Sylvio Michel : « Le renvoi des élections municipales est une décision ridicule »

Dans une interview accordée à, Le-Mauricien cette semaine, Sylvio Michel, leader des Verts fraternels, considère que le renvoi des élections municipales en raison de la présence du Covid-19 est une décision ridicule. « Le gouvernement a pris le Covid comme prétexte. Or l’OMS reconnaît que Maurice est le deuxième pays africain où il y a le plus grand nombre de personnes vaccinées. Les chiffres officiels indiquent que le nombre de décès est en baisse », note-til. Il annonce une manifestation devant l’Hôtel du Gouvernement le 1er mai contre les restrictions imposées sur les rassemblements politiques, syndicaux et religieux, alors qu’un nombre illimité de personnes peut avoir accès aux supermarchés et aux transports publics. Il évoque également l’importance de la réparation pour les descendants d’esclaves et la misère, qui gagne du terrain à Maurice.

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La hausse des prix crée un malaise dans la population. Comment vivez-vous cette situation ?
La question des prix est un vaste problème. Elle a commencé par le dérèglement de la chaîne d’approvisionnement durant la pandémie. L’agression russe contre l’Ukraine est venue compliquer les choses. Les Occidentaux ont réagi en imposant des sanctions qui ont eu un effet boomerang sur les pays européens et sur d’autres pays qui ne sont pas responsables de cette guerre, mais qui sont frappés par une flambée des prix sans qu’ils ne puissent rien faire. Nous sommes en plein dans une crise économique et alimentaire.
Ainsi Maersk, qui figure parmi les grandes compagnies maritimes mondiales, a suspendu ses dessertes en Russie avec pour résultat qu’un pays comme le Kenya s’est retrouvé dans l’impossibilité d’y exporter ses fleurs et son thé, au grand dam des producteurs kényans. Le gouvernement qui sortira des prochaines élections prévues pour le mois d’août dans ce pays aura à consacrer six des dix shillings produits au remboursement de la dette publique.
Les pays occidentaux imposent des sanctions dans l’espoir d’empêcher la guerre. Or, jusqu’ici, elles n’ont pas donné les résultats escomptés. La Russie continue à faire ce qu’elle veut et se targue d’avoir suffisamment de réserves en dollars pour surmonter les sanctions imposées.

Maurice n’est pas épargnée par ces événements…
Heureusement que la situation de Maurice n’est pas comparable à celle qui prévaut au Sri Lanka ! À force de contracter des emprunts, ce pays a vu sa dette publique dépasser son PIB. Alors qu’à Maurice nous contestons l’augmentation du prix du carburant, les Sri-Lankais n’ont ni essence, ni diesel, ni gaz, ni médicaments. Le pays a fait banqueroute.
Chez nous, la situation est grave car les chiffres officiels datant de 2020 indiquent que la dette publique a atteint le niveau de 73,4% du PIB contre 58,7% en 2018. Il faudra attendre le budget 2022-2023 pour obtenir les chiffres concernant la situation réelle d’aujourd’hui. Mais il ne faut pas trop tirer sur les ficelles, pour ne pas spéculer. Nous pouvons encore nous débattre, nous avons pour le moment la possibilité de nous débrouiller.
Toutefois avec le niveau élevé de la dette publique, les emprunts éventuels risquent de nous coûter plus cher, impliquant plus de sacrifice à la population comme après le boom sucrier des années 70. Je suis convaincu que la visite du Premier ministre en Inde, cette semaine, a un rapport avec de nouveaux emprunts en vue du prochain budget.

Est-ce que l’endettement du pays ne vous fait pas peur ?
Il faut reconnaître que nous avons connu deux années difficiles avec le Covid. Nous avons pris conscience que nous sommes sortis de notre dépendance au sucre pour dépendre dans une large mesure de l’industrie touristique. Il aurait fallu à tout prix diversifier davantage les sources de revenus d’autant que l’industrie touristique est menacée non pas par le Covid, mais par les changements climatiques et la montée des eaux. D’ici 2050, il est à craindre que certains pays comme les Maldives pourraient disparaître.

