SYNDICAT — Hier à Rose-Hill : La CTSP dénonce l’action de Business Mauritius contre la WRA

La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) dénonce les agissements de Business Mauritius (BM), qui conteste en Cour suprême certaines dispositions de la Workers Rights Act (WRA), en vigueur depuis octobre 2019. Face à la presse hier au siège de la CTSP, à Rose-Hill, Jane Ragoo, vice-présidente du syndicat, a rappelé que la confédération « a pris dix ans pour lutter en faveur d’une loi du travail qui protège les travailleurs ». Et qu’avant la WRA, « les lois existantes permettaient aux patrons de mettre à la porte les salariés comme bon leur semblait, sans aucune compensation et sans obligation de justifier leurs actes ».

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« La WRA est à 90% en faveur des travailleurs. Avec cette loi, nous avons droit au Redundancy Board, au Portable Retirement Gratuity Fund et à la révision des dispositions des comités disciplinaires », dit Jane Ragoo. Avant d’estimer « triste de constater aujourd’hui que la classe patronale remet en question toutes ces dispositions ». Elle fait également remarquer que depuis le début de l’année, Business Mauritius a lancé le “code of people practice”, où « l’accent sera mis désormais sur le capital humain, au lieu du profit, pour plus de rendement dans les entreprises ». La syndicaliste poursuit : « Or, nous constatons qu’il s’agit en fait d’une hypocrisie et d’une farce, car Business Mauritius conteste maintenant la loi qui protège les travailleurs. Nous espérons que Business Mauritius retirera cette contestation en Cour suprême. »

Evoquant le chapitre des écoles spécialisées, Jane Raggoo dit constater « une discrimination flagrante » dans le système éducatif concernant les enfants handicapés. « Il n’est pas normal que le gouvernement prenne en charge les enfants sans problème et n’accorde qu’un Grant aux écoles spécialisées. » De ce fait, « en l’absence d’une grille salariale et d’une instance visant à réglementer ce secteur, ces écoles ne font qu’appliquer le salaire minimum », poursuit la syndicaliste.

Le président de la CTSP, Reaz Chuttoo, a pour sa part souligné que si l’Employment Rights Act était encore d’actualité, « on aurait alors assisté à une vague de licenciements dans le pays avec les retombées de la COVID-19 ». Ainsi, selon lui, 87% des travailleurs du secteur privé ne sont pas aujourd’hui en mesure de se faire syndiquer, et ce, « en raison des pressions exercées par les patrons sur les salaires ».

Il a également tenu à démentir une information véhiculée par un politicien « à l’effet qu’un travailleur aurait droit à seulement un mois de salaire comme indemnités de licenciement s’il est mis à la porte. La loi est claire. Si un employé est licencié, quelle que soit la raison, son employeur a l’obligation de lui payer 15 jours par année de service en espèce ou de verser ladite somme dans le PRGF », explique-t-il.

Le syndicaliste en profite pour rappeler que le salaire minimum a été introduit en 2018 et que, de ce fait, « il faut revoir les grilles salariales afin de démarquer les postes à responsabilités ». Et d’ajouter que, selon ses renseignements, le Pay Research Bureau (PRB) viendra de l’avant très prochainement avec une révision des grilles salariales. « Nous demandons au ministère du Travail de réajuster également la grille salariale des travailleurs du secteur privé à la suite de la publication du rapport du PRB », dit-il.

Le syndicaliste est également revenu sur d’autres items, notamment sur les conditions de travail des éboueurs, « inhumaines », selon lui. « Il est inconcevable que ces éboueurs doivent être transportés dans les conteneurs d’ordures pendant leur travail », dit-il ainsi. Quant à la manifestation de samedi dernier, il explique que la CTSP était absente « car c’était une idée du Parti travailliste ». Enfin, Reaz Chuttoo a exprimé sa « solidarité » avec le peuple du Myanmar. La CTSP, dit-il ainsi, « condamne le coup d’Etat » et le fait que « des gens qui ont été élus démocratiquement se retrouvent emprisonnés ».

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