TIRS CROISÉS – EXAMENS SC/HSC : À quand l’autonomie de Maurice en matière d’examens secondaires ?

Face aux imbroglios que vivent nos candidats du SC et du HSC depuis les divers changements apportés par Cambridge dans le calendrier des examens dans le sillage de la COVID-19, la question de l’organisation de ces examens à Maurice en vue d’être autonome regagne de la pertinence. Les perturbations dont on a été témoin dernièrement au niveau des dates et du syllabus, et qui ont semé panique, frustration et incertitude chez les élèves comme chez les enseignants et les parents, ne justifient-elles pas une considération en profondeur de la possibilité d’organiser ces examens au niveau local ? Si l’idée est « grandiose » pour le Dr Vasant Bunwaree, ancien ministre de l’Éducation, sa mise en pratique est « très prématurée ». Il faudrait d’abord, estime-t-il, « en finir avec le système des lauréats ». Ce n’est pas tant les compétences des enseignants que l’ex-ministre remet en question que le manque de confiance des Mauriciens « qui pourraient questionner le système ». Pour l’heure, selon lui, « pas question d’organiser les examens du HSC à Maurice ». Il ajoute que « tant qu’il y aura les bourses pour les lauréats, jamais nous ne réussirons à tout faire à Maurice ».

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Ancien directeur du MES, Surendra Bissoondoyal, est d’avis qu’il est plus facile d’organiser les examens du SC à Maurice « car ce ne sont pas des examens sélectifs, mais cela serait plus difficile pour le HSC ». Il penche davantage pour une organisation conjointe des examens du HSC par Maurice et Cambridge « pour être plus sûr de la confidentialité autour des candidats ». En outre, « avec Cambridge, ces examens ont un cachet international ». Il ajoute : « C’est plus reconnu internationalement qu’un certificat délivré à Maurice seulement. Si on fait tout à Maurice, les choses étant ce qu’elles sont, les Mauriciens auraient des doutes sur la manière dont la correction a été faite. »

De son côté, le président de l’Association des Recteurs des Collèges d’État, Preetam Mohitram, se dit tout à fait en faveur de la recherche de cette autonomie. Même s’il précise que l’on ne pourra l’envisager qu’une fois qu’on aura « des mécanismes bien structurés, des formations soutenues, des critères spécifiques et l’accréditation ». Cela prendra un certain nombre de mois/années pour mettre en œuvre ce système, mais, dit-il, « il faut que cela vienne ». Quand tout sera mis en place, « ce sera un plus pour le système ». Au-delà, ajoute-t-il, « Maurice peut envisager la possibilité d’être un Examination Hub ». Il propose d’engager cette réforme d’évaluation dans la perspective de la réforme éducative. « On peut commencer par organiser les examens du SC. Lorsque le système sera vraiment fiable, qu’on aura serré et vissé tout le système, à ce moment on sera un prêt pour le HSC », dit-il.


DR VASANT BUNWAREE (ANCIEN MINISTRE) :
« L’idée est grandiose, mais… »

Depuis la COVID-19, on assiste à de fréquents changements de dates et de programme de la part de Cambridge, ce qui suscite de l’inquiétude tant chez les enseignants que chez les élèves et les parents. N’est-il pas le moment pour Maurice d’organiser ses propres examens et d’être moins tributaire des décisions d’un autre pays ?

L’idée est grandiose mais il faut prendre en considération tellement de critères. C’est très prématuré, je dirais. Je parle fort de mon expérience en tant qu’ancien ministre de l’Éducation, mais aussi de la Culture (concernant les langues orientales) et des Finances, car tout cela a des coûts… Néanmoins, l’idée est bien.

Pourquoi est-ce prématuré ? N’avons-nous pas des personnes compétentes à Maurice ?