Maurice est un petit État insulaire vulnérable. Nos régions côtières et nos plages sont menacées. L’heure est grave et il est de notre devoir d’agir en patriotes. Sinon, nous sortirons difficilement de cette situation. C’est pourquoi nous sommes d’accord avec la devise Think Globally and Act Locally”.

Les pays développés ont promis depuis 2009/20 de consacrer USD 100 milliards d’aide aux pays qui sont confrontés aux problèmes liés au changement climatique et à ceux dont l’économie est affectée par des catastrophes climatiques comme les cyclones, la sécheresse, les inondations. Malheureusement, ces grandes puissances n’ont pas respecté leurs promesses. En raison du Covid, la Banque mondiale et le FMI sont appelés à débloquer des fonds nécessaires. Espérons que Maurice pourrait en bénéficier !

À quoi attribuez-vous la situation économique actuelle ? Partagez-vous l’avis de ceux qui parlent de mauvaise administration ?
Je suis très critique à l’encontre de ce gouvernement et je m’élève contre les mesures restrictives imposées dans le cadre de la loi sur la quarantaine. Toutefois, en voyant le pourcentage de personnes qui se sont vaccinées, on ne peut pas dire que la situation a été mal gérée.
Ensuite, force est de constater que le pays s’est plutôt bien tiré de la crise provoquée par la pandémie et personne n’est mort de faim jusqu’ici comme cela a été le cas dans certains pays. À Maurice, nous avons tendance à regarder surtout ce qui se passe chez nous sans regarder ce qui se passe ailleurs. Or malgré les moments extrêmement difficiles, nous avons réussi à maintenir la tête hors de l’eau.

Toutefois, je suis très critique à l’encontre de ce gouvernement pour ce qui est des mesures restrictives. C’est la raison pour laquelle nous sommes en faveur d’une critique équilibrée. Maintenant c’est l’avenir qui nous intéresse. Le gouvernement devrait essayer de travailler dans le consensus.

Que comprenez-vous par cela ?
Le gouvernement doit commencer par nous dire la vérité sur la situation économique. Maurice a déjà montré sa capacité à comprendre la pertinence des mesures difficiles comme le confinement. Nous avons connu des situations beaucoup plus graves comme la double dévaluation, la démission du gouvernement de 60-0 et d’autres situations aussi délicates. Nous avons réussi à redresser la barre.

Nous sommes dans une situation alarmante mais pas désespérée. Nous sommes en mesure de trouver des solutions à nos problèmes. Je suis convaincu que le secteur privé dispose de réserves financières nécessaires même si certains ont préféré les mettre à l’abri à l’étranger.

La semaine dernière, le Premier ministre a annoncé le renvoi des élections municipales, qui devaient normalement avoir lieu avant la fin juin de cette année. Comment avez-vous accueilli cette décision ?
C’est une décision ridicule ! Pourquoi les élections régionales à Rodrigues n’ont-elles pas été renvoyées alors ? Parce que la tenue de ces élections est garantie par la Constitution de Maurice, comme c’est le cas pour les élections législatives à Maurice. Que le gouvernement le souhaite ou pas, le Parlement doit être dissous en 2024 afin d’organiser de nouvelles élections. En 1982, la Constitution avait été amendée pour garantir la tenue des élections tous les cinq ans. On aurait dû faire la même chose pour les élections municipales. Le gouvernement a pris le Covid comme prétexte.

Or, l’OMS reconnaît que Maurice est le deuxième pays africain où il y a le plus grand nombre de personnes vaccinées. Les chiffres officiels indiquent que le nombre de décès est en baisse. C’est la raison pour laquelle, le 1er mai, notre parti, Les Verts fraternels, organisera une manifestation devant le Parlement et l’Hôtel du Gouvernement avec 50 personnes qui exprimeront leur mécontentement concernant les restrictions imposées sur les rassemblements politiques, syndicaux et religieux alors qu’un nombre illimité de personnes peut avoir accès aux supermarchés, dans les transports publics.

