THABOR – 75 ANS DE LA RCEA : Le partenariat « exceptionnel » Église-éducation catholique mis en exergue

« Une synergie qui perdurera; je vous en donne l’assurance », a dit la ministre de l’Éducation

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Les 75 ans de la Roman Catholic Education Authority (responsable des écoles primaires catholiques) célébrés hier ont été l’occasion pour l’éducation catholique et le ministère de l’Éducation de réaffirmer chacun avec force le partenariat Église-État qui existe dans le secteur de l’éducation, et ce « pour le bien » des enfants de la République de Maurice. Un partenariat que les différents intervenants dans leurs discours ont qualifié « d’exceptionnel », de « formidable » et « d’historique », et qui est appelé, selon eux, à se renforcer davantage à l’avenir.
« La synergie entre l’État et le Service diocésain de l’Éducation catholique (SeDEC) perdurera et je vous donne mon assurance à ce sujet », a affirmé Leela-Devi Dookun, ministre de l’Éducation, lors d’une cérémonie organisée par le SeDEC au Thabor pour marquer l’événement.

À la création de la RCEA, en 1944, il y avait 56 écoles primaires catholiques à travers l’île et, valeur du jour, cet organisme gère 46 établissements à Maurice et cinq à Rodrigues. Les différentes étapes du parcours de cet organisme ont été retracées à travers certains discours mais aussi à travers des “sketches” et des chants par des élèves des écoles primaires de la région de Port-Louis.

La collaboration Église-État a été un des points sur lequel les responsables de l’Éducation catholique ainsi que la ministre de l’Éducation se sont appesantis hier. « Ce partenariat avec le SeDEC est quelque chose de formidable. Il s’agit de 75 ans de partenariat historique pour l’éducation de plusieurs générations de Mauriciens et qui est certainement une contribution cruciale au progrès de la nation », a dit Leela-Devi Dookun. Et celle-ci entrevoit « plus de collaborations » entre ces deux parties dans le cadre de la réforme.
Le Cardinal Piat a, lui, exprimé la reconnaissance de l’éducation catholique envers le ministère de l’Éducation pour la « relation de confiance et le dialogue » qui ont primé jusqu’ici entre les deux pays et ayant permis, a-t-il souligné « d’envisager ensemble l’avenir des enfants mauriciens » et de « chercher ensemble les meilleurs moyens pour atteindre les objectifs fixés pour eux ».

Quant à Gilberte Chung, directrice du SeDEC, elle a reconnu qu’il y a eu, au cours de cette collaboration Église-État, « quelques conflits et quelques incompréhensions » mais ajoute que « ces situations n’ont pas affaibli ce partenariat ». Elle poursuit : « Aprèas 75 ans d’existence, on peut dire que la RCEA entretient des relations plus cordiales avec le ministère de l’Éducation. Nous sommes partenaires à part entière de l’État mauricien au service de l’éducation de tous les enfants mauriciens et, d’ailleurs, l’État reconnaît notre contribution. »

S’agissant des autres points abordés hier, la ministre de l’Éducation pour sa part est revenue sur les objectifs de la réforme au primaire et au secondaire. Elle a indiqué que la mise en œuvre du plan “Nine-year Schooling” vise à promouvoir une éducation de qualité de même que le développement intégral des enfants mauriciens, leur permettant de « devenir des citoyens responsables ». Elle ajoute : « Nous allons dans la bonne direction mais ce travail ne peut être la seule responsabilité de l’État; cela requiert un partenariat à tous les niveaux qui nous permet d’œuvrer sur plusieurs fronts afin de promouvoir l’éducation au sens plus large du terme. »

Par ailleurs, le Cardinal Piat a comparé la création de la RCEA et le parcours de cet organisme à une flamme que certaines personnes ont allumée en 1944 et qui ne s’est jamais éteinte, et ce « malgré les coups de vent ». Il explique : « Cette flamme a été entretenue par tant de générations de maître d’école et de personnel enseignant et non-enseignant et elle a fait grandir tant de générations de Mauriciens de toutes cultures et de toutes religions. » Le Cardinal dit aussi constater « un nouveau souffle » pour la RCEA au bout de ses 75 ans d’existence et a demandé au personnel des écoles de « continuer à entretenir cette flamme reçue en héritage et à la faire grandir pour le bien de tous les Mauriciens même au milieu des coups de vent qui peuvent menacer de l’éteindre ».

On relève aussi cette réflexion faite par le Cardinal Piat au sujet du curriculum qui bien souvent, selon ses observations, « n’est pas adapté » aux besoins des enfants. « Je ne crois pas qu’on doit être prisonnier du curriculum mais que cela soit adapté à l’enfant », a lancé le Cardinal Piat en direction des enseignants, les encourageant par là même « à prendre des libertés et des initiatives » avec le programme d’études « pour le bien des apprenants ». Et d’ajouter : « C’est de cette manière que les enfants parviennent à progresser. »

À plusieurs reprises hier, les différents intervenants du SeDEC ont mis en exergue « l’esprit d’ouverture de l’éducation catholique » aux autres religions et cultures, tout en préservant l’identité de l’école catholique « basée sur l’évangile ». C’est ainsi que la directrice du SeDEC de même que le père Alain Romaine, délégué épiscopal au conseil d’administration du SeDEC, se sont appesantis sur les initiatives prises pour inclure la dimension interculturelle et interreligieuse dans le projet éducatif catholique, qui a pour objectif d’inculquer le vivre-ensemble mauricien dans le respect de toutes les cultures et religions.

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