THÉÂTRE—LES 11, 12, 13 ET 14 JUIN: Farces et féerie autour d’un songe

La Mauritius Drama League a décidé de célébrer le 450e anniversaire de William Shakespeare à travers une de ses pièces les plus féeriques et étranges, à l’intrigue aussi complexe que narquoise. Bhishmadev Seebaluck a réalisé la traduction de l’anglais au kreol du Songe d’une nuit d’été, et le metteur en scène, Anon Panyandee, a fait appel aux talents rodriguais pour la comédie tout autant que la musique, le slam et le chant. Réservée au public scolaire les 11 et 12 juin, à 13 heures, Enn swar an ete est présentée au Théâtre Serge Constantin, en soirée gala le samedi 13 juin, à 20 heures, et en reprise dimanche 14 juin, à 14 heures.
Pour que la magie de la nuit, l’onirisme des fées et les mystères de la forêt fassent leur effet, Anon Panyandee et la MDL ont fait appel au musicien rodriguais Aldo Meunier qui a composé une musique spécialement pour cette pièce. Ce dernier joue à la guitare aux côtés de l’accordéoniste Dabysing Spéville et du ravanier John Roy Jolicoeur, sans oublier pour le plaisir des yeux Darino Spéville et Dianola Prudence-Agathe qui assurent les tableaux dansés. Outre les chansons, cette adaptation en créole introduit également l’art oratoire très actuel et prisé à Rodrigues du slam…
Dans l’oeuvre de Shakespeare, Le songe d’une nuit d’été est une comédie d’autant plus exigeante pour les artistes qu’elle est d’une grande accessibilité pour le public. Particulièrement novatrice à son époque, cette pièce amène une intrigue complexe faite de rebondissements et de différents registres qui vont de la magie onirique d’une forêt enchanteresse, peuplée d’elfes et de fées, aux intrigues de palais les plus croquignolesques en passant par la satire des moeurs de l’époque et des contraintes qu’imposent les hommes de pouvoir à leur descendance quitte à les condamner au malheur éternel… S’il prend place au pays des demi-dieux dans la Grèce antique, Le songe d’une nuit d’été remue des notions on ne peut plus humaines et toujours valables de nos jours.
Shakespeare a trouvé dans les amours contrariées de Lysandre et Hermia à l’époque de Thésée et Égée, une inépuisable source d’inspiration pour à la fois dresser une critique des moeurs de l’époque, en particulier celles ayant trait aux mariages arrangés, et offrir un divertissement fantaisiste sur le pouvoir du rêve sur les destinées. Mettant en scène la magie des fées et des elfes, l’auteur offre aussi le plaisir d’une amusante mise en abîme où une troupe d’artisans, amateurs de théâtre, entend honorer le mariage de Thésée et Hypolite d’une création théâtrale inspirée du mythe de Pyrame et Thisbé…
Inutile de préciser qu’au cours des cinq actes qui découpent le texte de Shakespeare, les choses ne se dérouleront pas tout à fait comme prévu. Il faut compter avec les potions magiques, l’influence de la nuit dans la forêt, les agissements de la reine des fées et du roi des elfes tout comme les maladresses de Puck pour voir l’intrigue se métamorphoser jusqu’au dénouement final. Les fêtes nocturnes dans quelque palais ducal et les atmosphères de sous-bois créent la magie de cette pièce, tandis que les dilemmes auxquels les personnages sont confrontés traversent les époques.
Quinze artistes font le déplacement de Rodrigues pour cette tournée mauricienne, à commencer par Doyal Edouard qui incarne ici le roi des fées… Impossible d’énumérer tous les participants à cette aventure, en voici quelques-uns dont les noms ont été le plus souvent transformés par rapport au texte original : Clédio Agathe en Teodor, Jessie Edouard en Ipolit, Anick Volbert en Ermionn, Luis Jean en Marsel ou Rose-Noëlle Legoffe Raboude en Elenn, tandis que la reine des fées, Mariel, sera Marie-Claude Jolicoeur.

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