Certainement, on a des compétences. La preuve est qu’il y a déjà bon nombre de papiers de SC qui sont corrigés à Maurice. Parmi, il y a aussi les Maths, un “core subject”, et ce parce que les comptes se font en roupie. Les élèves européens calculent en euro. Mais, vous aurez remarqué que les corrections des papiers du HSC ne se font pas à Maurice. Pourquoi ? Il y a la question des lauréats. C’est un drame cette histoire des lauréats. Je l’ai dit déjà quand j’étais ministre mais il y a le cabinet ministériel, le Premier ministre et beaucoup d’autres personnes qui ont leur mot à dire… S’ils ne sont pas convaincus comme moi, on stagne. C’est ce qui s’est passé. Personnellement, je pense qu’il faudrait en finir avec ce système de lauréats. Vous me demandez si le moment n’est pas venu pour organiser les examens à Maurice. Le moment n’est surtout pas venu, car comment fera-t-on avec les lauréats ? Il y aura des petits décalages au niveau des points. Rien qu’actuellement, il y a des points qui sont contestés. Entre les lauréats, il y a souvent un demi-point de différence… C’est complexe. Il ne s’agit pas de savoir si la compétence des enseignants correcteurs est là. Il y en a bien sûr. Mais, les gens n’ont pas confiance. Ils pourraient questionner le système.

N’y a-t-il pas un mécanisme de contrôle qu’on pourrait mettre en place pour s’assurer qu’il n’y a pas de maldonne ?

Sûrement. J’ai déjà proposé qu’il y ait une double correction. Les papiers doivent être corrigés en double aveugle. Il faut qu’il y ait deux profs qui corrigent sans connaître l’identité de l’élève. Mais, avec tout ce qu’on entend, ce ne serait peut-être pas la mer à boire de trouver un moyen de se faire reconnaître par le correcteur. Les risques existent. Et, dès qu’il y a un manque de confiance dans le système, tout est à refaire et ce serait la catastrophe.

Vous estimez qu’il faut mettre un terme au système de lauréats. Que proposez-vous à la place ?

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas récompenser les meilleurs à ce niveau-là. J’avais même dit, quand j’avais créé mon propre parti, qu’il faut arrêter avec ce système mais qu’il faut mettre un système de “reward”. Des prix qui sont remis à la fin de Grade 7, 8, 9 etc. aux premiers en chaque matière. Pour le HSC, ce prix peut être une somme d’argent. J’avais proposé un “cash gift” de Rs 300 000. Pourquoi ? Pour motiver les enfants.

Cela ne reviendrait-il pas au même, la course vers ces « cash gifts » ?

Non. Maintenant, il y a 68 lauréats. À l’époque, il y en avait 28. J’ai poussé cela à 68. Vous donnez la possibilité à un petit groupe d’élèves de forger leur avenir sur le plan des études alors qu’il y a beaucoup qui sont sortis quatrième, cinquième. Y a-t-il une différence entre les boursiers et eux ? Un élève a pu avoir la migraine le jour d’un examen et est sorti quatrième alors que s’il était mieux il aurait pu être lauréat. Même ceux qui sont moins bons, j’avais proposé que si l’enfant est qualifié pour des études tertiaires et qu’il est admis dans une université valable avec des diplômes intéressants, il faut lui donner l’opportunité d’y aller. Il ne faut pas que les moyens financiers soient un obstacle pour le jeune à ce niveau-là. C’est ce pour quoi j’avais plaidé. Je m’inspire du système français. J’ai même travaillé comme prof à l’université en France. Je sais comment cela se déroule. Mais, il n’y a pas que ce système qui est intéressant. Dans “l’extended group” de bourses sur le critère social, les études devaient se faire à Maurice, ce qui ne coûte pas beaucoup. À l’époque, on donnait un “stipend” mais j’avais ajouté qu’ils auront la possibilité de faire un Master à l’étranger ou à Maurice, payé par l’État. C’était une bourse en deux parties : trois ans obligatoires à Maurice, avec la possibilité de poursuivre ses études au frais du gouvernement mauricien. J’espère qu’on le fait ainsi.

Nous ne sommes donc pas prêts encore ?

Pour l’heure, pas question d’organiser les examens du HSC à Maurice. Pour le SC, il y a des matières qui sont déjà corrigées à Maurice. On est d’accord qu’il y a des compétences. On aurait pu avancer en ce sens. Il y a des matières comme “Accounts”, “Business & Entrepreneurship Studies” qui auraient pu aussi être corrigées à Maurice en double aveugle sous le “monitoring” d’une institution comme Cambridge pour maintenir cette dose de confiance. Il ne faut pas que des élèves de cet âge (SC/HSC), encore moins les parents, aient des doutes sur le système, surtout avec tout ce qu’on entend ces temps-ci… Mais, tant qu’il y a les bourses pour les lauréats, jamais nous ne réussirons à tout faire à Maurice. Quand on aura mis fin à ce système, à ce moment, on pourrait l’envisager dans un terme moyen. Il faut que cela puisse se faire sans contestation.

