrochées, dont la première lors d’une compétition chez les juniors, les trophées et autres Awards sont bien en évidence. Toutefois, dans cette collection, ne manquent que les médailles olympique et mondiale. « Ce sera difficile, mais pas impossible », souligne-t-il. Ces éventuelles consécrations constitueraient somme toute l’apothéose d’une brillante carrière au cours de laquelle le triomphe à la Bocksai Cup en Hongrie en 2011 demeure à son avis le fait marquant. Et ce, tout en étant conscient que le poids des ans va graduellement se faire sentir. Cependant, à 32 ans, il soutient ne s’être pas fixé de limite. D’autant qu’il aspire à justifier le plus longtemps possible la confiance placée en lui par sa famille, ses entraîneurs, les membres de la fédération, le ministère de la Jeunesse et des Sports et son commanditaire, Phœnix Beverages.

Sa carrière terminée, Richarno Colin ne comptera pas s’éloigner du noble art. Celui qui a connu tous les continents et côtoyé les noms illustres de la discipline envisage de partager sa passion et son expérience avec les plus jeunes. Question de les éloigner des fléaux de la société. Porte-drapeau mauricien lors des derniers Jeux d’Afrique, il compte donc assumer un nouveau rôle de leader, tout en prenant soin de sa petite famille. Ce sera alors un autre combat à être entamé.

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L’œil du directeur technique national — Roberto Ibanez : « Un véritable leader »

Dans son cheminement, Richarno Colin n’a jamais cessé d’exprimer sa gratitude et sa reconnaissance envers les membres du staff technique, dont le directeur technique national (DTN), Roberto Ibanez. Entre l’élève et le maître, une certaine complicité a donc grandi et le Cubain demeure certain que son protégé peut aspirer à des lendemains encore meilleurs. « Vu la prestation réalisée par Richarno aux derniers Jeux d’Afrique, je demeure certain qu’il possède le potentiel voulu pour décrocher la qualification olympique. C’est un boxeur qui s’est déjà focalisé sur l’épreuve qualificative et qui affiche une régularité exemplaire aux séances d’entraînement. Qui plus est, il possède une belle hygiène de vie. »

Selon Roberto Ibanez, la montée en puissance de Richarno Colin ne peut être placée sur le simple fait du hasard. « Depuis ma venue à Maurice, nous avons décelé ses forces et ses faiblesses. De là, il a pu améliorer son potentiel et les résultats ont suivi. À l’image de cette saison au cours de laquelle il n’a concédé que deux défaites, mais controversées. » À son avis, le boxeur de la catégorie -64 kg possède des qualités au sein du groupe. « Il est un véritable leader, soit celui qui sait motiver ses coéquipiers. Il sait également partager son expérience. » Son souhait demeure qu’il continue de persévérer afin d’atteindre d’autres sommets.

Carte de visite

Richarno Colin : né le 17 juillet 1987
Habite : Camp Mapou, Henrietta
Parents : Jean-Claude (père), Rosemay (mère), John et Pascal (frères)
Marié à Selvani, et père de Kigan et Junior
Emploi : General Worker au Mauritius Sports Council
Palmarès 2019 : Médaillé d’or au Sanabo Tournament (Afrique du Sud), aux championnats nationaux Elite, au Teofilo Stevenson Tournament (Cuba), au Indian Open et aux Jeux des îles. Médaillé d’argent aux Jeux d’Afrique (Maroc) et quart de finaliste à la Governor’s Cup (Russie)
Passions : La musique et le jardinage
Ambition : Décrocher une médaille mondiale ou olympique

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