Sunil Somaroo : « J’ai peur de l’effet des inondations sur nos infrastructures »

Élu en tant que nouveau président du conseil de district de Pamplemousses, Sunil Somaroo n’a qu’un objectif en tête : le bien-être de tous les habitants du district. Travailleur social depuis 25 ans, il se dit « prêt à relever les défis » pour que Pamplemousses soit au même niveau que les villes. Ayant déjà établi ses priorités, sa seule crainte demeure les inondations.

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En tant que nouveau président du conseil de district de Pamplemousses, quelle est votre vision pour ce district ?
J’ai une très grande vision pour le district de Pamplemousses. Étant donné que je suis natif de ce district et que j’y ai passé toute ma vie, j’ai de la compassion pour lui. Ma vision est de donner un autre statut à Pamplemousses. Je vais travailler de telle manière qu’il n’y a aura pas de comparaison entre une ville et un village. Je prévois des développements dans tous les villages en mettant en lumière les ceux qui sont touristiques. Nous voulons que ces villages aient ce statut.

Quelle différence voulez-vous apporter par rapport à vos prédécesseurs ?
J’aurai une touche différente dans toutes les actions que je prendrai. Vu mon expérience, j’ai connu des jours mauvais et bons. Je connais les souffrances des conseillers. Je connais aussi celles des villageois. J’œuvrais en fonction de leurs demandes. Un villageois qui voit ses souhaits se réaliser est quelqu’un de joyeux. Je vais travailler pour satisfaire les besoins des villageois.

Vous êtes conseiller depuis les derniers 25 ans. De conseiller de village, vous êtes maintenant président de district. Avez-vous encore d’autres aspirations ?
Mon objectif du moment est de satisfaire tous les villageois. Je vais donner le meilleur de moi-même. Je veux que chaque villageois se sente à l’aise et soit satisfait du service qu’il reçoit.

Nous remarquons que tous les présidents de conseil de district ont le même message. Ils veulent un meilleur éclairage des villages, des routes plus éclairées et un bon service de voirie. Quelles sont les raisons derrière ces problèmes continuels ?
Ce sont des problèmes habituels et je suis d’accord que ces problèmes continuent. Depuis les 30 dernières années, les différents présidents des conseils de district ont parlé de ces problèmes. En effet, ce sont des besoins de base de chaque villageois. Le besoin fondamental d’un villageois est que ses déchets sont collectés lorsqu’il se lève le matin. Lorsqu’il va travailler, il s’attend à une route asphaltée et, lorsqu’il retourne chez lui, tard dans la nuit, les lumières l’éclairent. Si ces besoins fondamentaux sont offerts, d’autres développements suivront. Cela sert à quoi de construire un jardin d’enfants alors que les déchets des villageois ne sont pas collectés ?

Cela sert à quoi d’offrir une gym aux villageois alors qu’ils vivent dans le noir ? Je crois que nous devons répondre aux besoins fondamentaux des villageois. Je pense aussi que nous sommes prêts à réaliser notre objectif à ce sujet. Nous avons offert des poubelles pour améliorer le service. Les routes sont asphaltées. Mais une fois les routes asphaltées, elles doivent être entretenues, car elles peuvent s’abîmer. Par ailleurs, nous avons discuté de ces problèmes qui continuent. Vous savez qu’auparavant les villages disposaient de beaucoup de terrains. Mais ils s’agrandissent à travers le développement de morcellements, certains sont « déguisés », car certaines personnes, détenant quelques arpents de terre, les morcellent. Certaines routes ne sont pas éclairées et les drains absents. Les gens voient que le prix des terrains est bas et en achètent. Ce sont les autorités qui subissent les répercussions. Si nous devons analyser les villages comme il le faut, ils ont tous les chemins et les infrastructures nécessaires. Le centre du village, qui était habité par les villageois, possède déjà l’infrastructure nécessaire. Mais nous constatons que, tout autour du centre, de nouveaux morcellements prennent forme.

