ST-LOUIS GATE — Xavier-Luc Duval : « Un gouvernement sérieux aurait déjà réclamé une commission rogatoire »

Le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, s’est montré pessimiste sur les défis de taille que le gouvernement actuel doit affronter, notamment avec les cas allégués de corruption autour du St-Louis Gate et le fait que Maurice soit placée sur la liste noire de l’Union européenne. Xavier-Luc Duval a fait part du besoin d’une commission rogatoire présidée par un juge à la retraite pour obtenir le maximum d’informations et d’interrogatoires, avec l’aide du Danemark, afin de tirer l’affaire au clair. Et de déplorer le fait que le gouvernement n’a « pas agi au plus vite ».

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Xavier-Luc Duval, revenant sur le St-Louis Gate lors de la conférence de presse de son parti, s’est dit « surpris et inquiet que la Banque africaine de développement ait refusé catégoriquement de collaborer avec l’ICAC concernant l’enquête sur des pots-de-vin donnés aux membres de l’administration mauricienne ». Selon lui, cette affaire aura « un impact certain sur la réputation de Maurice en tant que capacité à combattre la corruption et le blanchiment d’argent ». Il devait de plus tirer à boulets rouges contre la commission anti-corruption, « ki o lie li enn enketer, li enn konploter ek aid kasiet laverite ek anfwi lanket », ajoutant : « Li kler ki depi eleksion 2014 ek enn dizenn lanket lor bann pross gouvernma, pa enn sel lanket inn abouti. »

Pour le leader des Bleus, c’est une des raisons principales pour lesquelles l’UE a placé Maurice dans la liste noire, soit « sur l’incapacité de pouvoir enquêter et d’apporter les sanctions nécessaires aux personnes coupables ». Sur le St-Louis Gate, Xavier-Luc Duval rappelle qu’en 2014, le contrat pour l’allocation des turbines à Saint-Louis avait été annulé, et « donk, pa kapav donn bribe si kontra anile ». Il devait ainsi soutenir que dans un tel cas, la pratique courante est de mettre sur pied une commission rogatoire et, avec l’aide du Danemark, d’enquêter notamment sur le licenciement de 58 employés du PWSC après l’éclatement de cette affaire. Pour le leader du PMSD, « si le Premier ministre tenait parole, en soutenant qu’il fera tout son possible pour faire la lumière sur cette affaire, il aurait au plus vite fait cette requête » pour une commission rogatoire. Xavier-Luc Duval devait aussi réclamer que l’ICAC publie les correspondances avec la BAD, « parski ena enn for er de suspision ki pann demand kolaborasion BAD korektman ».

Par ailleurs, Xavier-Luc Duval devait revenir sur les incidents survenus au Parlement lorsque le Speaker a décidé d’expulser tous les membres de l’opposition alors que leur souhait était uniquement, selon le leader des Bleus, de « ne pas assister au discours du DPM Ivan Collendavelloo » en signe de protestation. « Li enn akt premedite ant Speaker ek lexekutif pou expils loposision pandan tout laseans. Zot inn fer enn travay malsin. » Et Xavier-Luc Duval de déplorer un « exemple flagrant de discrimination et d’une politique de deux poids deux mesures avec les parlementaires », tout en s’attristant d’avoir été interrompu à plusieurs reprises lors de son discours parce qu’il ne portait pas convenablement son masque, « alor ki Collendavelloo ti koze tou lelon san mask », ce qui constitue, selon lui, « enn flagran parti pri Speaker ».

Commentant le budget, Xavier-Luc Duval n’a pas manqué de critiquer le ministre des Finances, Renganaden Padayachy. « C’est le discours le plus flou et le moins clair de tous », dit-il, ne manquant pas de faire mention de sa « malhonnêteté et mauvaise foi », notamment concernant le « “u-turn” majeur sur la Solidarity Tax ». En ce qui concerne la Contribution sociale généralisée (CSG), Xavier-Luc Duval soutient que ce nouveau système pour la pension est « anticonstitutionnel », poursuivant : « Il y a une injustice grave, car on ne peut pas taxer différemment des individus dépendant de leur employeur. Dans le secteur privé, celui qui touche Rs 60 000 paie 3% de taxes et l’employeur 6%, alors que dans le secteur public, une personne avec le même salaire n’aura rien à payer. ». Xavier-Luc Duval devait ainsi faire part du besoin de retirer cette mesure.

Par ailleurs, le leader des Bleus devait avancer que « cela prendra du temps pour que Maurice sorte de la liste noire » de l’UE, malgré certains efforts. « FSC inn bouze inpe e ena zefor pe fer, mai Licac a,kor parey e nou pa pou sorti ladan tan ki ena bann St-Louis Gate ou ankor frod dan offshore morisien ki plann lor nou latet ! » En ce qui concerne la Mauritius Investment Corporation (MIC), Xavier-Luc Duval a émis des réserves, « car ce sont des nominés politiques qui seront en charge », précisant : « Quand on voit le “track record” après que la BAI a fermé, cela démontre une ingérence envers les compagnies. » Il évoque à ce propos des institutions comme la MauBank, la NIC, MK, « au bord de la faillite », en plus de pertes de Rs 7 milliards à la SBM. Enfin, Xavier-Luc Duval a aussi déploré les « agissements » de la State Trading corporation, « avec des manœuvres ayant causé une hausse des prix en raison de la dépréciation de la roupie et la nouvelle taxe sur le sucre ».

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