Nous déplorons l’interdiction de pique-niquer au bord de la mer. Pour la plupart des familles pauvres, c’est uniquement à Pâques et le dimanche suivant que nous allons à la mer. Nous avons vu cette année les officiers de police verbaliser des pique-niqueurs. C’est de l’arrogance inacceptable ! Il n’y a aucune raison qui justifie de telles sanctions. Ne venez pas restreindre nos libertés aux termes d’une législation concernant la quarantaine qui date de 1958 et qui a été Revisited. Cette législation aurait dû être contestée en Cour. Aucun parti politique n’a eu le courage de le faire jusqu’ici.

Les Verts fraternels, l’un des petits partis, ont toujours lutté contre les injustices, soit à travers les manifestations, soit devant les instances judiciaires compétentes. Nous l’avions fait en 1971 contre l’État d’urgence instituée en tant qu’Organisation Fraternelle. Et lorsqu’il y a eu l’affaire du père Fanchette. Lui et 19 autres personnes avaient été arrêtés par la police et condamnés pour avoir organisé une réunion de plus de cinq personnes, jugée illégale à l’intérieur d’une maison. Avec Me Guy Ollivry, ils ont porté l’affaire appel devant la Cour suprême qui a trouvé que la législation concernée était anticonstitutionnelle.
Récemment, le 1er février, nous avons dû avoir recours à la Cour suprême pour avoir l’autorisation de manifester devant l’ambassade américaine. Et le juge nous a donné raison.

Où se situent aujourd’hui les Verts fraternels ?
Après la dissolution des Organisations Fraternelles, nous avons créé les Verts fraternels en 1989 en tant que mouvement écologiste. Nous sommes membres de la fédération des partis écologistes et verts de l’Afrique qui regroupe 26 pays. Nous sommes membres de l’organisation internationale des Global Greens qui est bien influente. Son assemblée générale aura lieu en Corée du Sud en 2024. Les Verts fraternels ont participé aux élections générales en 2019.

Nous comptons participer aux prochaines élections municipales. Ce sera l’occasion pour nous de dénoncer l’accaparement des pouvoirs administratifs démocratiques des conseils municipaux par un des Chief Executive Officers. Aujourd’hui les conseils municipaux ne constituent qu’un décor. Nous militons pour la restitution des pouvoirs aux conseils municipaux. Aujourd’hui, même pour remplacer une ampoule électrique ou faire nettoyer un terrain rempli de détritus, c’est la croix et la bannière. C’est le CEO qui prend toutes les décisions. Il y a un vrai problème de démocratie locale.

Au lieu d’organiser les municipales l’année prochaine, est-ce qu’il ne serait pas mieux d’organiser les élections générales ?
Le gouvernement a obtenu un mandat de cinq ans, je ne compte pas demander son départ. Il a encore deux ans pour redresser la barre. Est-ce que ceux qui réclament la tenue des élections ont un plan ou un programme à proposer ?

Or il nous faut amender la Constitution afin de créer un conseil constitutionnel. Nous avons un Parlement unicaméral. La seule personne qui donne son assentiment aux législations adoptées au Parlement est le président de la République. Il n’y a aucune institution, par exemple un Sénat, entre le Parlement et le président. Or c’est un maillon important dans la démocratie. C’est une instance qui aurait pu revoir les législations adoptées par le Parlement. Elle aurait pu revoir la Quarantine Act afin d’empêcher que le pays soit dirigé à travers des décrets ministériels. Peut-être que la limite de 50 personnes fixée pour les partis politiques et les religions aurait dû être revue.
Je rends hommage aux prêtres qui ont décidé d’organiser les messes à l’extérieur parce que la limite fixée à l’intérieur était trop restreinte. Comme vous le voyez, la question n’est pas uniquement de prendre le pouvoir comme le préconisent certains, mais il faut expliquer ce que vous comptez faire avec ce pouvoir. Nous disons donc qu’il faut une réforme politique. De plus, la loi qui divise la population en quatre doit être amendée.

