Tout faire pour retrouver la normalité

L’ouverture des frontières aux voyageurs vaccinés a vraisemblablement eu un impact positif sur les Mauriciens en général. Ils disposent désormais d’une plus grande visibilité sur l’avenir. La reprise au niveau de l’industrie touristique a commencé lentement, mais sûrement, aux dires des spécialistes. Une dizaine de milliers de visiteurs, dont une proportion importante constitue des vacanciers, ont déjà débarqué dans l’île. Les responsables des principaux hôtels affichent la satisfaction. Ils savent que les principaux tour-opérateurs et voyagistes, notamment en Europe, attendaient l’ouverture définitive des frontières mauriciennes avant de proposer la destination à leurs clients.

- Publicité -

La MTPA, l’AHRIM et les groupes hôteliers sont déjà passés à l’offensive avec la participation au salon international des professionnels du tourisme (Top Resa) à Paris. Une forte délégation, dirigée le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, multiplie actuellement les efforts pour rattraper le temps perdu, tenant en compte que Top Resa accueille des représentants venus de plusieurs pays d’Europe. Une autre délégation mauricienne se trouve, elle, à Dubaï, où se tient la Dubaï Expo 21. C’est le ministre Joe Lesjongard qui a procédé, durant le week-end dernier, à l’ouverture du stand mauricien, qui servira de base pour la promotion touristique de notre île auprès des visiteurs de cette exposition de grande envergure.

L’attention est maintenant fixée sur la relance économique, qui va de pair avec le maintien des efforts pour protéger le pays contre le Covid-19. « La campagne de vaccination a été un élément clé dans l’étape que nous avons franchie pour arriver à l’ouverture des frontières », a fait ressortir jeudi soir le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Il mise maintenant sur la solidarité de la population pour réussir la relance. « Nous avons démontré à Maurice que lorsque nous avons l’unité face à des calamités, indépendamment à nos divergences, nous pouvons surmonter tous les obstacles » a-t-il souligné, en se disant convaincu que Maurice, comme une nation, pourra surmonter les moments difficiles et aller de l’avant.

Le leader du MMM, Paul Bérenger, a abondé dans le même sens samedi, en affirmant que tout doit être fait pour réussir la relance économique, tout en prenant les mesures nécessaires pour maintenir l’épidémie sous contrôle, notamment à l’aéroport. Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, affirme pour sa part que le gouvernement était arrivé dans les limites de ses moyens financiers pour maintenir la tête hors de l’eau. Le pays a déjà connu une contraction économique de l’ordre de 15% et a enregistré un manque à gagner de Rs 100 milliards, avec la baisse de 99,7% des arrivées touristiques en 2020-2021. Le maintien de la fermeture des frontières aurait de fait exercé une pression insoutenable sur les finances publiques, déjà déficitaires, avec des conséquences graves sur l’endettement public, les revenus en devises étrangères, la politique monétaire et le coût de la vie. Sans l’ouverture, Moody’s, qui suit de près l’évolution de la situation à Maurice, aurait peut-être déjà dégradé à nouveau Maurice, qui a été maintenue au niveau de Baa 2 lors des dernières évaluations.

Il s’agit désormais de créer tout l’écosystème nécessaire pour faciliter la relance à tous les niveaux, que ce soit institutionnels ou structurels. Il faut que les institutions inspirent la confiance. Ce n’est pas en procédant à des nominations politiques, comme ce qui est proposé au niveau de l’Electoral Supervisory Commission, qu’on atteindra cet objectif. Au niveau des structures, la digitalisation des services essentiels, y compris les appels d’offres, doit se faire avec plus de célérité et de conviction. C’est un des moyens d’endiguer la corruption et cela s’insère dans le cadre du “ease of doing business”.

Les regards sont maintenant braqués sur la GAFI, qui devrait prendre une décision concernant la sortie de Maurice de la liste grise dans les deux prochaines semaines. Des observateurs du secteur des services financiers pensent que les Pandora Leaks auront peu d’effet sur la décision de la GAFI. Ces révélations ont mis en lumière les pratiques douteuses dans des centres financiers américains et européens, qui se présentent comme de vrais paradis fiscaux. Des enquêtes devraient toutefois être ouvertes sur les quelques cas cités à Maurice. Souhaitons que tout soit fait pour que le pays retrouve la normalité à brève échéance.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour