TECOMA AWARD 2011—Dev Sunnasy (directeur d’EDS):« Innover pour devenir leader »

Né il y a quarante-cinq ans à Goodlands de parents instituteurs, Dev Sunnasy obtient un diplôme d’ingénieur technologique de l’École supérieure d’informatique (ESI-SUPINFO) de Paris, en 1990. Spécialiste en réseaux et bases de données, il démarre sa carrière professionnelle dans la capitale française, d’abord comme analyste au département logiciel du groupe pharmaceutique français Sanofi, puis comme adjoint du chef de projet d’Initiative Média, une agence de conseil en communication multimédia. En 1993, le jeune cadre rentre au bercail. Il fait un passage éclair – deux semaines – chez Caltex, avant de travailler comme technico-commercial pour Satellite, distributeur de Hewlett- Packard et fournisseur de solutions réseaux très axées sur l’hôtellerie. Un an plus tard, Dev Sunnasy est débauché par Atélec, partenaire du groupe français Alcatel à Maurice, spécialisé dans la téléphonie d’entreprise. Il y restera quatre ans comme manager. Fin 1998, Atélec est en vente. Alcatel propose à Dev Sunnasy un poste de manager au sein de son département One à Paris. L’ingénieur préfère reprendre l’activité d’Atélec avec quelques collègues et 300 000 roupies (7 500 euros) d’apport initial. C’est ainsi que EDS voit le jour en janvier 1999. L’entreprise qui n’offre alors que les solutions de câblage d’Alcatel est dans la fosse aux lions car ses principaux concurrents sont des filiales bien établies de conglomérats mauriciens.
Elle se contente des miettes en sous-traitant la partie « réseaux » des appels d’offre intégrés (PC, serveurs, logiciels, réseaux) remportés par ses rivales. Mais Dev Sunnasy ne s’inquiète pas outre mesure. « C’était le début d’Internet. Mon expérience à l’étranger m’a permis d’anticiper l’explosion de la demande à venir, d’où le choix de concentrer mon activité sur les réseaux et les télécommunications », explique Dev Sunnasy. Et l’avenir lui donne raison. Le succès de EDS est fulgurant. Son chiffre d’affaires passe de 1 à 110 millions de roupies (25 000 à 2,75 millions d’euros) entre 2001 et 2011, pour une profitabilité d’environ 10%. Le nombre d’employés a décuplé depuis les débuts pour atteindre 75 personnes. EDS s’est affirmé, au fil des ans, comme le pion-resnier des nouvelles technologies de communication. « La société a réellement décollé grâce à l’innovation », insiste Dev sunnasy. En 2000, elle devient le premier partenaire à obtenir la certification Cisco dans l’océan Indien. À la fin de cette même année, elle tente de convaincre les entreprises d’économiser en matière de communication grâce au sans fil. En janvier 2001, Air Mauritius et le groupe textile Floréal font, les premiers, confiance à EDS qui procède à ses premières installations de réseaux privés sans fil. Elles ne le regrettent pas et réalisent un retour sur investissement en un semestre car elles ont sensiblement économisé sur leur facture de téléphone. En 2008, comme un clin d’oeil à l’histoire, Alcatel-Lucent Afrique noue un partenariat avec EDS qu’elle désigne comme son représentant pour l’océan Indien. Et depuis, la société de TIC se prépare à l’export. Elle a commencé par suivre ses clients mauriciens à Madagascar et aux Seychelles. Désormais, EDS dispose d’un personnel permanent dans la Grande île et ouvrira un bureau dans l’archipel seychellois d’ici à la fin 2011. Détenteur du permis de fournisseur d’accès Internet (FAI), EDS envisage de démarrer ses opérations dans ce domaine en novembre. Tout en militant sans relâche pour le dégroupage, ce qui lui permettra en tant qu’opérateur alternatif de bénéficier d’un accès direct à l’utilisateur final. C’est un préalable pour « réaliser notre mantra : réduire les coûts de communication et d’énergie », affirme Dev Sunnasy. Avec la voix sur IP (Internet Protocol), c’est le nouveau cheval de bataille d’EDS.
Albert Kouda Jr

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