TIC/BPO: La crise de l’Euro au centre des discussions

La crise de l’Euro a été le principal thème de discussion hier lors d’un atelier de travail consultatif à la salle de conférence de la CyberTour d’Ébène No 1. Il était question de discuter des stratégies à adopter dans l’industrie des technologies de l’information et de la communication et de l’externalisation pour passer à la prochaine étape, compte tenu de la situation actuelle en Europe.
La crise de la dette de la zone euro constitue-t-elle une menace pour l’industrie des TIC/BPO sachant que la plupart des compagnies ont des marchés vers les pays européens ? Selon le ministre de tutelle Tassarajen Pillay Chedumbrum, qui a lancé l’atelier de travail hier, il y a certaines indications selon lesquelles le secteur pourrait commencer à être affecté par la crise de l’Euro. « There are indications that the industy may start to be affected by the effects of the Euro Crisis and there is therefore an urgent need for all stakeholders to meet and to discuss with a view to find appropriate solutions and measures to count the dangers and challengers ahead. »
Cet atelier de travail, organisé par le ministère des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) en collaboration avec l’Information & Communication Technologies Authority (ICTA) et le National Computer Board, a servi de plateforme de dialogue pour les parties prenantes impliquées dans le secteur, essentiellement les entreprises du privé dont les activités sont liées au TIC et à l’externalisation. L’idée d’une telle initiative est de réunir les idées en vue d’atteindre les objectifs du Gouvernement pour que le secteur arrive à sa prochaine étape de développement et de discuter des mesures visant à mitiger les effets de la crise de l’Euro et de la récession, en donnant une nouvelle impulsion au secteur.
Les entreprises du secteur, les associations représentant les intérêts du secteur privé et du secteur des TIC/BPO comme le Joint Economic Council (JEC), la Mauritius IT Industry Association (MITIA), la Chambre de Commerce et d’Industrie France-Maurice (CCIFM), Outsourcing & Telecommunication Association of Mauritius (OTAM) ont passé en revue la situation actuelle de l’industrie, les difficultés et barrières rencontrées par les entreprises, les étapes à franchir afin de pérenniser le secteur au cours des dix prochaines années, les forces et faiblesses du secteur, les domaines qui nécessitent d’être consolidés, entre autres thèmes.
Raj Makoond, directeur du JEC et modérateur d’un panel de discussion intitulé « Overview of the Global Economic Landscape – Impact on ICT-BPO sector », a commenté que la crise de la dette de la zone euro s’est accentuée avec des enjeux politiques et bancaires qui s’y ajoutent. Il a également affirmé que le secteur des TIC produit des résultats satisfaisants, mais tel n’est pas le cas dans tous les aspects tels que le prix et la vitesse de la bande passante.
L’économiste Eric Ng, un des membres du panel, s’est montré pour sa part pessimiste quant à l’avenir de l’Euro. Il est d’avis que l’éclatement de l’Euro peut constituer un avantage pour Maurice, surtout si la devise de l’Euro s’apprécie. Cependant selon l’économiste, crise de la zone Euro ou pas, l’important pour Maurice est de rester compétitif. Car la crise, souligne-t-il, peut tout aussi profiter aux autres pays compétiteurs comme le Maroc. Il est également important de revoir les coûts de connexion et les autres coûts associés, la politique de formation, et d’adopter un marketing plus agressif.
Ken Poonoosamy, Managing Director du Board of Investment (BOI), a parlé de la nécessité de renforcer les services à haute valeur ajoutée, d’être davantage compétitifs et de consolider l’aspect formation et le capacity building. L’autre intervenant, Charles Cartier, Directeur de TNT et vice-président de l’OTAM, s’est appesanti sur les problématiques que rencontre le secteur : le manque de compétitivité en partie dû à la roupie forte qui désavantage Maurice auprès des autres pays compétiteurs, comment maintenir les activités à faible valeur ajoutée pour attirer les clients, le besoin de revoir le système éducatif mauricien pour encourager davantage d’écoliers à compléter le niveau HSC, entre autres choses.

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