Est-ce que vous auriez souhaité vous joindre à un des partis parlementaires ou extraparlementaires ?
J’ai déjà participé à plusieurs élections en partenariat avec d’autres partis. Lorsque nous sommes entrés en politique, nous avons fait avancer les choses. Si aujourd’hui la MBC diffuse un bulletin d’information en créole, c’est le fruit de notre travail. Nous avons fait des manifestations de rue et sommes allés devant la Cour suprême. Il faut avoir la volonté politique pour le faire. Si nous avons un jour férié le 1er février et un autre le 2 novembre, c’est parce qu’il y avait une volonté politique pour le faire.
Je ne suis pas intéressé par une alliance juste dans le but de faire une alliance. J’ai démissionné du gouvernement comme ministre de la Pêche parce que les promesses faites par le gouvernement de Jugnauth n’avaient pas été respectées. J’ai conclu une alliance avec le PTr du Dr Ramgoolam. Elle était basée sur la réparation pour les descendants d’esclaves. Il y a eu la Truth and Justice Commission qui a débouché sur un rapport volumineux depuis 2011. Malheureusement, le rapport dort toujours dans les tiroirs.
J’ai fait 26 jours de grève de la faim en 2013 dans le but de réactiver le rapport de la Truth and Justice Commission. Le leader du MMM, Paul Bérenger, m’avait soutenu ainsi que le père Jocelyn Grégoire. Navin Ramgoolam était d’accord pour amender la loi régissant le centre Nelson Mandela qui devait s’occuper de la réparation aux descendants d’esclaves. La législation a été adoptée mais n’a jamais été proclamée. Combien de temps avions-nous perdu entre 2014 et 2022 ? Si l’on avait adopté cette législation, peut-être que la question de la réparation et de la misère aurait été derrière nous.

Que comprenez-vous par réparation ?
Réparation ne veut nullement dire le déboursement de milliards de roupies. Ce qu’il nous faut, c’est que les personnes concernées puissent bénéficier d’un logement et de moyens de subsistance pour qu’elles puissent avancer dans la vie. Il faut s’assurer que les enfants bénéficient d’une éducation digne de ce nom.
J’estime que concernant la misère des descendants d’esclaves, rien n’a été fait. Lorsque je parle des descendants d’esclaves, je ne parle pas uniquement de la communauté créole. Il y a des Mauriciens d’origine indienne ou de foi musulmane dont les ancêtres étaient des esclaves. En ce qui me concerne, mon grand-père était d’origine indienne. Il avait épousé une descendante d’esclaves. Ce n’est pas un problème ethnique, mais un problème d’ordre social et économique.

Concrètement, comment se manifeste ce problème ?
Aujourd’hui, il y a des gens qui connaissent de grandes difficultés et qui n’ont pas de maison. Des maisons ont été construites à Maurice à des prix exorbitants. Qui les a achetées ? Il faut Rs 250 000 comme dépôt pour avoir une maison. Désormais, les maisons et logements sociaux construits par le privé. Il a fait des recensements sur les besoins en logement. On connaît des maisons qui ont été sous-louées.
Il y a aussi des gens qui n’arrivent pas à manger deux fois par jour. Avec mes camarades, nous avons mis sur pied une Ong qui distribue des vivres trois fois par semaine. Pendant la période de confinement dû au Covid, certaines personnes ont pu bénéficier d’une allocation de Rs 5 000. Mais il y a bien des personnes qui n’ont rien eu. Certaines familles n’ont pas les moyens pour acheter une bonbonne de gaz. On n’a jamais eu un recensement sur le degré de la pauvreté à Maurice.
Un jour, un ancien ministre des Finances a dit qu’il y avait 22 000 personnes dans la pauvreté absolue. Deux ans plus tard, un autre est venu avancer qu’il n’y avait plus que 11 000. Sur quel critère peut-on donc dire qu’une personne n’est pas pauvre ? Or, ces chiffres ne reposent pas sur un recensement.
Tout cela pour vous dire que le parti des Verts Fraternels ne travaillera qu’avec les partis qui seront d’accord avec son programme, notamment sur la réforme électorale, constitutionnelle, la cherté de la vie, la misère, l’écologie.