Le mot de la fin ?

Pour moi, l’élément confiance est primordial. Maurice a beaucoup avancé. Nous avons un système qui a fait ses preuves. On pourrait avancer encore, mais étape par étape. Ne pas se bousculer. Quant aux bourses aux lauréats, enlevons une fois pour toutes ce système sans pénaliser les étudiants et gardons la valeur de ces examens.


SURENDRA BISSOONDOYAL (Ex-directeur du MES) :
« Pour une organisation conjointe Maurice/Cambridge »

Dans le sillage de la COVID-19, les examens du SC et du HSC ont été repoussés. On assiste depuis à de fréquents changements de dates et de programme de la part de Cambridge, ce qui suscite de l’inquiétude tant chez les enseignants que chez les élèves et les parents. Le moment n’est-il pas venu pour Maurice d’organiser ses propres examens ?

Quand j’étais directeur du MES, certaines matières étaient corrigées à Maurice. Il y avait naturellement des personnes qui venaient de Cambridge pour un cours sur la correction des papiers, etc. Particulièrement pour des matières pratiques comme “l’Art’’, “Home Economics” car on ne peut envoyer les travaux pratiques à l’étranger. Cela avait donc débuté mais je ne sais pas pourquoi on a arrêté.

Avec les difficultés que l’on connaît actuellement, le moment n’est-il pas opportun pour se tourner vers l’organisation locale de ces examens pour être moins tributaire des décisions aléatoires d’un autre pays ?

Ce n’est pas toujours aléatoire. Cambridge envoie un “draft syllabus” pour certaines matières. Maurice apporte sa contribution dans des matières comme l’Histoire, le Français et les langues orientales. Il y a une grande contribution locale, même au niveau des corrections. Pour les langues orientales, il y a des correcteurs en Inde, en Chine, dans des pays arabes.

Serions-nous prêts à préparer et corriger tous les papiers d’examens du SC/HSC à Maurice ?

En partie, oui. Pour le SC, c’est plus facile, car ce ne sont pas des examens sélectifs. Mais, cela serait plus difficile pour le HSC. Les examens du HSC pourraient être préparés conjointement par Maurice et Cambridge. Concernant la correction, certains papiers pratiques comme “l’Art” sont corrigés à Maurice. Mais, si on fait tout à Maurice, les choses étant ce qu’elles sont, les Mauriciens auraient des doutes sur la manière dont la correction a été faite.

Mais, dans le passé, ne corrigeait-on pas les papiers du CPE avec l’attribution des meilleurs collèges d’après le « ranking » ?

Tout à fait. De toute manière, on le fait en cachant l’identité des candidats.

Quel mécanisme pourrait-on instituer pour s’assurer que tout se déroule dans la transparence et qu’il n’y ait pas de favoritisme ?

Avant la création du MES, il n’y avait pas de sécurité. Une institution s’occupait des papiers en général; le MGI préparait les papiers de langues orientales; le ministère organisait les examens pratiques et les renvoyait au MIE et au MGI pour être corrigés. Ensuite, on envoyait tout au ministère des Finances pour l’informatisation. En 1981, on a dû reporter les examens car certains papiers avaient paru dans les journaux la veille des examens. Donc, pour le SC, on peut organiser les examens localement. Sauf, s’il y a un seul candidat qui choisit une matière, on ne va pas préparer un papier pour un seul candidat. On peut garder une collaboration avec Cambridge pour que ce candidat puisse composer cette matière avec Cambridge. Mais, pour le HSC, même si on pourrait le faire localement, il faut peut-être garder la collaboration entre Maurice et Cambridge.

Cela prendrait-il du temps avant d’organiser les examens du SC à Maurice ?

Non. Il y a des correcteurs locaux qui ont été formés par des professionnels de Cambridge. S’il n’y a pas suffisamment de correcteurs, on peut avoir recours à Cambridge pour une formation.

