STATE BANK —DEAL FONCIER DU 6 AOÛT 2014 : Krishna Reddy (SBM) relayait les instructions venant du PMO

Depuis la semaine dernière, la SBM Tower, l’une des principales banques commerciales du pays, se trouve dans l’oeil d’un cyclone affairo-politique. Trois Top Managers, à savoir l’ancien Chief Executive Officer de la banque, Jairaj Sonoo, le Head of Accounting and Finance, Chandradev Appadoo, et le Head of Maintenance and Infrastructure, Kumar Dursun, sont suspendus de leurs fonctions au sein de cette institution bancaire en attendant la mise sur pied d’un comité disciplinaire pour décider de leur sort en tant que responsables de la banque. 
L’ancien Charmain du Board de la State Bank of Mauritius et ancien vice-Chairman du défunt BAI Group, Muni Krishna Reddy, et ces trois banquiers pourraient faire face à des réclamations pour le remboursement de plus de Rs 100 millions, somme considérée comme des préjudices contre la SBM dans un deal foncier scellé le 6 août 2014 au coût de Rs 179 millions pour une superficie de 12 arpents à Phoenix. Ce développement a provoqué une onde de choc au sein de cette banque de même que dans les milieux bancaires sans compter les répercussions sur le plan politique vu le calibre de ceux impliqués dans l’affaire.
Cette nouvelle, révélée en primeur par l’hebdomadaire Week-End dans son édition d’hier, fait suite à une enquête au niveau de la SBM ou encore de l’inspectorat de la Banque de Maurice, institué il y a un peu plus de deux ans. D’ailleurs, l’acquisition par cette banque de deux portions de terrains d’une superficie de 12 arpents à Phoenix a été un des premiers contentieux affairo-politique déterrés par l’Alliance Lepep au lendemain de son installation à l’hôtel du gouvernement. Mais ce n’est que tout récemment que le board de la SBM a été mis officiellement devant les dessous de cette transaction foncière avec la responsabilité de l’ancien Chairman du Board, Muni Krishna Reddy, entièrement engagée dans cette affaire.
L’enquête confiée à l’Anti-Fraud Unit de la State Bank et à l’inspectorat de la Banque centrale a permis d’avoir accès à des dossiers dissimulés de manière préméditée de l’attention des membres du précédent conseil d’administration en vue de favoriser le deal du 6 août 2014. Ce détail crucial a été révélé par les trois Top Managers sous le coup d’une suspension en soutenant qu’ils n’ont fait que « follow instructions from higher quarters » du dénommé Muni Krishna Reddy, relayant au board les directives venant du PMO avec le nom de la responsable du Private Office de l’ancien Premier ministre, Mme Bhanji, cité à cet effet.
Les premiers détails qui ont émergé à ce jour, avec le comité disciplinaire en voie d’être constitué probablement sous la présidence de Me Désiré Basset, Senior Counsel, indiquent qu’un rapport d’évaluation crucial sur la valeur du terrain a été classé dans un tiroir et remplacé par une autre évaluation « plus complaisante ». Le premier rapport du Surveyor soumis au management de la SBM préconisait le prix de Rs 6 millions à l’arpent au bas mot. Cette expertise était basée sur les précédentes transactions immobilières conclues dans cette région de Phoenix.
Or, sur les instructions de Muni Krishna Reddy, ce rapport a été placé dans un tiroir et remplacé par une autre évaluation avec pour prix de référence Rs 15 millions l’arpent pour les besoins du feu vert du board de la SBM. La version du premier rapport d’évaluation a été versée dans le dossier d’enquête de la banque et a servi de base pour justifier l’interdiction de ces trois responsables. Ces derniers seront appelés à confirmer leurs explications devant le comité disciplinaire durant les semaines à venir.
Outre une décision sur leur appartenance à la banque, ces trois banquiers de même que l’ancien Chairman risquent de faire face à des réclamations de l’ordre de Rs 100 millions, soit la somme « overpaid » lors de l’acquisition de ce terrain. La Banque de Maurice pourrait également être appelée pour décider si, sur la base des faits de cette affaire, ces banquiers demeurent des « Fit and Proper Persons » aux termes des dispositions de la Banking Act avec les lobbies déjà à l’oeuvre dans le sens des sanctions exemplaires comme dans l’autre…

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