Les Verts fraternels sont un parti écologique. Qu’est ce que cela veut dire ?
Le problème du logement et celui de la misère s’inscrivent dans une logique écologique. L’écologie n’est pas qu’une théorie. Elle concerne les droits humains, la démocratie, la protection de l’environnement, la production d’une énergie durable, la santé, mais aussi notre façon de faire, la sécurité alimentaire, la nourriture que nous consommons. Il y a aussi la lutte contre le gaspillage alimentaire. Nous apprenons à vivre d’après la nature et protégeons la nature.

Est-ce que le nombre de ceux qui viennent vous voir est en hausse ?
Le nombre est en hausse. Parmi ceux qui viennent nous voir, il y a des jeunes qui ne sont pas des drogués. Je sais qu’il y a plusieurs ONG qui font le même travail que nous. Une des solutions se trouve dans la réparation. Nous avons créé une fondation à ce sujet. Vous ne pouvez imaginer les enquêtes qui ont été menées par les autorités comme si nous faisions du blanchiment d’argent. Sur le problème de la misère est venu se greffer celui de l’éducation qui a été paralysée pendant deux ans en raison du Covid. Je donne des leçons à des petits-enfants. J’en connais qui ont atteint le niveau de la sixième et qui ne savent ni lire, ni écrire, ni faire une addition.
Maintenant, avec le Covid, tous les clubs sont fermés. Lorsqu’on empêche les jeunes de jouer au football, au volley-ball et de pratiquer d’autres sports, ils tombent dans la drogue. Voilà des problèmes qui auraient dû intéresser les politiciens.

Quid du problème des terres ?
Au moins, il y a une Land’s Court pour effectuer le travail concernant les descendants d’esclaves qui estiment qu’ils ont été dépossédés de leurs terres.

Vous avez aussi été associé à la lutte des Chagossiens. Pouvez-vous nous en parler ?
Je vous rappelle que le 1er février, nous avons manifesté devant l’ambassade américaine qui dispose d’une base militaire à Diego Garcia aux Chagos. Un montant de Rs 100 millions avait été adopté dans le budget pour que le Premier ministre se rende dans l’archipel à bord d’un bateau. Il faut reconnaître qu’un travail a été effectué avec le voyage aux Chagos dans le cadre de l’étude scientifique au Blenheim Reef afin de préparer le dossier de Maurice concernant la délimitation des frontières maritimes entre les Chagos et les Maldives.
Par la même occasion, des Chagossiens ont eu l’occasion de planter le drapeau mauricien sur les îles de Peros Banhos et de Salomon. Or, après le départ de la délégation mauricienne, les Britanniques ont insulté le drapeau mauricien en l’enlevant. Maurice aurait dû rappeler notre ambassadeur en Grande-Bretagne pour faire comprendre aux Britanniques que nous ne sommes pas des jouets. Je suis certain que tous les pays qui nous ont soutenus auraient compris que Maurice means business.
Au niveau des Verts fraternels, nous sommes en faveur de mesures radicales parce qu’en face de nous, les Britanniques ne nous ménagent pas et refusent d’entendre parler de souveraineté mauricienne. En manifestant devant l’ambassade américaine à Port-Louis, nous avons voulu lancer un message à qui de droit.

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