Pourquoi est-il mieux de garder la collaboration avec Cambridge pour les examens du HSC ?

Il est mieux que des personnes mieux qualifiées que des Mauriciens dans certaines matières s’en occupent. Cela aide aussi au niveau de la confidentialité. En outre, avec Cambridge, ces examens ont un cachet international. C’est plus reconnu internationalement qu’un certificat délivré à Maurice seulement. Beaucoup de personnes ne savent même pas où se situe Maurice… Ils pourraient avoir des doutes.

Quels autres avantages représenterait une organisation conjointe Maurice-Cambridge ?

En employant des enseignants mauriciens, on leur donnerait une formation non seulement pour préparer les questionnaires mais aussi pour enseigner les matières. Ils seraient plus qualifiés.

Votre regard sur tout ce cafouillage auquel on assiste actuellement au niveau des dates des examens et du syllabus ?

Cambridge prépare les mêmes examens pour les pays qui les lui demandent, comme le Singapour. Ce sont plus ou moins les mêmes papiers sauf des papiers spécifiques pour des candidats mauriciens et singapouriens. Le cursus du HSC, sur papier, c’est deux ans. Mais, en pratique, c’est peut-être un an et demi. Il y a des élèves qui ne vont pas au collège au troisième trimestre. Je préférerais le système français. Il y a trop d’examens. On n’a pas un système d’éducation mais bien davantage un système d’examens. Trois ans après le PSAC, il y a un examen, puis un autre deux ans après et un autre deux ans après. Dans le système français, après le primaire, il y a un seul examen et le Brevet, après quatre ans. Ce qui enlève la pression sur les élèves. Il y a ensuite trois ans au lycée. Deux ans passent trop vite.

Est-il trop tard pour bouger vers un tel système ?

Le problème est que les Mauriciens sont très conservateurs. Mais, pour un meilleur système, il faudrait aller vers un qui ressemble au système français : six ans au primaire + quatre ans d’études sanctionnées par un examen + trois autres années par un autre examen. SC, on pourrait le faire sans Cambridge et le HSC conjointement organisé par Maurice-Cambridge.

Le dernier mot ?

Il faut donner moins d’importance à ces examens, car ce sont les enfants qui sont les perdants. Ils ne veulent rien faire en dehors du syllabus.

Les bourses sont en jeu…

On peut changer de système de bourses. On peut garder un nombre pour des études à l’étranger là où il n’y a pas de possibilité à Maurice. Autrement, on peut octroyer des bourses pour des études à Maurice.


PREETAM MOHITRAM (RECTEUR) :
« Il est temps de réfléchir à notre autonomie »

Depuis la COVID-19, on assiste à des changements de dates et de programme de la part de Cambridge, ce qui suscite de l’inquiétude tant chez les enseignants que chez les élèves et les parents. Le moment n’est-il pas opportun pour Maurice d’organiser ses propres examens et d’être moins tributaire des décisions venant d’un autre pays ?

Pour être autonome, il y a pas mal d’implications. Puisqu’à Maurice, il y a l’attribution de bourses, il serait difficile pour elle d’être un centre d’évaluations. Au niveau du SC, moi-même, j’ai corrigé des papiers pendant dix ans. Il y a plusieurs papiers qui sont corrigés à Maurice. Le pays pourra envisager d’être autonome seulement s’il a des mécanismes bien structurés, des formations soutenues, des critères spécifiques et l’accréditation. Cela prendra un certain nombre de mois/années pour mettre en œuvre ce système. Mais, il faut que cela vienne. Je suis tout à fait pour. Mais quand il s’agit de l’attribution de bourses, les examens doivent être totalement dénués de toute forme d’ingérence. Il est question de l’argent de l’État et il importe qu’il y ait un organisme crédible qui s’en charge.

Quels seraient les avantages de la préparation des examens à Maurice ?