Vous parlez de morcellements « déguisés ». N’est-il pas temps qu’on revoie la manière dont les permis sont offerts, étant donné que les inondations sont devenues courantes dans les villages ?
Je suis totalement d’accord. S’il y a une personne qui achète un terrain, se trouvant au fond du village, on n’a pas le droit de lui refuser un permis pour la construction de sa maison. Si le lieu possède des infrastructures ou pas, la personne a droit à son permis de construction. Même si la personne n’a pas de route asphaltée ou si la route n’est pas éclairée, on ne peut pas lui refuser son permis de construction. Il n’existe pas de loi pour empêcher une personne de construire sur un passage d’eau. Si une personne veut construire sa maison dans un lieu qui a la forme d’un bassin, nous devons lui donner son permis. Ce n’est que maintenant que nous mettons de l’ordre à ce sujet. Le Morcellement Board fait la vérification avant de donner le permis. C’est lui qui est en charge d’offrir un permis.

Les villageois se plaignent souvent que leurs déchets ne sont collectés qu’une fois par semaine. Étant donné que le volume de déchets augmente sensiblement dans les villages, ne croyez-vous pas qu’il serait mieux de collecter les déchets deux à trois fois par semaine et par catégorie pour assurer une île Maurice propre ?
Justement, nous venons avec ce projet. Ce sera une première dans tous les conseils de district. Nous serons le premier conseil de district qui distribuera des poubelles où les déchets seront classés. Dans l’une, on déposera les déchets ménagers, et dans une autre, tous les produits en plastique. De ce fait, nous assurons une collecte deux fois par semaine. Nous sommes déjà arrivés au niveau du Procurement et l’appel d’offres a déjà été lancé. Nous sommes maintenant au niveau du Bid Evaluation Committee. Une fois que le rapport du BEC est obtenu, nous mettrons sur pied un comité pour l’approuver. Ainsi, nous passerons nos commandes de poubelles après la signature du contrat avec le fournisseur. Ce dernier aura huit semaines pour nous livrer les poubelles. Ce projet sera une réalité dans les prochaines semaines.

Quels sont les problèmes majeurs que vous avez notés dans les différents villages du district ?
Nous avons un problème de drains. Les problèmes habituels, tels le manque d’éclairage ou l’asphaltage des routes, ne sont pas aussi importants que le problème d’inondations. J’ai peur de l’effet des inondations sur nos infrastructures. Les régions de Terre-Rouge, Baie-du-Tombeau et Le Hochet sont déjà des zones à risque d’inondations. La saison cyclonique n’est pas aussi effrayante que les inondations. Nous nous sommes déjà habitués aux cyclones. Par contre, les inondations sont un fléau depuis les cinq dernières années. Les grosses pluies sont devenues dangereuses aujourd’hui.

Vous préparez-vous en ce moment à faire face à d’éventuelles inondations ?
Nous procédons au nettoyage des drains. Nous mettons les bouchés doubles à ce sujet. Par ailleurs, dans certaines régions, nous procédons à de longs sillons pour que l’eau puisse s’évacuer. Nous devons trouver des solutions pour empêcher toute accumulation.

Croyez-vous qu’il sera facile d’accomplir le travail que vous vous êtes fixé ?
J’ai commencé à œuvrer dans le social quand j’avais 16 ans. Aujourd’hui, je suis âgé de 55 ans et je continue dans le social. Rien ne me fait peur.

Le conseil de district dispose de fonds nécessaires dans la réalisation de différents projets ?
Nous avons obtenu un peu de financement. Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités concernées. Des investissements importants, valant des millions de roupies, sont faits pour la construction de drains.

Quels sont les projets immédiats qui seront réalisés en 2021 ?
Nous mettons l’accent sur la construction d’un terrain de futsal et d’une salle de sport dans tous les villages. Nous construisons aussi des parcours de santé.

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