TERRES DE L’ÉTAT : Les cas d’abus seront référés au CCID

Le ministère des Terres et du Logement compte reprendre 1 150 arpents alloués à bail à plusieurs personnes. Les dossiers sont actuellement étudiés par le State Law Office (SLO). Le ministère scrute de près le cas des 70 personnes ayant bénéficié de terrains pour des développements divers afin de savoir si les procédures ont été respectées. Là où il y a eu des abus, les dossiers seront référés à la police pour enquête. Déjà, des démarches ont été entreprises en vue de reprendre 30 arpents à Palmar, alloués au tandem Soornack-Gooljaury.
On connaissait déjà les cas du pandit Sungkur et de Jayraj Woochit à Trou-aux-Biches, ou encore celui de Lekhram Nundlall à Mon-Choisy, qui avaient fait grand bruit. Mais le ministère des Terres et du Logement vient de rendre public une longue liste de 70 bénéficiaires. Parmi ceux-ci, on note des personnalités politiques, comme l’ancien ministre Deva Virahsawmy (St-Felix), des proches de l’ancien pouvoir – comme Rakesh Gooljaury (Palmar, Anse la Raie) et  Ram Joganah (Rivière-Noire) –, ainsi que des hommes d’affaires, à l’instar d’Alain Hao Thyn Voon (Les Salines et Plaines-Sophie), François Woo (Rivière-des-Anguilles), Moussa Rawat (Bel-Ombre) et Tommy Ah Teck (Albion), entre autres. La plupart de ces terrains devaient être utilisés pour des développements hôteliers. Les portions de terrain varient entre 5 et 20 arpents. Dans certains cas, les bénéficiaires ont obtenu plusieurs portions dans différents endroits.
Le ministre des Terres et du Logement Showkutally Soodun a annoncé hier que les conditions entourant tous ces baux sont actuellement à l’étude et « là où il y a maldonne, les cas seront référés au CCID ». Déjà, l’État envisage de reprendre 1 150 arpents de terres, la plupart « pied dans l’eau », alloués par l’ancien régime. De ce nombre, 30 appartiennent « au tandem Soornack-Gooljaury », dans l’est du pays, principalement à Palmar.
Showkutally Soodhun rappelle qu’il y a plusieurs procédures à respecter pour l’octroi d’un terrain à bail. Après avoir identifié son terrain, le demandeur fait une réservation. Après quoi il reçoit une “Letter of Intent” et un délai de 36 mois est ensuite accordé pour le début des travaux lié au projet. Sauf que, selon Showkutally Soodun, « il a été observé que plusieurs proches de l’ancien régime, bénéficiaires de terres de l’État, ne respectent pas les conditions de réservation ». De même, « certains adoptent une attitude de “delaying tactics” en vue de retarder le développement du site ».
Le ministre dénonce également le cas d’un « agent notoire du PTr ayant obtenu un terrain à Balaclava avant de le revendre pour Rs 105 millions ». Showkutally Soodun ajoute qu’il avait l’intention de mettre en place un Fact Finding Committee en place pour étudier tous ces cas mais que, comme il préfère « aller vite », 40 dossiers ont été soumis au SLO. Le ministre a aussi tenu à « assurer » qu’il n’est pas dans son intention de reprendre les terres pour les donner à d’autres. « Les terres sont reprises dans l’intérêt public. Nos plages deviennent petites, il n’y a pas assez d’espace pour le public. »
Dans ce même contexte, la route côtière de Mon-Choisy, devant l’hôtel Tarisa, sera rouverte au public. Un délai d’un mois a été accordé au propriétaire de l’hôtel. De son côté, le pandit Sungkur a jusqu’à demain pour évacuer les lieux à Trou-aux-Biches. Concernant les anciennes toilettes converties en restaurant à Mon-Choisy, un poste abritera la National  Coast Guard et la police régulière. Par ailleurs, le ministère des Finances étudie également les cas de Jin Fei et de Neo Town. Des discussions avec les personnes concernées seront enclenchées à ce sujet.

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