D’abord, les frais diminueront. Ensuite, nous serions autonomes dans la gestion des crises. Ensuite, cela a un impact direct sur la réflexion de la pédagogie. Je me souviens, en 2004, le Dr William, Chief Examination Officer de Cambridge, était venue à Maurice. J’ai suivi un cours avec elle au MES. Au terme de cette formation, notre vision et notre manière d’enseigner se sont améliorées. On devient un “reflective practitioner”. On pose des questions sur ce qu’on est en train de faire. Il ne faut pas que la pédagogie se décide en fonction d’un papier d’examen seulement. Il faut certes répondre aux objectifs du papier, mais il faut aussi développer les compétences. Quand nous aurons les ressources nécessaires pour développer notre propre mécanisme d’évaluation, ce sera un plus pour le système. On peut même aller au-delà. Aujourd’hui, avec l’effacement des frontières, Maurice peut envisager la possibilité d’être un “examination hub”. D’autres pays peuvent envisager de contacter Maurice pour l’organisation des examens. Bien sûr, cette structure doit être solide. Si une structure n’est pas fiable et crédible, elle n’a pas sa raison d’être.

Quel mécanisme mettre en place pour s’assurer de la fiabilité de cette structure ?

En Suisse, par exemple, ils ont des instruments de vérification de qualité. On peut utiliser le Standard ISO par exemple. Nous avons une unité d’inspection, la “Quality Assurance Inspection” qui est indépendante. Lorsque cette autorité aura donné le pouvoir d’agir et sera indépendante, à ce moment seulement ce sera crédible. La première chose à faire donc est de trouver des compétences, de passer un projet de loi, de chercher à ratifier des lois et de mettre en place cette autorité. Je réponds à des questions que le MES saurait mieux répondre mais en tant que pédagogue, c’est ma façon de voir. Je pense qu’il est temps qu’on vienne de l’avant avec cette possibilité d’être autonome. Nous sommes aujourd’hui prêts ! Au bout de plus de 50 ans d’indépendance, je pense qu’on peut se donner la chance pour quelques papiers. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins. C’est le moment pour nous de jeter un regard critique sur notre système d’évaluation. Le moment est propice parce qu’il y a eu la crise pédagogique. Nous nous devons de trouver des moyens et des ressources pour relever des défis. C’est dans cette perspective de la réforme éducative que nous pouvons proposer une réforme d’évaluation. Mais il faut aller lentement. Pas pour le HSC pour l’instant.

Vous n’êtes donc pas pour l’organisation des examens du HSC à Maurice ?

Il faut procéder par phase. On peut commencer par organiser les examens du SC. Lorsque le système sera vraiment fiable, qu’on aura serré et vissé tout le système, à ce moment on sera prêt. Il faut lui donner son temps.

Certains craignent en effet qu’en coupant le « cordon ombilical » avec Cambridge, il y ait un manque de transparence surtout quand des bourses sont en jeu. Mais, dans le passé, n’a-t-on pas corrigé les papiers du CPE avec l’attribution des collèges d’après le « ranking » ?

Tout à fait, mais sans pointer du doigt nos correcteurs, le système d’évaluation mérite encore d’être peaufiné.

Comment résumer votre point de vue ?

Je suis pour l’organisation des examens à Maurice mais par phase, en passant par un mécanisme précis et une autorité. Mais, surtout, là est le moment d’y réfléchir pour prendre des décisions dans le cadre de la réforme.

Outre la question de transparence, quels pourraient être les obstacles de l’organisation locale des examens du SC/HSC ?

Aujourd’hui, le monde vit une crise de confiance qui se répercute au niveau local. Chacun y va de son opinion. Mais, ne serait-ce que d’évoquer la question permettrait à toutes les parties prenantes d’ouvrir les discussions. Mais, le premier obstacle sera cette crise de confiance. Il faut savoir montrer les bénéfices d’un tel projet. Il y a une étude de faisabilité à faire.

Certains sont très attachés au cachet international que revêtent les certificats délivrés par Cambridge…

Cela ne veut pas dire que, quand on organisera nos examens, des personnes compétentes venant de Cambridge ou d’ailleurs ne pourront faire partie de “l’examination body”. On peut avoir des compétences non seulement de Cambridge mais aussi d’autres pays. Dans cette période de crise, moi j’ai vu des élèves paniquer. Les parents ont exprimé leurs angoisses face à l’incertitude. C’est le moment de rebondir. Organiser des examens à Maurice aiderait à réduire les frais. On pourrait investir dans la formation. Très souvent, on a l’impression que les meilleures ressources sont là-bas mais c’est légitime d’explorer cette possibilité.

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