TAUX DE CHANGE—Août 2015: Dépréciation à un rythme plus faible de la roupie

La dépréciation de la roupie vis-à-vis du panier de devises représentatif de nos échanges commerciaux s’est poursuivie en août 2015 mais à un rythme plus faible que celui enregistré pour les deux mois précédents. C’est ce que démontre le Mauritius Exchange Rate Index (MERI), une mesure de l’évolution de la roupie mauricienne face aux monnaies de nos principaux partenaires commerciaux.
Selon des données publiées récemment par la Banque de Maurice, le premier indice, le MERI-1, est passé de 102,608 points en juillet 2015 à 102,739 points en août 2015, toute hausse de l’indice signifiant une dépréciation de notre monnaie. La progression notée en août 2015 (+ 0,131 point) est inférieure à celle de juin (+ 0,399 point) et de juillet 2015 (+ 0,253 point).
L’appréciation de l’euro, de Rs 39.4307 au 31 juillet 2015 à Rs 40.2977 au 31 août 2015, explique en grande partie le fléchissement de la roupie vis-à-vis du panier de devises. Le poids de la monnaie unique européenne a été un élément dans le glissement de la roupie. Le dollar américain s’est replié pendant cette même période, passant de Rs 36.0229 à Rs 35.801. Cela a été également le cas pour la livre sterling qui en un mois a perdu environ une roupie pour se fixer à Rs 55.2358 (taux moyen) à fin août 2015. Le rand sud-africain (de Rs 2.8663 à Rs 2.7198) et le dollar australien (de Rs 26.4092 à Rs 25.6944) ont suivi la même tendance.
Notons que dans la dernière édition du Financial Stability Report, rendue publique la semaine dernière, la banque centrale avait fait état d’une dépréciation de 9,4 % de la roupie vis-à-vis du dollar américain au cours du premier semestre de cette année. Contre la livre sterling, le taux de dépréciation a été plus élevé (9,8 %) mais il n’a été que de 2,1 % concernant l’euro.
Par ailleurs, dans une déclaration à The Banker et publiée dans le bulletin d’informations du 1er septembre 2015 de cette prestigieuse publication, le gouverneur de la BoM, Ramesh Basant Roi, évoque les efforts déployés pour apporter une certaine stabilité dans un marché des changes volatil. « Continued weakness in the eurozone and further depreciation of the euro, which has impacted on exports to key trade partners, has hit Mauritius and the national currency particularly hard. Yet, interventions by the central bank into the Indian Ocean island’s foreign exchange market have since arrested the rupee’s decline », écrit James King.
Répondant aux questions de The Banker, le gouverneur de la banque centrale souligne que depuis le début de l’année, il n’a cessé d’encourager une plus grande interaction entre la BoM et les acteurs du marché des changes domestique. L’objectif était de mieux évaluer l’offre et la demande, corriger les imperfections du marché tout en effectuant des interventions en vue de stériliser toute monnaie en excès. La BoM, indique The Banker, a utilisé efficacement le Reuters Deal Tracker pour la gestion des transactions en devises.
« These initiatives triggered a market correction of the rupee exchange rate. They also helped the Bank of Mauritius to send clearer signals to the market and ward off unwarranted exchange rate volatility. I must say that the rupee has since stabilised, and is broadly in line with economic fundamentals », fait ressortir Ramesh Basant Roi.
Le gouverneur de la BoM fait état également de plusieurs initiatives visant à renforcer le cadre régulatoire et des normes régissant le secteur financier. La BoM a plus de pouvoirs pour assurer la stabilité financière. Ramesh Basant Roi annonce dans la foulée que la mise en place d’une structure de règlement des crises et d’un « deposit insurance scheme » est en bonne voie. D’autres mesures, ajoute-t-il, sont envisagées pour protéger les intérêts des déposants et la réputation de Maurice en tant que centre financier sécurisant et transparent.
Ramesh Basant Roi réaffirme, par ailleurs, que le secteur bancaire est bien capitalisé et financièrement solide mais que les défis demeurent : le haut niveau d’endettement des grands groupes, de possibles risques de change découlant des opérations des institutions financières mauriciennes dans les marchés régionaux. La BoM, souligne le gouverneur, a demandé aux banques de renforcer leurs procédures internes d’évaluation des créances, de respecter les limites en matière d’exposition sur le change et de mener régulièrement des « stress tests » afin d’identifier les risques et les faiblesses et prendre des mesures correctives en conséquence.

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